Tsonga est passé au travers

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Nicolas Rouyer, à Roland-Garros , modifié à
ROLAND-GARROS - Le Manceau ne disputera pas la finale. Il a été battu en trois sets par Ferrer.

Jo-Wilfried Tsonga ne rejoindra pas Yannick Noah au palmarès de Roland-Garros. Il ne rejoindra même pas Henri Leconte, dernier finaliste tricolore en 1988. Le Manceau est totalement passé à côté de son sujet, vendredi, s'inclinant en trois manches contre l'Espagnol David Ferrer (6-1, 7-6(3), 6-2). Récit d'un "drame" sportif en trois actes.

Acte I : Retard à l'allumage. Entré sur un Central qui s'était vidé après la rencontre homérique entre Rafael Nadal et Novak Djokovic, Jo-Wilfried Tsonga a semblé souffrir de cette atmosphère singulière. Il a été breaké dès son premier jeu de service par un Ferrer métronome. Le Manceau, comme anesthésié, a commis beaucoup trop de fautes directes et s'est incliné 6-1. La programmation tardive l'a-t-elle gêné ? "Je ne sais pas si ça m'a affecté", a convenu Tsonga en conférence de presse. "Après coup, on peut toujours dire ceci ou cela." Et l'ambiance assez étrange qui a prévalu dans le premier set ? "C'est vrai qu'au début, c'était à moitié vide. Mais le public était là, ça s'est rempli rapidement, il n'y a pas de souci. Il n'y a eu aucun effet extérieur perturbant. Si ce n'est que je m'attendais à jouer vers 16h-16h30 et que je suis arrivé sur le court vers 18h30... Du coup, les conditions étaient différentes, il y avait beaucoup plus de vent et mon adversaire qui se déplace mieux que moi est plus à l'aise dans ces conditions."

Acte II : Les occasions manquées. Après avoir traversé le premier set comme une ombre, le Manceau est bien mieux entré dans le deuxième. Il a fait le break d'entrée et s'est rapidement détaché à 3-0. Mais il a de nouveau déjoué, encaissant quatre jeux d'affilée (3-4). Revenu rapidement au contact, il s'est même procuré une balle de set sur le service de Ferrer, à 5-4, une balle de set sauvée par un servuce gagnant de l'Espagnol. Contraint au jeu décisif, Tsonga y a accumulé les fautes directes, offrant presque le deuxième set à son adversaire sur un plateau (7-6(3)). "On peut toujours refaire le match mais je ne suis pas sûr du tout que cela aurait changer le cours de la partie si j'avais gagné ce set", a-t-il admis. "J'aurais pu gagner et perdre les deux suivants. Ou ça aurait pu effectivement me relancer. On peut toujours dire si, si..." Tsonga a en tout cas écarté toute pression négative. "J'étais beaucoup plus stressé au premier tour que là."

Acte III : La fin du calvaire. Dans cette demi-finale, Tsonga n'est même jamais parvenu à faire illusion. Il a été breaké dès le quatrième jeu de la troisième manche. Multipliant les approximations, le Manceau laissa Ferrer filer vers sa première finale en Grand Chelem. L'Espagnol retrouvera son compatriote Rafael Nadal, dimanche. Quant à Tsonga, il a quitté le tournoi par la petite porte. Il a même recueilli quelques sifflets de spectateurs totalement incrédules devant un jeu aussi pauvre (56 fautes directes sur la partie). "C'était une demi-finale, j'aurais aimé jouer un meilleur tennis", a admis un Tsonga un peu déconfit. "C'est tennistique. Clairement, il a été meilleur que moi aujourd'hui. Il n'y a pas 100.000 trucs à dire, il a été bien meilleur que moi, c'est tout."