Rivière: "Être fort dans les têtes"

  • Copié
Propos recueillis par Gautier AEBISCHER , modifié à
Invaincu depuis quatre matches, l'AC Ajaccio de Jean-François Rivière se déplace lundi soir à Dijon en clôture de la 32e journée de Ligue 2 avec en ligne de mire la première place d'Evian-Thonon. A un mois de la fin de saison, le calendrier s'annonce corsé pour l'ACA, 3e, qui reste un prétendant sérieux à la montée. Pas de quoi effrayer l'attaquant formé à l'AJ Auxerre au moment d'aborder le sprint final.

Invaincu depuis quatre matches, l'AC Ajaccio de Jean-François Rivière se déplace lundi soir à Dijon en clôture de la 32e journée de Ligue 2 avec en ligne de mire la première place d'Evian-Thonon. A un mois de la fin de saison, le calendrier s'annonce corsé pour l'ACA, 3e, qui reste un prétendant sérieux à la montée. Pas de quoi effrayer l'attaquant formé à l'AJ Auxerre au moment d'aborder le sprint final. Vous êtes sur une bonne dynamique, invaincus depuis quatre matches, comment vit le groupe ? Le groupe vit bien mais nous avons des gros matches en perspective. On va jouer trois prétendants à la montée (Dijon 5e à 2pts, Sedan 4e puis Boulogne 6e) de suite. Nous allons avoir à faire à trois grosses équipes donc il va falloir être forts dans les têtes et performants sur le terrain. La victoire arrachée in extremis (1-0 à la 83e) contre Grenoble a dû vous faire du bien... Oui car nous étions très déçus du match nul à Tours (2-2), vraiment déçus d'avoir concédé l'égalisation à quelques secondes de la fin. Nous savions que contre Grenoble ce serait compliqué car ils jouent le maintien, qu'ils auraient à coeur de nous embêter. Les trois points pris à domicile, dans les dernières minutes, nous ont fait énormément de bien au moral, et au classement. Pour ce match, vous pouvez compter sur le retour de Delort et Medjani après 4 matchs de suspension (bagarre générale contre Nantes)... Nous ne sommes pas beaucoup dans l'effectif, donc récupérer des suspendus est toujours important. Maintenant, c'est à eux de se remettre dans le bain, parce qu'après bientôt 5 semaines d'arrêt, ce n'est pas forcement simple. Il va falloir qu'ils retrouvent le rythme pour apporter un plus a l'équipe. "Dire qu'on est une équipe agressive, c'est un peu fort" Vous avez également un autre suspendu, Jean-Baptiste Pierazzi. Treizième au classement du fair-play, vous considérez vous comme une équipe agressive, qui joue physique ? C'est une étiquette qu'on colle sur les Corses. Nous ne sommes pas plus méchants que les autres mais simplement quand on met un coup, on nous qualifie d'agressif. En tant qu'attaquant, je peux vous assurer que des coups, j'en prends à chaque match, ce n'est pas pour autant que les défenseurs sont des tueurs. Cela fait partie du sport. On ne rentre pas sur un terrain avec un tutu, c'est un terrain de sport, il y a forcement des coups. Maintenant dire qu'on est une équipe agressive, c'est un peu fort. Un mot sur cette équipe de Dijon que vous aviez battu au match aller en inscrivant un but (victoire 1-0). C'est la troisième attaque du championnat et ils possèdent le meilleur buteur en la personne de Sebastian Ribas (19 buts)... C'est une belle équipe, qui m'avait fait forte impression à domicile. Nous avions gagné 1-0 sur une grosse erreur du défenseur qui n'avait pas écouté son gardien. Ils étaient venus pour chercher un nul et le partage des points aurait été mérité. Nous sommes très prudents car c'est une bonne équipe qui possède dans ses rangs le meilleur buteur du championnat. Enfin bon, il y en a partout des bons attaquants. Privat à Clermont, Helstad au Mans... Ce qu'il faut, c'est les empêcher de pouvoir s'exprimer devant le but, ce n'est qu'à partir de là que l'on pourra faire de bonnes choses. Avec seulement 2 victoires à l'extérieur depuis le début de saison, comment expliquez-vous cette différence de résultats entre vos matches à domicile et votre faible rendement hors de vos bases ? C'est peu, mais ce n'est pas un mauvais parcours. Les autres équipes n'ont pas un bilan à domicile aussi bon que le nôtre. Ça s'équilibre dans une saison. On a peut-être plus de facilité à développer notre jeu à domicile avec deux attaquants, et à l'extérieur, on a plus de peine car on joue dans un autre schéma. Sur la physionomie du match à Tours, je ne suis pas inquiet. Si nous reproduisons cette qualité de jeu, cet engouement défensif, ce serait une bonne chose pour espérer prendre les 3 points. "Nous n'avons rien à faire à la place à laquelle nous sommes" C'est un match à enjeu, Dijon (48 points) pouvant vous passer devant en cas de contre-performance. Y a-t-il une pression supplémentaire sur vos épaules ? Non, nous n'avons pas de pression ! Nous n'avons rien à faire à la place à laquelle nous sommes. Au début de saison nous jouions le maintien, là on joue quasiment la montée, ce n'est que du bonheur ! C'est eux qui doivent passer devant nous, ils jouent à domicile, donc je pense que la pression va être sur leurs épaules, ils ont l'obligation de faire un résultat. Si nous perdons, ce n'est pas pour autant que le championnat est fini. On a encore six matches à jouer, dont trois à domicile. Dijon va rencontrer des équipes qui luttent pour le maintient ou la montée, leur calendrier est difficile. Le championnat ne sera pas terminé lundi soir. Il faut continuer à travailler, ne pas se déstabiliser, et on verra bien au coup de sifflet final de la 38e journée. Sur le plan personnel, vous n'avez marqué qu'un pénalty depuis 2 mois et demi, comment vous sentez-vous ? Ça fait un mois et quelque que je n'ai pas marqué en effet. Mais j'ai ensuite loupé trois matches sur blessure, donc il n'y a rien d'inquiétant. Pour moi, physiquement tout va bien, c'est juste que je n'ai pas eu l'opportunité de marquer. Le plus important, c'est que l'équipe tourne, ce n'est pas que je marque. Tant qu'Ajaccio gagne, je ne me préoccupe pas de mon compteur but. A 34 ans, quelle suite voudriez-vous donner à votre carrière ? L'accession en L1 est-elle une obsession ? C'est un rêve depuis 16 ans que j'ai commencé en pro. Maintenant, ce ne sera pas forcément un fait réel, le fait de monter n'assure pas de jouer. Je suis en fin de contrat et le club voudra probablement recruter pour rester en L1. Il n'y a rien de sûr, mais faire une montée ce serait déjà une grande chose. Je vais m'attacher à le faire avec Ajaccio. La suite, on verra au mois de juin. Toutes les portes sont ouvertes. J'ai 34 ans, je ne vais pas cracher dans la soupe, si des clubs me veulent ce sera avec plaisir car j'estime avoir les jambes pour le faire.