Toulalan: "Il y a plus de pression"

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Propos recueillis par PAUL LANDINT , modifié à
A deux journées de la fin de la saison, Jérémy Toulalan et l'Olympique Lyonnais sont fermement décidés à saisir l'opportunité offerte par les Parisiens, battus mercredi à Bordeaux, et consolider leur troisième place, synonyme de qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. L'objectif passe cependant par deux derniers matches réussis, contre Caen et à Monaco.

A deux journées de la fin de la saison, Jérémy Toulalan et l'Olympique Lyonnais sont fermement décidés à saisir l'opportunité offerte par les Parisiens, battus mercredi à Bordeaux, et consolider leur troisième place, synonyme de qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des champions. L'objectif passe cependant par deux derniers matches réussis, contre Caen et à Monaco. Jérémy, un mot déjà sur la défaite du PSG à Bordeaux mercredi soir ? J'ai regardé les vingt dernières minutes et, on ne va pas pas le cacher, c'est un bon résultat pour nous. Maintenant, tout reste encore jouable. On l'a vu l'année passée: nous étions quatrièmes lors de la dernière journée, sans notre destin en main, et nous avions fini deuxièmes... Jusqu'à la fin, ce sera difficile et on va devoir attendre. L'information, c'est tout de même que vous gardez votre destin en main... Après Brest, on a dit que notre nul était une contre-performance et que Paris avait désormais tout pour réussir. C'est vrai qu'apparemment, Paris a fait un bon match, a eu des occasions. Voilà, il va falloir un peu de réussite. Le fait de rester finalement à la troisième place modifie-t-il votre façon d'aborder les deux dernières journées ? Oui, mais encore une fois, on doit remporter ces deux matches. On doit le faire ! Même si l'on se dit que Paris a peut-être un calendrier plus dur que nous (le PSG reçoit Lille et va à Saint-Etienne, ndlr), nous affrontons des équipes qui jouent le maintien, on se rend compte en fait que tous les matches sont difficiles. L'affaire peut-elle être bouclée ce week-end ? Oui, à condition que nous gagnions et que eux fassent match nul... C'est sûr qu'on préfèrerait (ce scénario) et que c'est jouable. Mais déjà, occupons-nous de nous. Cette hypothèse doit tout de même rendre l'approche de la réception de Caen plus facile, non ? Non, je ne pense pas parce que, comparé à la saison dernière, bizarrement, j'ai le sentiment qu'il y a plus de pression: la pression du public, la pression des médias.... Tout cela rend les choses un peu plus dures alors qu'on a notre destin en main. Ce match va se jouer dans un contexte aussi spécial donc, non, cela ne va pas être évident. Vous faites allusion à cette manifestation que prépare un groupe de supporters pour demander samedi en fin d'après-midi le départ de Claude Puel, n'est-ce pas ? Oui, même si depuis quelques temps, on est habitués... Mais encore une fois, il n'y a pas que le coach en cause, ce serait trop facile... Il y a aussi les joueurs, moi le premier: individuellement, chacun d'entre nous à un moment donné n'a pas été à la hauteur. Si le coach se fait critiquer, c'est un peu de notre faute. Voilà, même si le coach a lui aussi ses responsabilités, je trouve qu'on repousse un peu trop la faute sur lui. "Je pense que mentalement, on est plus costauds que Paris" Psychologiquement, quelle équipe entre Lyon et Paris jugez-vous la plus solide pour négocier au mieux cette fin de saison ? Nous, on a prouvé qu'on avait du mental. Généralement, on a tout le temps bien fini, on a l'expérience des matches à enjeux... Et si cette année, on n'a pas toujours été très performants dans le jeu, il ne faut pas oublier qu'on était dans le trou en début de saison: peu d'équipes auraient pu réussir à être classée dix-huitième fin septembre et troisième aujourd'hui, c'est un petit exploit. Je pense que mentalement, on est plus costauds qu'eux. Avez-vous l'impression qu'on pense déjà à la saison prochaine à Lyon ? Non, on pense surtout à la fin de ce Championnat. Parce que troisième ou quatrième, ça peut tout changer. Pour en revenir au match de ce samedi, Caen, individuellement comme collectivement, ce n'est pas un bon souvenir... Personnellement, je suis focalisé sur cette troisième place et je n'y pense pas du tout. On sait que Caen est une équipe assez comparable à Brest, joueuse, généreuse, mais ce sera à nous de répondre présent. Si, dans le combat, on existe, on est là, normalement, il ne peut pas nous arriver grand chose. En l'absence de Bafé Gomis, quel regard portez-vous sur le retour à la compétition de Lisandro Lopez ? C'est forcément une bonne chose. Perdre Bafé, ce n'est pas évident: il est notre seul point d'appui devant, il nous a énormément aidés sur ce plan-là cette saison. Le retour de Lisandro arrive donc au bon moment, d'autant que lui pousse l'équipe vers le haut, que ce soit par ses qualités de footballeur que par son envie. "Beaucoup de choses ont été nerveusement difficiles cette année" Beaucoup de joueurs évoquent une saison usante... (Il coupe) Je confirme, oui. C'est difficile de finir ? Oui, mais même si c'est dur, même si ce n'est pas une année excellente, on aura assuré le minimum si on termine troisièmes. Je sais qu'à Lyon, ce n'est bien sûr pas satisfaisant mais aujourd'hui, on ne peut pas faire mieux et il faut donc malheureusement s'en contenter. Beaucoup de choses ont été nerveusement difficiles cette année, dont le retour de la Coupe du monde qui a fait que beaucoup de joueurs d'expérience, dont je fais partie, n'ont pas été à la hauteur. Un mot sur Lille. Est-ce un beau champion à vos yeux ? Oui, parce que dans l'ensemble, je trouve que c'est l'équipe qui a le mieux joué, même si parfois c'était un peu exagéré (les commentaires, ndlr). J'apprécie son gardien aussi (Mickaël Landreau, ndlr) et pour cela, je suis content. Après, lorsque je vois qu'ils vont sans doute faire le doublé, cela me rappelle quelques souvenirs et cela fait mal. Mais tant mieux pour eux... Qu'entendez-vous par "ça fait mal" ? Mal de les voir soulever la Coupe, voilà. Moi, quand je suis arrivé à l'OL, on a gagné le Championnat, puis le doublé (en 2007-08, ndlr) et, comme on l'a parfois dit, cela a peut-être été inconsciemment banalisé. Or, on se rend compte que ce sont des moments exceptionnels. On aimerait donc les retrouver.... A propos de retrouvailles, attendez-vous quelque chose de la liste de Laurent Blanc la semaine prochaine ? Ce n'est pas ma préoccupation première. Aujourd'hui, mon objectif, c'est d'être bon avec l'OL et d'accrocher cette troisième place. Après, si ça vient, ça vient, si ça ne vient pas, ce n'est pas grave... Sur l'ensemble de la saison, clairement, je ne mérite pas. Maintenant, si on m'appelle, forcément, oui, j'irai. Concernant les Bleus, vous avez récemment reversé vos primes à un club amateur de Bretagne, mais vous n'avez pas tenu à vous exprimer sur ce sujet... Parce qu'on donne nos primes, on pourrait passer pour des héros, alors qu'on a fait une erreur... donc je ne veux pas commenter plus que cela. Je l'ai simplement fait au club d'une ville dont sont originaires mes grands-parents, en Bretagne, une région à laquelle je suis très attaché. Au fait, parle-t-on de l'affaire DSK dans le vestiaire lyonnais ? (Il rit) Non, on a suffisamment de choses qui nous occupent, donc on n'en parle pas trop... Mais je regarde les infos, oui.