Suarez jugé coupable

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Par Laurent Duyck , modifié à
Accusé par Patrice Evra d'avoir tenu des propos racistes à son encontre lors d'un match entre Manchester United et Liverpool, Luis Suarez a été condamné à huit matches de suspension et près de 50 000 euros d'amende de la part de la Fédération anglaise de football (FA). L'attaquant international urugayen, défendu par son club, se réserve le droit de faire appel de cette sanction.

Accusé par Patrice Evra d'avoir tenu des propos racistes à son encontre lors d'un match entre Manchester United et Liverpool, Luis Suarez a été condamné à huit matches de suspension et près de 50 000 euros d'amende de la part de la Fédération anglaise de football (FA). L'attaquant international urugayen, défendu par son club, se réserve le droit de faire appel de cette sanction. La Fédération anglaise (FA) ne badine pas avec les dérapages à caractère racial. Si ces tristes épisodes ne sont pas le seul fait de la Premier League, nouvel exemple ce week-end en France où l'Auxerrois Kamel Chafni accuse un arbitre assistant de lui avoir dit : "dégage l'Arabe", l'affaire "Suarez-Evra", qui a éclaté en octobre de l'autre côté de la Manche, en est au stade du verdict. Et la sanction prononcée à l'encontre de Luis Suarez, coupable selon la FA d'avoir prononcé des "mots d'insulte" faisant notamment allusion à la couleur de l'arrière français lors de la rencontre entre Liverpool et Manchester United comptant pour la huitième journée de Premier League (1-1), se veut exemplaire à ce niveau : huit matches de suspension ferme et une amende de 40 000 livres sterling, soit environ 48 000 euros. "Je ne l'ai pas insulté, je n'ai fait qu'exprimer ma pensée", se défendait l'accusé en novembre à un média de son pays. Mais à l'issue d'auditions entamées le 14 décembre dernier, la commission de discipline chargée de cette enquête a donc décidé d'écouter la parole du latéral gauche de Manchester United et de l'équipe de France, qui accusait l'attaquant des Reds de lui avoir répété "au moins dix fois" le mot "negrito" (nègre) pendant ce fameux match. "Aujourd'hui est un jour triste et douloureux pour moi et pour ma famille", a réagi Suarez sur son compte Twitter à l'annonce de cette sanction. Un jugement sévèrement contesté par le club de la Mersey. "Il est extraordinaire que Luis puisse être déclaré coupable pour des mots que personne hormis Patrice Evra, pas même ses coéquipiers ou les arbitres, n'ont entendu, écrit la direction des Reds dans un communiqué. Le club prend très au sérieux la question du racisme mais nous croyons que Luis Suarez n'a commis aucun acte raciste. Evra lui-même a indiqué dans sa déposition qu'il ne pensait pas que Suarez était raciste." Et Liverpool de rappeler que son joueur est "d'origine mixte avec un grand-père noir", qu'il a été impliqué pendant la Coupe du monde 2010 dans des projets de charité basés sur la solidarité entre personnes de différentes origines ou enfin qu'il a été le capitaine de l'Ajax Amsterdam, une équipe "fière de son profil multiculturel". Autant de raisons qui devrait pousser le club anglais, persuadé de l'innocence de son joueur à qui il s'engage à "apporter toute l'aide dont il a besoin pour laver son nom", à convaincre l'intéressé de faire appel de cette décision. Ce dernier a jusqu'au mercredi 3 janvier pour se manifester, date à laquelle il sera suspendu s'il accepte la sanction. En attendant, Suarez sera donc disponible pour les trois prochaines rencontres des Reds, à Wigan ce mercredi soir, contre Blackburn le 26 et face à Newcastle le 30. Le rendez-vous du 3 janvier contre Manchester City est lui en suspens.