Rendez-vous en Espagne !

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Le dénouement de la phase de poules de la H Cup a joué un bien vilain tour aux quatre clubs français rescapés, mais condamnés à s'affronter en deux duels fratricides au printemps prochain. BO-Toulouse à Anoeta et Usap-Toulon à Barcelone: deux chocs franco-français délocalisés en Espagne, ça n'est pas banal. La route vers Cardiff et la finale s'annonce d'autant plus escarpée qu'aucune demi-finale n'aura lieu non plus en France.

Le dénouement de la phase de poules de la H Cup a joué un bien vilain tour aux quatre clubs français rescapés, mais condamnés à s'affronter en deux duels fratricides au printemps prochain. BO-Toulouse à Anoeta et Usap-Toulon à Barcelone: deux chocs franco-français délocalisés en Espagne, ça n'est pas banal. La route vers Cardiff et la finale s'annonce d'autant plus escarpée qu'aucune demi-finale n'aura lieu non plus en France. Déjà condamnés à s'affronter en deux duels franco-français fratricides au printemps prochain (Biarritz-Toulouse et Usap-Toulon), les quatre clubs du Top 14 qualifiés pour les quarts de finale de la H Cup n'ont pas été gâtés, à la différence de la saison passée, par le tirage au sort des demi-finales effectué ce dimanche, à l'issue de la phase de poules par l'ERC, l'organisateur des Coupes d'Europe. Au point que malgré le plus gros contingent à l'entame de cette phase finale de la compétition (pour deux clubs anglais et deux provinces irlandaises) (*), là où le Pays de Galles (une première depuis 4 ans), l'Ecosse et l'Italie sont rayés de la carte, la France pourrait être absente de la finale le 21 mai prochain, à Cardiff. En effet, en cas de qualification, aucun des deux représentants tricolores, assurés de figurer en demi-finales, ne bénéficiera de l'avantage du terrain dans le dernier carré (voir par ailleurs). A la différence de la dernière édition, où Biarritz et Toulouse, futurs finalistes, avaient évolué tout au long de la phase finale dans leurs jardins respectifs d'Anoeta et du Stadium, il faudra aux clubs français visiter le Royaume-Uni pour espérer voir le Millennium. Blanco: "Chagriné pour nos amis toulousains..." D'ici là, la France du rugby, comme si les joutes du Top 14 ne suffisaient pas, s'apprête à se déchirer aussi sur le front de l'Europe. Deux quarts de finale à la vie à la mort qui promettent d'enflammer supporters et dirigeants ces prochaines semaines, mais qui auront pour cadre... l'Espagne. Une habitude pour le BO, tout heureux de retrouver pour un essai de plus que les Toulousains son jardin d'Anoeta au Pays Basque. "C'est un match qui pour nous est primordial, commentait dimanche, dans Stade 2, un président Blanco tout sourire, même s'il se voulait compatissant avec ses "amis toulousains". En toute sincérité, je suis chagriné pour eux de la façon dont ça s'est passé. Nous avions admis ici à Biarritz que nous ne serions pas en état de recevoir. Le destin en a décidé autrement. Maintenant, pour nous, c'est une superbe façon de pouvoir remercier nos supporters et de prouver au rugby français qu'on est à la hauteur." Au-delà des mots, le finaliste sortant n'aspirera à rien d'autre qu'à sa revanche un peu moins d'un an après la finale perdue du Stade de France face aux Toulousains (21-19). A Toulouse, où l'on se souvient ce qu'un seul faux-pas en poules peut coûter depuis l'élimination à Cardiff il y a deux ans (9-6), Guy Novès faisait contre mauvaise fortune bon coeur: "Il suffit d'un essai, de quarante secondes après un match haletant pour faire se déplacer une équipe chez une autre. C'est comme ça, c'est le sport. On est quand même en quarts de finale et on essaiera de se préparer en conséquence..." Une habitude pour Biarritz, mais une première pour Perpignan, qui pour la première fois de son histoire va pouvoir concrétiser son rêve barcelonais en donnant rendez-vous aux Toulonnais au stade olympique. "A Montjuich, ce sera une belle fête, s'enthousiasmait depuis Aimé-Giral, après la brillante victoire des Catalans sur les Scarlets (37-5), un Maxime Mermoz tout sourire. Ça s'annonce très chaud avec deux publics de fort caractère. On a pu voir Toulon venir nous battre sur nos terres, on aura vraiment à coeur de gagner ce match. Surtout contre eux." Depuis Toulon, le président Mourad Boudjellal jaugeait ce premier quart européen dans l'histoire de son club sur le ton de l'humour. "Pour passer des vacances c'est mieux d'aller à Barcelone qu'à Dublin, il y fait plus chaud. Pour Perpignan, c'est une première à Barcelone et on est très heureux de participer à cette fête avec eux. Ça va être une belle fête du rugby français en Espagne. Pour nous, c'est un quart de finale sur un mois d'avril très compliqué, on va jouer le Stade Français, Perpignan, Toulouse et de nouveau Perpignan, donc si on arrive à faire « strike », ce sera magnifique !" Le ton est donné...