Tsonga: "Rafa était trop fort"

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Sévèrement battu par Rafael Nadal (6-0, 6-2, 6-4) dans le quatrième match de la demi-finale de Coupe Davis, Jo-Wilfried Tsonga a reconnu la supériorité de son adversaire, imprenable sur terre battue. Le Manceau estime avoir tout donné pour trouver la solution et attend avec impatience d'affronter à nouveau les Espagnols, cette fois-ci en France.

Sévèrement battu par Rafael Nadal (6-0, 6-2, 6-4) dans le quatrième match de la demi-finale de Coupe Davis, Jo-Wilfried Tsonga a reconnu la supériorité de son adversaire, imprenable sur terre battue. Le Manceau estime avoir tout donné pour trouver la solution et attend avec impatience d'affronter à nouveau les Espagnols, cette fois-ci en France. Jo-Wilfried, quelle est votre impression en sortant du court, après avoir reçu une correction ? L'impression d'être passé sous un rouleau compresseur. Ce n'est pas facile. Je suis déçu d'avoir perdu, évidemment. Maintenant, on savait que ça allait être compliqué. On s'attendait à des matches difficiles, à des joueurs revanchards. Et c'est ce qu'on a eu sur le terrain. Ils ont été extraordinaires. Dans toute sa carrière, "Rafa" a perdu un seul match en trois sets gagnants sur terre battue. Nous n'avons pas fait exception à la règle. L'envie ne suffit pas face à un joueur comme Nadal ? Non, ça ne suffit pas. Il faut avoir envie et ensuite faire un match dantesque. Quand ce match dantesque n'arrive pas ou quand Nadal est dans une telle forme, voilà ce que ça donne. Je ne sais pas combien il a fait de fautes directes, mais je pense que ça doit être très, très calme ! (Nadal en a commis 8 durant le match, ndlr). Face à moi qui frappe quand même assez fort, c'est juste extraordinaire. "Rafa" était trop fort ce week-end pour nous. A-t-on un sentiment d'impuissance quand on est sur terre battue face à lui ? Oui. Tu frappes de toutes tes forces, une fois à droite, une fois à gauche, une fois à droite... Et au bout d'un moment, tu t'épuises, tu te dis que de toute façon, la balle revient tout le temps. C'est vrai que du coup, tu essaies de tenter un peu plus, de forcer un peu plus. Et effectivement, ça te pousse un peu à l'erreur. Donc forcément, il y a toujours un sentiment d'impuissance face à "Rafa" sur cette surface. "Je me suis battu avec mes armes" Quelle est la différence entre Nadal et les autres joueurs, sur terre battue ? La surface lui va comme un gant. Il est dans son jardin, il fait tout très bien. Et surtout, il est gaucher et ça, ça embête tout le monde. Il a développé des qualités en coup droit qui tombe directement sur nos revers. Et c'est vrai que c'est super dur de le contrer parce que la balle est vraiment lourde. Si tu ne fais pas un bon coup, tu cours. Si tu viens la prendre trop tôt, elle te gicle au visage, si tu la prends trop tard, tu n'as aucune chance. C'est difficile. Malgré cela, vous ne vous êtes jamais découragé... Non, la seule chose dont je peux être fier, c'est que du premier au dernier point, j'étais motivé, j'avais envie. J'ai tenté des choses, je me suis battu avec mes armes. A un moment donné, j'ai fait service-volée. Cela a été pas mal mais il aurait fallu un tout petit peu plus pour passer. Mais c'est vrai que s'il y a une chose dont je suis fier c'est que du premier au dernier point, j'ai essayé. Quel bilan tirez-vous de cette demi-finale ? La France est à sa place. On s'en sort bien d'avoir marqué un point ici ! Evidemment, on aurait voulu gagner cette rencontre mais c'était trop haut pour nous ce week-end. On va retourner au boulot et la prochaine fois, on les jouera à la maison et j'espère qu'on fera quelque chose de bien. "Personne n'est indispensable" La France n'a marqué que 16 jeux sur les trois matches de simple ce week-end. Cela paraît incroyable... C'est tout simplement la différence qu'il y a entre le numéro 1 mondial sur la surface et des joueurs classés entre la 10e et la 15e place. "Rafa" est juste extraordinaire. David Ferrer fait partie aussi des quatre meilleurs joueurs sur terre battue au monde. Ce sont des joueurs très forts, très durs à prendre. Les prendre chez eux, sur leur surface, devant leur public, c'est compliqué. Rafael Nadal est venu saluer le clan français avant d'aller fêter la victoire avec son équipe... C'est la classe ! Il a toujours été un super beau sportif. Si on en avait un peu plus des comme lui, on aurait une autre image. C'est un gars super. Chapeau à lui. Y a-t-il une "Gaël Monfils dépendance" au sein de l'équipe de France ? Non, personne n'est indispensable. Il ne faut pas oublier que sur terre battue, on n'est pas les meilleurs joueurs du monde. Il ne faut pas se leurrer. On a joué il n'y a pas si longtemps une rencontre de barrages aux Pays-Bas sur terre battue où on avait frisé la correctionnelle. En Autriche, ça a été exactement la même chose cette année. Aujourd'hui, sur terre, on est un peu moins forts que sur les autres surfaces. Mais la Coupe Davis est comme ça et c'est pour ça qu'elle est belle. Si les Espagnols jouaient tout le temps sur terre, ils gagneraient tout le temps. C'est bien aussi de pouvoir mixer et d'avoir des surfaces différentes dans cette compétition. C'est ça qui la rend belle. Repartirez-vous au charbon l'année prochaine dans cette épreuve ? Oui, bien sûr. C'est assez excitant. On est avec les autres joueurs, on a leur soutien, on a l'impression d'être dans un sport collectif, même si sur le terrain tu es seul quoi qu'il arrive. Je m'éclate dans cette ambiance là et j'espère que j'aurai l'occasion de jouer encore longtemps.