Serie A ou série Z ?

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Salim DIB , modifié à
Deux semaines après l'amorce d'une grève qui a fait couler beaucoup d'encre en Italie, les pensionnaires de Serie A reprennent ce vendredi le chemin de la compétition. Pour le plus grand bonheur des amateurs du Calcio qui auront à coeur de savoir si l'AC Milan est capable de conserver son Scudetto. Les protégés de Massimiliano Allegri s'annoncent comme les grands favoris d'un championnat décrié et abandonné par plusieurs joueurs majeurs à l'intersaison.

Deux semaines après l'amorce d'une grève qui a fait couler beaucoup d'encre en Italie, les pensionnaires de Serie A reprennent ce vendredi le chemin de la compétition. Pour le plus grand bonheur des amateurs du Calcio qui auront à coeur de savoir si l'AC Milan est capable de conserver son Scudetto. Les protégés de Massimiliano Allegri s'annoncent comme les grands favoris d'un championnat décrié et abandonné par plusieurs joueurs majeurs à l'intersaison. Initialement prévue le 28 août, la première journée de Serie A a été reportée à une date ultérieure. La faute à un désaccord entre joueurs et dirigeants concernant la nouvelle charte collective et plus précisément l'article 7. Ces derniers souhaitaient en effet pouvoir écarter de l'entraînement un joueur indésirable de l'effectif, ce que ne pouvait tolérer le syndicat des joueurs. Un accord a depuis été trouvé, bien que certains pourront s'étonner de voir l'attaquant de la Juventus Turin, Amauri, multiplier les tours de terrains à l'écart du groupe professionnel... Pour en revenir à la compétition, l'AC Milan remet ce vendredi son titre en jeu à San Siro contre la Lazio du tandem Miroslav Klose-Djibril Cissé, pour un lever de rideau des plus alléchants. Quatre mois après avoir remporté leur 18e Scudetto - un véritable bol d'air pour les passionnés de Serie A, lassés par la domination territoriale de l'Inter - les Rossoneri, déjà vainqueurs de la Supercoupe d'Italie à Pékin, auront pour tâche de bien commencer la saison devant leur public. Mais pour l'occasion, Massimiliano Allegri ne devrait pas aligner la moindre recrue. Les partisans milanais devront en effet attendre la prochaine levée pour observer une première indication du recrutement milanais, particulièrement "sage" cet été (Mexès, Taiwo, Aquilani, Nocerino et El Shaarawy là où des rumeurs les plus folles envoyaient Fabregas, Tevez ou encore Cristiano Ronaldo à Milanello). Le lifting de la Vieille Dame De son côté, l'Inter souhaite redorer son blason, quelques mois après avoir terminé à six points de l'ennemi rossonero et s'être fait humilié en quarts de finale de la Ligue des champions par Schalke 04 (2-5, 2-3). Massimo Moratti n'a pourtant pas souhaité mettre la main à la poche et seuls quelques jeunes talents en devenir ont initialement rejoint la Lombardie (Alvarez, Jonathan, Castaignos). Mais devant le départ imprévu de la star de l'équipe, Samuel Eto'o, pour le Daguestan et ses pétro-dollars, le président nerazzuro a été contraint d'enlever les oursins de ses poches pour débaucher Diego Forlan et Mauro Zarate. Une ligne d'attaque qui pourrait concurrencer celle alignée dans le Piémont. Car, après deux saisons catastrophiques pour son envergure (deux septièmes place), la Juventus Turin veut tourner la page, et redevenir la meilleure équipe de la Péninsule. Contrairement à ses homologues, la Vieille Dame n'a pas lésiné sur les moyens pour s'offrir un nouveau lifting bienvenu. Plus de 87 millions d'euros ont ainsi été dépensés par le club piémontais pour recruter pas moins de huit joueurs, dont Pirlo, Vidal, Vucinic et Elia, sans oublier les achats définitifs de Matri ou Quagliarella. Maintenant, le nouvel homme fort du club, Antonio Conte, doit trouver la recette pour que la mayonnaise prenne forme. Et espérer que le nouvel écrin bianconero inauguré ce jeudi soit synonyme de succès. Après sa domination sur le Calcio au début de la décennie (Lazio champion en 2000, AS Rome en 2001), la capitale transalpine espère figurer à nouveau au premier plan. Les Laziali, à qui ils n'avaient pas manqué grand chose l'an dernier, ont fait cet été l'acquisition de Djibril Cissé, nouvelle coqueluche de l'Olimpico, mais aussi de Klose, Cana ou encore Marchetti. De son côté, son ennemi de toujours est devenu propriété américaine tout en confiant son avenir aux mains de Luis Enrique et Bojan Krkic, deux anciens pensionnaires du FC Barcelone. Mais pour le moment, les résultats de la Louve ne suivent pas vraiment celles de leurs homologues catalans et le courant entre l'entraîneur et l'emblématique Francesco Totti semble électrique... Naples et Udinese en outsiders ? Deux autres équipes auront à coeur de confirmer leur excellente saison passée. Naples, tout d'abord, qui a terminé troisième du dernier exercice, et qui s'est offert le luxe de renforcer son effectif (Inler, Dzemaili, Donadel) tout en conservant ses meilleurs éléments (Cavani, Hamsik et Lavezzi). La talentueuse Udinese, ensuite, a perdu gros avec le départ de sa pépite chilienne, Sanchez, mais aura pour objectif de finir au moins dans les cinq premiers du championnat. L'arme fatale des Frioulans se nomme une fois de plus Antonio Di Natale, deux fois de suite capocannoniere, et qui se bonifie comme tous les excellents crus du pays. Au rayon des formations moins ambitieuses, certaines comme la Fiorentina ou le Genoa tenteront de faire mieux que l'an passé et viseront, au mieux, une place en Ligue Europa. D'autres comme le Chievo, Bologne ou Cesena remettront le bleu de chauffe pour arracher le maintien. Parmi les promus enfin, deux sont des habitués de la Serie A. L'Atalanta Bergame, qui débutera la saison avec six points de pénalité, conséquences du dernier scandale des paris truqués, et Sienne connaissent par coeur les joutes de la Serie A et savent comment s'y prendre pour s'éviter un exercice cauchemardesque. Tout le contraire de Novara, petite équipe piémontaise qui (re)découvrira l'élite après... 55 ans d'absence ! Et sera l'une des grosses énigmes d'une saison qui n'en manque pas...