River Plate, la descente aux enfers

  • Copié
L. D. , modifié à
Club le plus titré du football du pays qui a vu passer certains des plus grands joueurs argentins de l'histoire, River Plate a été relégué dimanche en deuxième division argentine. Un cataclysme à Buenos Aires, théâtre de scènes de violence à l'issue du match retour de barrage contre Belgrano, témoignages de la colère d'un peuple qui s'estime trahi.

Club le plus titré du football du pays qui a vu passer certains des plus grands joueurs argentins de l'histoire, River Plate a été relégué dimanche en deuxième division argentine. Un cataclysme à Buenos Aires, théâtre de scènes de violence à l'issue du match retour de barrage contre Belgrano, témoignages de la colère d'un peuple qui s'estime trahi. Les supporteurs n'auront pas réussi à réprimer leur colère jusqu'au bout. A deux minutes du coup de sifflet final, trop tard pour permettre à Pavone et ses coéquipiers de renverser une situation désespérée, les plus enragés ont commencé à envahir la pelouse du Monumental. Fin du match. Et fin d'une ère. Club le plus titré d'Argentine avec 33 titres de champion depuis l'avènement du professionnalisme en 1931, une Coupe intercontinentale (1986) et deux Copa Libertadores (1986 et 1996), River Plate, mis en échec par Belgrano en barrage (0-2, 1-1), va connaître pour la première fois de son histoire la saison prochaine le purgatoire de la deuxième division. Un choc pour des millions de supporteurs à travers le monde et une déflagration à Buenos Aires, théâtre de violents débordements à l'issue de la rencontre malgré les précautions des autorités, qui avaient mobilisé 2200 hommes, mais aussi du club, qui avait recruté pour l'occasion 1000 agents de sécurité. Les violences ont éclaté dès la fin de la rencontre à l'extérieur de l'enceinte où des hooligans "barrabrava" armés de barres de fer ont mis la ville à feu, détruisant des vitrines de magasins et affrontant la police anti-émeute. Selon le quotidien argentin La Nacion, 89 personnes au moins, 50 civils et 39 policiers, ont dû être admises à l'hôpital à l'issue de ces incidents même si tous sont hors de danger tandis que 50 émeutiers ont été interpellés. Une réaction à la hauteur du sentiment de trahison vécu par tout un peuple à laquelle s'attendait malheureusement Daniel Passarella, le président de River Plate, qui craignait de devoir sortir du stade "les pieds devant". Ce dernier, qui a dénoncé le bilan désastreux de son prédécesseur José María Aguilar, cette descente étant la conséquence d'une saison 2008-2009 ratée (la relégation dépend en effet de la moyenne des points au cours de trois saisons), a néanmoins promis que le club allait "résister". Pour que cette institution du football argentin, où ont évolué certains des meilleurs joueurs du pays (Di Stefano, Francescoli, Kempes, Passarella, Fillol, Crespo, Battitusta, Higuain), retrouve la place qu'elle mérite.