Semaine décisive pour Ferrari

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Yannick SAGORIN , modifié à
F1 - Ferrari doit s'expliquer suite aux consignes d'équipe passées lors du GP d'Allemagne.

F1 - Ferrari doit s'expliquer suite aux consignes d'équipe passées lors du GP d'Allemagne. L'heure du verdict a sonné. Un mois et demi après avoir botté en touche, en infligeant à Ferrari une amende de 100 000 dollars avant de renvoyer l'écurie italienne devant le Conseil mondial de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), les juges de la Scuderia sont à nouveau réunis mercredi à Paris pour trancher. Touchée au portefeuille, donc reconnue coupable de consignes d'équipe formulées fin juillet à l'occasion du Grand Prix d'Allemagne, la formation de Maranello va savoir ce qu'il en coûte aujourd'hui de bafouer deux règles du code sportif international édicté par la FIA. Ceci sans la bienveillance d'un Jean Todt logiquement écarté des débats, le président de la structure fédérale étant sentimentalement lié au Cheval cabré. "Fernando est plus rapide que toi. Peux-tu me confirmer que tu as bien compris le message ?" Prononcés par l'ingénieur Rob Smedley, ces mots sont à l'origine de la procédure lancée à l'encontre de Ferrari. Quelques secondes plus tard, Felipe Massa, alors en tête du Grand Prix germanique, levait le pied et se laissait dépasser par son coéquipier Fernando Alonso, lequel filait vers la gagne. Une double infraction manifeste aux règlements fédéraux selon les commissaires présents ce dimanche estival à Hockenheim. L'article 39.1 interdisant toute consigne d'équipe tandis que l'article 151c du code sportif international condamne "tout procédé frauduleux ou manoeuvre déloyale de nature à nuire à la sincérité des compétitions ou aux intérêts du sport automobile". Souvent sollicité ces dernières années, ne serait-ce que pour l'affaire d'espionnage entre McLaren et Ferrari et le fameux "crashgate" de Singapour qui secoua Renault l'an passé, le Conseil mondial pourrait une nouvelle fois s'illustrer par sa fermeté ou son laxisme mercredi, selon la sanction prononcée. Du blâme à la disqualification, en passant par l'amende, la suspension, ou le retrait de points, l'arsenal fédéral est suffisamment étendu pour laisser la Scuderia dans l'expectative. Mais pas sans arguments, à en croire la presse transalpine. Une amende d'un million de dollars en 2002 Alors qu'elle devait être initialement axée sur la base d'une simple exposition de faits - une indication innocente d'un ingénieur auprès d'un pilote en pleine course - la défense de Ferrari pourrait être un peu plus subtile, et recentrée sur l'attaque. Ainsi La Stampa croit savoir que le team principal Stefano Domenicali et le team manager Massimo Rivola, conviés à Paris comme Felipe Massa et Fernando Alonso, devraient jouer la carte de la franchise et de l'audace, en rappelant au Conseil que les consignes d'équipe sont aujourd'hui légion en F1, et qu'il est hypocrite de le nier. Les Rouges en voudraient pour preuve l'attitude des deux pilotes McLaren lors du dernier Grand Prix de Turquie, après l'accrochage fratricide entre Sebastian Vettel et Mark Webber. Une course durant laquelle Lewis Hamilton s'était assuré auprès de son team que Jenson Button ne chercherait pas à le doubler alors qu'il lui était demandé de ralentir pour économiser son essence. Pas sûr toutefois que cette ligne de défense suffise à convaincre le Conseil mondial. Le Cheval cabré étant un récidiviste en la matière. En 2002 déjà, Ferrari avait écopé d'une amende d'un million de dollars, au lendemain d'un Grand Prix d'Autriche qui avait vu Rubens Barrichello ralentir ostensiblement pour s'incliner devant son coéquipier Michael Schumacher. Cette fois, la sentence pourrait ne pas se cantonner à une affaire de gros sous, la punition la plus probable demeurant le retrait des points acquis lors de ce fameux Grand Prix d'Allemagne. Si tel était le cas, Fernando Alonso, actuellement relégué à 41 points du leader Lewis Hamilton, se retrouverait à 66 unités de la tête. Un gouffre sans doute impossible à combler alors qu'il ne reste que six rendez-vous au calendrier. Le Grand Prix d'Italie n'aurait alors certainement pas la même saveur pour le Taureau des Asturies, vainqueur à Monza en 2007 tandis qu'il courait sous la bannière de McLaren...