Un final en or !

  • Copié
YANNICK SAGORIN , modifié à
Il n'y avait guère que l'épée par équipe pour redorer le blason tricolore dans ces Championnats du monde parisiens. Au lendemain de l'échec des Laura Flessel et consorts dans la conquête d'une cinquième breloque, les épéistes masculins ont triomphé dans le majestueux cadre du Grand Palais. Vainqueurs en finale des Etats-Unis (45-36), Gauthier Grumier, Jean-Michel Lucenay, Ulrich Robeiri et Jérôme Jeannet conservent le titre reconquis l'an passé à Antalya.

Il n'y avait guère que l'épée par équipe pour redorer le blason tricolore dans ces Championnats du monde parisiens. Au lendemain de l'échec des Laura Flessel et consorts dans la conquête d'une cinquième breloque, les épéistes masculins ont triomphé dans le majestueux cadre du Grand Palais. Vainqueurs en finale des Etats-Unis (45-36), Gauthier Grumier, Jean-Michel Lucenay, Ulrich Robeiri et Jérôme Jeannet conservent le titre reconquis l'an passé à Antalya. C'est ce qui s'appelle finir en beauté. Certes le Grand Palais n'en attendait pas moins des champions du monde en titre, Gauthier Grumier, Jean-Michel Lucenay, Ulrich Robeiri et Jérôme Jeannet. Mais au lendemain de la désillusion de Maureen Nisima, Laura Flessel et autres dès les quarts de finale de cette même épreuve collective, une nouvelle déconvenue bleue n'était pas à exclure. Y compris pour le quatuor de Jérôme Roussat, déjà paré pourtant de l'argent et du bronze cueillis par Gauthier Grumier et Jean-Michel Lucenay en individuel. Guère à la fête jusqu'alors dans ces Mondiaux, bien que distinguées à travers les sabreuses, troisièmes de leur spécialité, les équipes de France devaient néanmoins compter avec l'épée, discipline phare de l'escrime bleue depuis nombre d'années. Témoin le palmarès du seul Ulrich Robeiri, sublimé par cinq titres mondiaux désormais, décrochés en 2005, 2006, 2007, 2009 et... 2010. Car les mousquetaires français sont bel et bien allés au bout de leur défi ce samedi dans leur somptueux écrin parisien. Comme une évidence. Jérôme Roussat nous l'avait annoncé à l'issue de la demi-finale victorieuse de ses troupes: "On est là pour le titre. Face aux Etats-Unis ou à la Hongrie, peu importe. Le tout est de gagner !" Ce fut face aux Etats-Unis, étonnants bourreaux de la Chine en quarts et de la première nation mondiale, donc, en demi-finale. Une Hongrie qui avait alors momentanément perdu son leader, Gabor Boczko, sur blessure, et terminera finalement la compétition sur le podium aux dépens de la Russie (36-34). Une finale à suspense Après avoir senti le souffle du boulet dès leur entrée en lice face à l'Estonie du champion du monde Nikolai Novosjolov (le Sierra Leone ne s'était pas présenté à eux au tour précédent), les Tricolores, il faut dire, avaient fait le plein de confiance avant d'en découdre avec les Américains. Tranchants face à des Ukrainiens et des Russes "à l'escrime qui nous convient bien", dixit Jérôme Roussat (45-38 dans les deux cas), les Français ont ensuite fait respecter leur rang face au 13e collectif du classement de la FIE. Des Etats-Unis certes emmenés par le n°7 mondial, Weston Kelsey, mais par ailleurs représentés par des épéistes pointant au-delà du 50e échelon. Les chiffres n'ayant jamais plus de valeur qu'une fois démentis, les héritiers d'Eric Srecki, aujourd'hui DTN, ont néanmoins dû s'employer pour offrir au Grand Palais un bouquet final digne de ce nom. Menés de huit touches à l'issue du cinquième assaut (17-25), les Bleus - Ulrich Robeiri et Jean-Michel Lucenay en tête - ont su renverser en deux relais une situation bien compromise, pour ne pas dire désespérée, pour revenir à hauteur (30-30) et finalement prendre leurs aises avant l'ultime intervention de Gauthier Grumier (34-31). Trois minutes plus tard, les protégés de Jérôme Roussat embrasaient la piste et les Champs-Elysées alentours, s'imposant 45-36 dans la liesse générale. Limitée à quatre médailles aux Mondiaux 2009 et aux JO de Pékin, la France aura donc fait mieux chez elle, à Paris, avec cinq récompenses, dont deux en or. Le Grand Palais les valait bien.