Squillaci, remplaçant modèle

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Thomas SINIECKI , modifié à
EQUIPE DE FRANCE - Le défenseur se montre être un coéquipier modèle, malgré un statut de remplaçant.

EQUIPE DE FRANCE - Le défenseur se montre être un coéquipier modèle, malgré un statut de remplaçant.Il n'a jamais été aussi proche, mais finalement jamais aussi loin. Sébastien Squillaci n'a jamais été aussi proche de disputer une grande compétition avec l'équipe de France, tant nombre d'observateurs s'accordent à penser qu'il constituerait une alternative crédible à Abidal pour renforcer la charnière au côté de Gallas. Mais il en reste visiblement très loin dans l'esprit du sélectionneur, déterminé à conserver sa ligne défensive actuelle contre vents et marées, malgré le manque d'automatismes criant entre les deux titulaires.A chaque fois pressenti pour débuter lors des trois rencontres amicales des Bleus, le joueur révélé à Monaco est simplement sorti du banc, 45 minutes face au Costa Rica puis 26 minutes devant la Tunisie, à chaque fois pour faire souffler Gallas. A priori premier remplaçant en charnière centrale, Squillaci connaîtra au moins son premier Mondial de l'intérieur après avoir fait partie du groupe à l'Euro 2008 (aucune minute disputée). Un temps en balance avec Planus pour la place de 24e homme avant que Lassana Diarra ne parte, l'ancien Lyonnais semble désormais clairement devancer le Bordelais dans la hiérarchie des arrières centraux, suite à ses prestations plutôt convaincantes en amical. Boumsong l'a fait vaciller, Thuram l'a achevéEt jamais Squillaci n'a laissé transparaître le moindre état d'âme lors du stage de Tignes, alors que Gallas était encore incertain pour le Mondial et la liste définitive pas encore communiquée: "Tant que le coach n'a pas donné les 23, je me pose la question. Je savais qu'il y en avait un qui allait partir, cela aurait pu être moi mais on ne sait pas encore. On essaie de se concentrer sur le travail, d'être bon pour, justement si on est sur la sellette, faire changer le coach d'avis. Ce n'est pas quelque chose qui m'obsède". Titulaire indiscutable avec Escudé à Séville depuis deux ans, Squillaci reprend petit à petit le train bleu en marche, mais son histoire (manquée) avec l'équipe de France remonte à bien plus loin. Choisi par Domenech au moment de son intronisation en 2004 pour former la charnière centrale des Bleus avec son compère Givet, le finaliste de la Ligue des champions avait alors enchaîné sept sélections d'affilée au sortir de l'Euro portugais, dont cinq titularisations (Israël, Féroé, Irlande, Chypre, Suède). Malgré la pauvreté offensive des Français à l'époque, la défense tricolore n'avait encaissé que trois buts sur ces sept premiers matches. Las, Squillaci a été victime à la fois de sa fragilité physique, de l'éclosion internationale de Gallas et Boumsong, qui l'a remplacé sans discontinuer durant toute l'année 2005, et bien sûr du retour de Lilian Thuram. Toujours prêt à dépanner, celui qui s'est rapidement imposé à Lyon de 2006 à 2008 a par ailleurs été titularisé lors de la double confrontation décisive de 2009 face à la Lituanie, en qualifications pour le Mondial (1-0, 1-0). Idem lors du barrage retour face à l'Irlande au Stade de France, où le Sévillan a remplacé au pied levé son pote Escudé au bout de neuf minutes de jeu. Homme droit et garant à sa manière des valeurs que Raymond Domenech a toujours réclamées dans une longue compétition, Sébastien Squillaci du haut de ses presque 30 ans n'est pas homme à se laisser marcher sur les pieds lorsque la jeune génération dérape un peu trop à son goût. En témoigne son altercation avec Hatem Ben Arfa lors d'un entraînement de l'Olympique lyonnais en mars 2008... Visiblement, "Toto" se sent bien cette fois, dans ce groupe France à son image : "C'est un peu différent de 2008 et on sent un groupe. Il n'y a pas de décalage de générations et cela se passe plutôt bien." Une crème de coéquipier, ce "Toto", pas déçu pour un sou de son statut de remplaçant pourtant discutable. Et discuté.