Santoro: "Nadal se bat contre l'histoire"

  • Copié
Propos recueillis par Romain BEAUVAIS , modifié à
Pour ses débuts comme consultant sur Canal+ à l'occasion de l'Open d'Australie, Fabrice Santoro a accepté de revenir sur la victoire d'un Rafael Nadal qui pourrait entrer dans l'histoire du tennis mondial en remportant 4 Grands Chelem de suite après Rod Laver en 1969. Il s'est aussi attardé sur les difficultés du tennis féminin français à trouver un second souffle après la retraite d'Amélie Mauresmo.

Pour ses débuts comme consultant sur Canal+ à l'occasion de l'Open d'Australie, Fabrice Santoro a accepté de revenir sur la victoire d'un Rafael Nadal qui pourrait entrer dans l'histoire du tennis mondial en remportant 4 Grands Chelem de suite après Rod Laver en 1969. Il s'est aussi attardé sur les difficultés du tennis féminin français à trouver un second souffle après la retraite d'Amélie Mauresmo. Pour vos débuts comme consultant sur Canal+ Sport, avez-vous une certaine appréhension à l'approche de commenter l'Open d'Australie ? On a toujours une petite appréhension quand on se lance sur une nouvelle voie. C'est quelque chose que je maitrise moins bien qu'un match de tennis. J'aurai une petite boule au ventre notamment sur les premiers jours. Aurons-nous encore le droit à de belles surprises cette année ? C'est un tournoi qui peut amener son lot de surprises, mais depuis quelques années, il n'y a pas eu des choses extraordinaires. Même si des joueurs ont pu se hisser en finale comme Marcos Baghdatis et Fernando Gonzalez ou encore moi-même en quart de finale. Au final, c'est toujours un membre du Top 10 qui s'est imposé à Melbourne. Au contraire, doit-on encore s'attendre à une finale Nadal-Federer ? Je ne la souhaite pas car je veux qu'un Français arrive enfin à remporter un tournoi du Grand Chelem. En espérant que les Tricolores vont mieux démarrer 2011 car l'an passé, ils avaient mal débuté leur saison. Mais retrouver un Nadal ou un Federer en finale ne serait pas une surprise. Au vu de leur préparation entre noël et le jour de l'an, cela veut bien dire qu'ils attachent une énorme importance à cette première levée du Grand Chelem De son côté, le numéro 1 mondial, Rafael Nadal, aura-t-il plus de pression sur les épaules en Australie ? Oui, il aura une pression supplémentaire car il se bat contre l'histoire. S'il venait à remporter les Internationaux d'Australie, il aurait glané les quatre derniers tournois du Grand Chelem, ce n'est pas arrivé depuis 1969 et un certain Rod Laver qui avait réalisé le Grand Chelem. Pour Nadal, on ne parlera pas de Grand Chelem car il n'a pas remporté les quatre tournois sur la même saison, mais ce serait tout de même exceptionnel. "Tsonga veut retrouver son meilleur niveau" Les autres pourront-ils tirer leur épingle du jeu ? On a vu ces derniers temps des joueurs proches du but. On a vu un Murray (finaliste de l'Open d'Australie) ou un Djokovic (finaliste de l'US Open) mais Nadal et Federer laissent quelques miettes aux autres. Sur les 27 derniers tournois du Grand Chelem, ils ont remporté à eux deux, 25 titres, c'est une statistique extraordinaire. Côté tricolore, Jo-Wilfried Tsonga, qui revient de blessure, aura à coeur de bien lancer sa saison en Australie ? Beaucoup de joueurs arrivent en Australie sans avoir eu le temps de se refaire une santé durant la trêve hivernale. Pour Tsonga qui n'a disputé que trois tournois depuis Wimbledon, il a envie de renouer avec la compétition mais surtout de retrouver son meilleur niveau. En l'absence des soeurs williams, le tournoi féminin sera-t-il plus ouvert ? Quand on domine son sport et qu'on est à la première place mondiale, c'est bien de pouvoir remporter un tournoi du Grand Chelem. Cela ferait du bien au tennis féminin que Caroline Wozniacki s'impose à l'Open d'Australie. On se souvient de Dinara Safina, qui était n°1 sans avoir remporté un seul tournoi du Grand Chelem. On n'est pas numéro un parce que l'on gagne des tournois du Grand Chelem mais on est n°1 grâce au nombre de points mais cela laisse quelque chose d'inachevé. Cela veut-il dire que Caroline Wozniacki aura les armes pour décrocher son premier tournoi du Grand Chelem ? Elle joue bien et a remporté plusieurs tournois. Elle n'est pas numéro un par hasard. Maintenant, elle doit avoir le déclic face à des joueuses expérimentées comme une Henin ou une Clijsters lors d'une demi-finale ou une finale. Pourtant, elle arrive à les battre durant la saison, pourquoi ne pas le faire en finale de Grand Chelem ? De qui la Danoise devra-t-elle se méfier le plus cette saison ? Toujours les mêmes. Caroline Wozniacki devra se méfier des soeurs Williams, de Clijsters, d'Henin, qui aura un gros niveau cette saison. Ce seront essentiellement ses principales adversaires cette saison. Faire plus de télévision dans les mois à venir Le tennis féminin français n'arrive pas à trouver un second souffle. Pensez-vous que Mladenovic pourrait-être la solution ? Tout d'abord, quand on perd une joueuse comme Amélie Mauresmo, on ne s'en remet pas comme cela du jour au lendemain. Les Tricolores sont présentes dans le Top 20 mais une Bartoli ou une Rezai ne jouent pas encore les premières places en Grand Chelem. En ce qui concerne Mladenovic, elle est très prometteuse sur ces premiers matches sur le circuit professionnel mais elle a connu aussi des pépins physiques. Il ne faut pas brûler les étapes et lui laisser le temps de faire ses armes car dans les prochaines années, elle a le potentiel pour jouer les premiers rôles. Une française peut-elle donc s'imposer à Melbourne ? Sur les derniers résultats des Françaises, ce serait une réelle surprise même si on aime avoir une incertitude quand les tournois débutent. Je serai ravi de voir une Rezai en demi ou en finale mais ce sera compliqué. Après la défaite de l'équipe de France en Coupe Davis en Serbie (3-2), seriez-vous enclin à prendre la succession de Guy Forget ? Aujourd'hui, je ne me vois pas dans la peau du capitaine. Pour l'instant, ma nouvelle vie me convient davantage avec beaucoup plus de stabilité. Après avoir vécu vingt ou vingt-deux ans dans une valise, j'avais envie de me poser. Peut-être qu'à un moment, cela me démangera de m'intéresser à l'équipe de France. Pour l'instant, je ne suis pas dans cette démarche-là, je suis juste allé les soutenir. J'ai passé quatre jours à Belgrade en tant que consultant sur RTL. J'étais déçu par l'issue de la rencontre. Avez-vous d'autres projets en vue ? Courant 2011, je devrais jouer plus de matches exhibition qu'en 2010. Quand j'ai pris ma retraite, j'avais besoin de mettre le tennis et le sport de côté. Progressivement, je vais reprendre le tennis en faisant plus de rencontres exhibitions qui ne me laisseront loin de chez moi que 24 à 48h maximum et non plus trois à quatre semaines. De plus, mon rôle de consultant sur RTL me plait beaucoup car la radio est un média très réactif où l'on peut garder une certaine spontanéité. Mais, je vais essayer de faire plus de télévision dans les mois à venir.