Un "Yach" de croisière

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Benoît CONTA , modifié à
A quelques heures de l'entrée du XV de France en Coupe du monde face au Japon, notre série de portraits des 30 Bleus sélectionnés touche à sa fin. Le 29e et avant-portrait concerne Dimitri Yachvili. Déjà présent en 2003, l'ouvreur biarrot a depuis multiplié les allers-retours en équipe de France, pour finalement réussir à démarrer la compétition dans la peau d'un titulaire, dès samedi, face au Japon.

A quelques heures de l'entrée du XV de France en Coupe du monde face au Japon, notre série de portraits des 30 Bleus sélectionnés touche à sa fin. Le 29e et avant-portrait concerne Dimitri Yachvili. Déjà présent en 2003, l'ouvreur biarrot a depuis multiplié les allers-retours en équipe de France, pour finalement réussir à démarrer la compétition dans la peau d'un titulaire, dès samedi, face au Japon. "Dimitri, c'est l'avenir !" Nous sommes en 2003, et Fabien Galthié raccroche les crampons. Le demi de mêlée en profite pour adouber son successeur, en la personne de Dimitri Yachvili. Une sentence qui ne s'est pas toujours vérifié, tant le Biarrot aura connu une histoire de "Je t'aime, moi non plus" avec les Bleus. "Il s'en est passé des choses. C'est comme ça, ça ne s'écrit pas le destin, concédait le joueur à l'aube de disputer sa deuxième Coupe du monde. Je n'ai jamais décroché par rapport à l'équipe de France, c'est toujours resté un objectif individuel, ça l'est pour chaque joueur, moi, le premier. Ça va faire l'année prochaine dix ans que j'y suis, c'est l'expression d'une certaine constance dans ma carrière". Une constance certes, mais des allers-retours, qui l'auront notamment privé de la Coupe du monde 2007, barré par Mignoni et Elissalde. Même sous l'ère Lièvremont, Yachvili est souvent apparu comme un quatrième choix, derrière Parra, Tillous-Borde et Dupuy. Ironie de l'histoire, ces deux derniers ont dû quitter le BO, barré par le Yach, pour trouver un club où s'exprimer. Mais lors du dernier Tournoi, face à l'Angleterre, son meilleur ennemi, le numéro 9 est revenu. "Dimitri c'est tout sauf n'importe qui. C'est un éjecteur de ballons. Il anime bien le jeu autour des rucks et il est en pleine confiance actuellement, explique alors le sélectionneur, dans Libération. C'est bien de bousculer la hiérarchie, poursuit Lièvremont. Je n'ai pas le sentiment de prendre des risques. Yachvili dans un contexte hostile, ça me paraît sécurisant". Delmas: "C'est un morpion" Un statut que le demi de mêlée s'est construit à la force du poignet. Fils de Michel Yachvili, international français dans les années 70, et petit-fils de Chaliko, soldat de l'Armée Rouge atterri en Corrèze durant la Seconde Guerre Mondiale, Dimitri a le rugby chevillé au corps. "Quand on a un père comme Michel, après manger, on fait des passes dans le jardin. Le rugby, c'est génétique", raconte Vincent Moscato, dans Libération. Avec son frère Grégoire, passé par le Racing et Bordeaux-Bègles, et international géorgien, le Yach est donc tombé dedans quand il était petit. "On mangeait rugby, on dormait rugby", reconnaît le joueur. De cette jeunesse passée sous la coupe d'un papa autoritaire, on ressort un joueur accompli, avec notamment une grosse qualité de jeu au pied. Mais pas que. "Il a une main extraordinaire, expliquait Jacques Delmas, son entraîneur à Biarritz dans Rugby Hebdo. Et il est capable de gestes techniques de grande classe". Outre ses qualités de jeu, le bonhomme est également doté d'un mental à toutes épreuves. "C'est un morpion. Si tu le laisses faire, il te mange la chaussure, le lacet et la semelle...", ajoute Delmas. Titulaire face au Japon pour le premier match du Mondial, Yachvili est tout cas prêt à tout casser. Il n'est jamais trop tard...