Toulouse soigne sa mêlée

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Le souvenir de la demi-finale du Top 14 perdue la saison dernière avant tout dans le combat des deux packs face à l'Usap trotte encore dans toutes les têtes toulousaines. Six mois plus tard, à l'heure des retrouvailles avec les Catalans samedi, au Stadium, les Champions d'Europe ont particulièrement travaillé un secteur qui, une fois encore, s'annonce explosif entre les deux clubs.

Le souvenir de la demi-finale du Top 14 perdue la saison dernière avant tout dans le combat des deux packs face à l'Usap trotte encore dans toutes les têtes toulousaines. Six mois plus tard, à l'heure des retrouvailles avec les Catalans samedi, au Stadium, les Champions d'Europe ont particulièrement travaillé un secteur qui, une fois encore, s'annonce explosif entre les deux clubs. "Le staff est passé à autre chose, mais c'est sûr que quand on est joueur et qu'on est un compétiteur, l'ego de certains a dû être touché ce jour là." Yannick Bru, entraîneur des avants toulousains et maître es-mêlée au sein du staff de Guy Novès n'a rien oublié, quoi qu'il en dise, de l'offense faite au pack des Champions d'Europe le 14 mai dernier, sur la pelouse de la Mosson, dans une demi-finale du Top 14 que les avants catalans auront écrasé de toute leur puissance. Quatre des sept pénalités enquillées par Jérôme Porical avaient été ce jour-là concédées en mêlée fermée. Un affront certes salvateur pour des Toulousains qui, une semaine plus tard, construiront leur victoire en finale de la H-Cup face au BO sur ce secteur, mais une tâche que Novès et ses hommes se verraient bien effacer dès ce samedi, au Stadium, où l'Usap revient croiser le chemin du Stade. "La mêlée catalane m'inspire de l'admiration", a lâché cette semaine le manager toulousain, comme pour mieux signer le défi lancé à ses troupes. Toulouse veut sa revanche... Que l'Usap est bien décidé à lui contester malgré le petit jeu des éloges auquel Jacques Brunel s'est prêté dans La Dépêche du Midi, sans que l'on soit dupes des intentions des Sang et or. "Le Stade, de tout temps, a eu une mêlée redoutable et, depuis deux-trois ans, il s'est encore fortifié là-dessus avec un recrutement de qualité et le travail de Yannick Bru, apprécie ce dernier. Les Toulousains savent très bien comment ils sont souvent arrivés au bout et pourquoi, quelquefois, ils n'y sont pas arrivés. Aujourd'hui, c'est la mêlée référence du championnat." Rien que ça... Lamboley: "C'est quelque chose que l'on travaille à tous les niveaux dans le club" Un statut auquel Nicolas Mas, le meilleur pilier droit français, voire même mieux..., et ses coéquipiers postulent tout autant, même s'ils pourraient samedi ne pas profiter de la fraîcheur, dont ils avaient bénéficié sur les Toulousains engagés il y a cinq mois dans l'impossible marathon de leur fin de saison. "Les gars s'accrochent mais jusqu'à la trêve (4 novembre-4 décembre) nous allons continuer à tourner avec quatre troisièmes lignes et trois deuxièmes lignes !" Son capitaine saura serrer les dents si l'on s'en tient à ses propos d'avant-match, toujours dans le quotidien régional: "Les Toulousains vont nous mettre de la pression, nous, on est un peu mieux depuis quelque temps, après un temps d'adaptation nécessaire aux nouvelles règles, juge le pilier international. On va essayer d'être conquérant face à une mêlée performante, solide, très lourde et puissante. C'est un gros challenge pour nous." Un rendez-vous pour lequel les Toulousains, après une trêve européenne parfaitement négociée, resteront en mode H-Cup. Une nécessité, selon Greg Lamboley, interrogé sur le site du club: "Ça risque de faire des étincelles, et ce sera une belle confrontation, souligne l'homme à tout faire du pack toulousain. Les Wasps avaient un gros pack, mais on a vu que Perpignan a fait la différence à ce niveau-là face à Trévise. Ils ont fait rentrer leur banc dans ce secteur et ce sont eux qui ont contribué à faire la différence." Les Toulousains ont déjà planté le décor et M. Berdos, l'arbitre de la rencontre, aura, c'est certain, un rôle éminent à jouer dans ce combat des packs qui s'annoncent, celui dont le Stade a compris toute l'importance ces dernières saisons. "C'est quelque chose que l'on travaille à tous les niveaux dans le club, et toutes les équipes du Stade Toulousain réalisent de gros matchs en mêlée, détaille Lamboley. Il faut continuer de travailler dans cette optique-là pour progresser, car tout cela reste très fragile et il suffit d'un match pour que tout soit remis en question." Yannick Bru, en grand ordonnateur de cette remise en question des Rouge et noir en la matière, incarne ce retour aux fondamentaux bien dans l'air du temps. "Je crois que depuis quelques temps, c'est une constante dans le jeu du Stade Toulousain, avec la qualité de notre défense. On n'a jamais trop lâché ce secteur, qui devient très important depuis quelques saisons. Actuellement, on voit que toutes les équipes performantes ont une bonne mêlée", souligne l'ancien talonneur, qui relativise les deux dernières sorties européenne de ses joueurs pour mieux mettre en exergue l'exigence du Top 14 dans le jeu d'avants. "Dans le championnat anglais et dans la Ligue Celte, la mêlée est sûrement moins travaillée et moins valorisée qu'elle ne l'est dans le Top 14. On revient dans le championnat contre l'Usap et on va avoir très fort à faire avec une équipe typiquement française, bien solide sur les bases, et qui va nous poser beaucoup de problèmes. Perpignan, comme Clermont, fait certainement partie depuis plusieurs saisons des équipes les plus physiques du championnat. C'est une formation qui propose beaucoup de kilos, de vitesse et de puissance devant. (...) Il y a une bonne mêlée, des ballons portés et de la vitesse de jeu autour. Le jeu de leurs avants est très complet. On sait que se sera très dur, on s'est souvent incliné face à Perpignan et quand on les a battus, cela a toujours été de peu. On s'attend donc à un match très indécis." Le combat des packs, dont les contours restent toujours aussi difficiles à percer car comme le dit Bru: "Ça fait partie du jeu, le rugby est un sport de combat, un jour on est dominateur et un jour on est dominé, va livrer son verdict. C'est toujours une remise en question perpétuelle et on sait qu'avec Perpignan, si on n'a pas beaucoup d'humilité, ça pourra nous coûter cher." Et Toulouse a retenu la leçon de La Mosson...