Roddick, la force d'y croire

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PAUL ROUGET , modifié à
Après onze saisons sur le circuit, Andy Roddick a attaqué ce nouvel exercice avec beaucoup d'ambition. Finaliste malheureux à Brisbane, l'Américain attend beaucoup d'un Open d'Australie où il a déjà goûté au dernier carré à quatre reprises. Son nouveau capitaine de Coupe Davis Jim Courier le voit lui atteindre au moins "les quarts ou les demi-finales" à Melbourne.

Après onze saisons sur le circuit, Andy Roddick a attaqué ce nouvel exercice avec beaucoup d'ambition. Finaliste malheureux à Brisbane, l'Américain attend beaucoup d'un Open d'Australie où il a déjà goûté au dernier carré à quatre reprises. Son nouveau capitaine de Coupe Davis Jim Courier le voit lui atteindre au moins "les quarts ou les demi-finales" à Melbourne. S'il y a bien quelque chose dont Andy Roddick ne manque pas, c'est d'un caractère franc et entier. Ce Texan d'adoption n'hésite jamais à dire les choses et en a une nouvelle fois fait la démonstration lors du premier tournoi de la saison. Battu par Robin Söderling en finale à Brisbane, il s'est - fort légitimement pour le coup - plaint lors du deuxième acte de devoir continuer à jouer malgré la pluie qui tombait sur les courts du Queensland et de risquer ainsi la blessure, à quelques jours du premier Grand Chelem de l'année. Pas vraiment du goût du numéro 8 mondial... "Qu'est-ce que j'ai dit à l'arbitre ? Qu'à partir du moment où il voyait la moitié des spectateurs avec des parapluies, il n'y avait pas besoin d'être un génie pour savoir ce qu'il se passait, a-t-il expliqué sans ambages en conférence de presse. Il m'a alors dit: 'Ce n'est pas encore glissant', ce à quoi je lui ai répondu: 'OK, donc vous voulez qu'on vous prouve que ça glisse en glissant nous-mêmes, c'est bien ça ?'." De glissade il n'y eut finalement point pour l'Américain, qui a réussi à garder le moral malgré sa défaite face au Suédois (6-3, 7-5). Car si l'objectif majeur de son début de saison est bien localisé aux antipodes, c'est plus au sud du pays qu'il faut chercher, du côté de Melbourne et d'un Open d'Australie dont il a déjà atteint le dernier carré à quatre reprises (2003, 2005, 2007 et 2009). "Ce n'est pas allé dans mon sens à Brisbane mais, d'un point de vue général, je me sens prêt pour Melbourne", confie-t-il ainsi, certainement conforté par l'exigeante préparation hivernale qu'il a subie après une saison marquée par les blessures et une mononucléose qui lui a notamment fait quitter prématurément l'US Open, le seul Grand Chelem qui figure toujours à son palmarès. "Je ne l'avais pas vu aussi motivé depuis longtemps, avoue son préparateur physique Lance Hooten sur le site de l'ATP. Il faut tout le temps le freiner car il s'entraîne trop, trop fort et trop longtemps !" Courier: "Il peut faire peur à n'importe qui" Une volonté de fer qui s'est également traduite par des mots doux à l'endroit d'Hooten, lorsque celui-ci souhaitait que son poulain se ménage. "On ne gagne pas ce p... d'Open d'Australie en abrégeant ses entraînements !", a alors tonné ce grand serveur, déjà sur le podium des plus grands pourvoyeurs d'aces avec 54 en 5 matches. Malheureux en Grand Chelem l'an dernier, il arrive affiné et en forme pour cette première levée. Essentiel pour son nouveau capitaine de Coupe Davis, qui le voit atteindre à Melbourne "les quarts ou les demi-finales. Il est prêt et reposé, a soufflé Jim Courier avant d'enfiler son costume de consultant pour la chaîne Channel 7. A Brisbane, il a disputé les matches qu'il fallait et c'est très important. Il a la capacité pour jouer au maximum de son potentiel mais il doit être plus agressif depuis la ligne de fond de court, comme il avait pu notamment le faire contre Nadal à Miami. Avec un tel tennis, il peut faire peur à n'importe qui. Et il peut aller très loin s'il reste fidèle à cette ligne de conduite." Un axe sur lequel l'intéressé à beaucoup travaillé avec son entraîneur Larry Stefanski, comme sur cette mobilité qui lui a si souvent fait défaut. Autant de consignes à mettre en application pour ne pas revivre par exemple les douloureuses sorties de route face à sa bête noire Roger Federer, à chaque fois en trois sets secs, subies lors de ses deux dernières demies à Melbourne Park. Et prouver à ses détracteurs qu'il a encore, à bientôt 29 ans, les moyens de "tout casser", comme l'estime Courier. Avec quatre victoires en Grand Chelem au compteur dont deux en Océanie, ce dernier n'est sans doute pas le pire des conseils...