Sagnol se lâche sur les binationaux

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Julien Froment , modifié à
POLEMIQUE - L’entraîneur des Espoirs s’en est ouvertement pris aux joueurs binationaux.
Equipe de France Espoirs (930x620)

Le débat sur les joueurs binationaux semble toujours agiter le football français et ses plus hautes instances. L’entraîneur de la sélection Espoirs (photo) Willy Sagnol s’est offusqué de voir certains joueurs possédant une double nationalité changer de sélection en cours de route. La chose est rendue possible par la Fifa, à la seule condition que lesdits joueurs n’aient pas encore joué en match officiel avec leur sélection d’origine.

Exaspération. Cette situation complexe exaspère l’ancien latéral droit de l’équipe de France. "On ne peut pas modifier les règles de la Fifa. Personnellement, je pars du principe qu’un joueur qui, à un moment donné, choisit une autre sélection que la France,  c’est un joueur sur qui on n’aurait jamais pu compter dans les moments difficiles. Il nous aurait lâchés à un moment donné", a avancé Sagnol devant les caméras d’Infosport +. Ce discours rappelle celui tenu par Laurent Blanc - alors sélectionneur de l’équipe de France A - il y a deux ans, et qui avait lancé le débat sur les quotas. L’actuel entraîneur du PSG déclarait à l’époque : "quand les gens portent les maillots de l'équipe nationale dès 16 ans, 17 ans, 18 ans, 19 ans, 20 ans, Espoirs, et qu'après ils vont aller jouer dans des équipes nord-africaines ou africaines, ça me dérange énormément. Ça, il faut quand même le limiter."

Le Cévenol faisait référence à des joueurs comme Mourad Meghni, sélectionné chez les moins de 17 ans jusqu’à l’équipe de France Espoirs mais qui a finalement opté pour l’Algérie ou encore à Moussa Sow. Elément très prometteur chez les équipes de jeunes, le joueur de Fenerbahçe (et ancien Lillois) est parti garnir les rangs de la sélection du Sénégal. Aujourd’hui, le problème s’est déplacé hors des frontières françaises : l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne et même l’Angleterre sont touchés par ce problème, à des degrés divers.

"Bon débarras". Si le problème est loin d’être tranché par les différentes instances du football mondial, Sagnol ne retiendra pas ceux qui hésitent entre telle ou telle sélection. "A la rigueur, bon débarras.  On a besoin de joueurs qui ont envie de porter le maillot bleu, qui rêvent de porter le maillot bleu et qui sont excités de porter le maillot bleu. C’est ça qui fait des grandes équipes et ce sont ces grandes équipes qui peuvent faire rêver les gens", rappelle-t-il, à l’heure où la popularité de l’équipe de France est au plus bas, selon un sondage du Parisien.

Ntep (930x620)

Et des garçons susceptibles de faire rêver les Français à l’avenir, Sagnol en possède quelques-uns chez les Espoirs, qui affrontent l’Islande lundi soir, en qualifications à l'Euro 2015. Seulement voilà, ils sont aussi susceptibles d’évoluer pour d’autres nations que la France. C’est le cas du Parisien Ervin Ongenda qui n’a - pour l’instant - pas donné suite à une présélection à la République démocratique du Congo, ou encore de l’Auxerrois Paul-Georges Ntep (photo), qui possède les nationalités française et camerounaise. Reste à savoir si ces joueurs auront la patience d’attendre une sélection en équipe de France...