Red Bull, la fête avant la tempête ?

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Thomas SINIECKI , modifié à
Le doublé des Red Bull à Interlagos permet à l'écurie autrichienne de remporter le championnat des constructeurs pour la première fois de sa jeune histoire. Mais la satisfaction générale devrait rapidement laisser place à la querelle sportive entre Mark Webber et Sebastian Vettel, puisque les deux coéquipiers restent en course pour le titre de champion du monde.

Le doublé des Red Bull à Interlagos permet à l'écurie autrichienne de remporter le championnat des constructeurs pour la première fois de sa jeune histoire. Mais la satisfaction générale devrait rapidement laisser place à la querelle sportive entre Mark Webber et Sebastian Vettel, puisque les deux coéquipiers restent en course pour le titre de champion du monde. Pour l'instant, Red Bull fait la fête. On le serait à moins, puisque l'écurie autrichienne a d'ores et déjà remporté le championnat constructeurs grâce à son doublé à Interlagos. "Remporter ce titre à une course de la fin, c'est une incroyable réussite, se satisfaisait à la fin de la course Sebastian Vettel, vainqueur pour la deuxième fois sur les trois dernières courses. C'est un résultat extraordinaire. Tout cela était dans nos objectifs et dans notre programme. C'est une journée fantastique." Une journée fantastique pour lui et son équipe peut-être, certainement moins pour Mark Webber. Au vu du résultat, Red Bull ne peut que se satisfaire de ce Grand Prix du Brésil, puisqu'il était de toute façon impossible de faire mieux. Avec un total de 12 pole positions, 8 victoires et 469 points inscrits en 2010, l'écurie de Christian Horner a validé sa progression après avoir décroché la deuxième place du classement des écuries la saison passée. Créée en 2005 avec au départ un moteur Cosworth et un duo de pilotes Coulthard-Klien, Red Bull a rapidement lié son histoire à Mark Webber, puisque l'Australien y enchaîne sa quatrième saison de suite, tandis que Vettel n'y effectue lui que sa deuxième année. L'ancien pilote Williams devrait donc se sentir encore plus directement concerné que son coéquipier par le gain de ce titre mondial. Pourtant, le sourire de Webber est apparu nettement plus crispé que celui de Vettel, en conférence de presse après la course. Et pour cause... Webber est "néanmoins content" Si l'Australien reste encore le mieux placé pour empêcher Fernando Alonso d'être sacré champion du monde la semaine prochaine à Abu Dhabi, le voilà également sous la menace directe de son coéquipier, qui pointe maintenant à sept petits points. Comme les deux coéquipiers ne sont déjà pas les meilleurs amis du monde, il est désormais impensable pour Webber d'espérer un éventuel coup de main de son jeune coéquipier, qui peut encore être sacré champion s'il l'emporte à Abu Dhabi et qu'Alonso ne termine pas dans les quatre premiers. "Aujourd'hui, j'avais un moteur capricieux et j'ai dû l'économiser en permanence, indiquait ainsi Webber, sans masquer une légère moue. Je devais également maîtriser Fernando Alonso qui représentait une vraie menace pour nous. Je suis néanmoins content pour l'équipe." Un "néanmoins" qui traduit beaucoup de ses sentiments. Alors que le dauphin d'Alonso était en train de revenir sur Vettel avant l'apparition de la voiture de sécurité au 50e tour - suite à la sortie de piste de Liuzzi - impossible évidemment de savoir ce qui se serait passé si l'Australien était effectivement revenu aux basques de Vettel, avec en point de mire la perspective de recoller à un point d'Alonso au général. L'accélération très franche de l'Allemand une fois la safety car rentrée au stand ne mentait d'ailleurs pas sur les intentions de "Baby Schumi", à qui il est toutefois difficile de reprocher de faire sa course. Mais que se passerait-il si, à un tour de la fin à Abu Dhabi, Vettel devançait Webber en tête de la course, alors qu'une consigne d'équipe permettrait à l'Australien de devenir champion du monde devant Alonso (si toutefois l'Espagnol était 3e ou 4e, ce qui empêcherait Vettel d'être titré) ? Aujourd'hui, seul l'Allemand le sait. Et la fête d'Interlagos pourrait aussi laisser place à une sacrée brouille à Abu Dhabi.