Rideau pour Akena Vérandas

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Par Laurent Duyck , modifié à
Premier coup dur pour la classe Imoca sur la Transat Jacques-Vabre avec le démâtage dans la nuit de jeudi à vendredi d'Akena Vérandas, le bateau d'Arnaud Boissières, accompagné sur cette transatlantique en double en direction du Costa Rica de Gérald Veniard. Les deux hommes, sains et saufs, attendaient les premières lueurs du jour pour envisager d'installer un gréement de fortune.

Premier coup dur pour la classe Imoca sur la Transat Jacques-Vabre avec le démâtage dans la nuit de jeudi à vendredi d'Akena Vérandas, le bateau d'Arnaud Boissières, accompagné sur cette transatlantique en double en direction du Costa Rica de Gérald Veniard. Les deux hommes, sains et saufs, attendaient les premières lueurs du jour pour envisager d'installer un gréement de fortune. Brusque changement d'humeur à bord d'Akena Vérandas. Jeudi soir, peu avant la bascule de vent à l'ouest qui a permis à toute la flotte de plonger au sud-ouest, cap sur les Açores, la bonne humeur était encore de mise, Gérald Veniard, le coéquipier d'Arnaud Boissières sur cette Transat Jacques-Vabre, faisant dans la chanson pour raconter son début de course et sa sortie ultra-rapide de la Manche : "Nous avons cravaché entre les cargos et les bateaux de pêche et le vent qui est graduellement monté pour atteindre 35 noeuds dans les grains comme prévu. Du coup, toute la garde robe y est passée. J'ai joué du piano debout sous des lances à incendie, c'est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire autant que pour France Gall." Cette nuit, c'était plutôt La Cloche pour Akéna Vérandas, victime d'un démâtage, et Ce soir, je ne dors pas pour les deux infortunés... "Voilà qui chamboule singulièrement le programme. Nous avons perdu le mât et les voiles, il ne reste plus que la bôme et un deckspreader, et un bout d'un mètre de tube. C'est dommage, le début de course était sympa", écrivaient les deux hommes, sains et saufs, à 3h52 pour prévenir la direction de course. Un arrêt brutal que Boissières expliquait plus tard lors de la vacation matinale de 5 heures : "On était tribord amûre, avec un vent assez irrégulier avec une mer assez formée en début de nuit mais qui s'était vraiment calmée, on avait entre 8 et 20 noeuds. J'étais dehors, surtout pour régler les voiles, on ne barrait pas. Et d'un coup, on a entendu un grand crack." La suite, que du grand classique pour ceux qui ont déjà eu le malheur de perdre un espar : couper les bouts, se débarrasser des morceaux pouvant endommager la coque, nettoyer le pont... Les deux hommes, qui ont peut-être payé là leur route plus au sud que le reste de la flotte en début de course donc au plus près du vent, attendaient les premières lueurs du jour pour tenter d'installer un gréement de fortune, histoire de faire route, au moteur, vers Brest, distant de 270 milles. Cet abandon, le quatrième de la Transat après ceux des Class 40 Lecoq Cuisine (Lecoq-Defert) et Comiris Pôle Santé Elior (Bouchard-Bérenger) ainsi du Multi50 Monopticien.com des frères Mabit, porte à douze le nombre de 60 pieds encore en course, François Gabart et Sébastien Col ayant pris les commandes cette nuit à bord de Macif, devant Virbac-Paprec 3 (Dick-Beyouà, PRB (Riou-Destremau) et Cheminées Poujoulat (Stamm-Cuzon), tous calés plus au nord, et Groupe Bel (De Pavant-Regniau), le plus à l'est de la flotte.