Rapide comme l'est Clerc

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Benoît CONTA , modifié à
Dans le sillage de l'équipe de France, actuellement en vol vers la Nouvelle-Zélande à J-13 de l'ouverture de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.), notre site poursuit sa série de portraits des 30 sélectionnés tricolores pour le Mondial. Aujourd'hui, place à Vincent Clerc, le cinquième meilleur marqueur d'essai sous le maillot du XV de France.

Dans le sillage de l'équipe de France, actuellement en vol vers la Nouvelle-Zélande à J-13 de l'ouverture de la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.), notre site poursuit sa série de portraits des 30 sélectionnés tricolores pour le Mondial. Aujourd'hui, place à Vincent Clerc, le cinquième meilleur marqueur d'essai sous le maillot du XV de France. "Ça me fait rêver et ça me surmotive". A l'heure d'aborder la deuxième Coupe du monde de sa carrière, Vincent Clerc n'a rien perdu de sa niaque. Cette hargne qu'il va puiser tout au fond de lui, pour compenser un physique qui n'a rien d'hors du commun. "Jeune, je n'étais pas doué. J'ai donc dû énormément travailler. D'autant que j'étais frêle physiquement. D'où peut-être cette envie, cette agressivité, que j'ai commencé à développer en guise de compensation", glisse le bonhomme du haut de ses 1m78, dans les colonnes de Libération, en 2003. Un an avant, il explosait aux yeux du monde, en marquant un essai dès sa première sélection, en novembre 2002, face aux Springboks. Vincent Clerc a alors 21 ans, et n'a même pas une dizaine de matches de Top 16 dans les pattes. Rapide, puissant, et bon plaqueur, l'ailier vient en effet d'arriver au Sade Toulousain, après avoir tapé dans l'oeil de Jean-Michel Rancoule, le recruteur des Rouge et Noir. Après une seule saison en Pro D2 du côté de Grenoble, "Chicken" quitte donc sa famille, pour affronter le grand monde, bille en tête. "J'ai eu peur de passer à côté de quelque chose. Alors même si le choix a été difficile, j'ai décidé de tenter l'aventure". "J'ai l'impression d'être plus complet" Bien lui en a pris puisque Bernard Laporte tombe lui aussi sous le charme de cet ailier aux jambes de feu et à la motivation sans borne. "Il mord dans les ballons, il s'engage, il a envie de tout bousculer", lance alors le sélectionneur tricolore, qui décidera tout de même de ne pas l'emmener à la Coupe du monde 2003, préférant la polyvalence de Dominici ou Elhorga. Le coup est rude, et il faut désormais s'en remettre. Mais si ses performances continuent d'impressionner à Toulouse, sous la coupe de Guy Novès, Laporte est plus réticent, et ne lui donne par exemple que trois sélection entre juin 2005 et février 2007. C'est le moment choisi par Vincent Clerc pour frapper fort, en inscrivant l'essai de la victoire à Croke Park, face à l'Irlande (20-17). Sa réputation de match winner est désormais assise, et le voilà dans le groupe pour la Coupe du monde 2007. "C'est un panachage de Lagisquet, coureur, et de Philippe Saint-André, qui faisait des différences dans un petit périmètre", décrit Novès, dans les colonnes de L'Equipe. Vincent Clerc a désormais tout pour marcher vers le record d'essai sous le maillot bleu de Serge Blanco. Mais vient le temps de la blessure, et cette rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche, en avril 2008. Il faut alors repartir de zéro. Et s'il revient sur les terrains en décembre 2008, il reconnaît lui-même qu'il lui faut attendre 2010 pour retrouver la plénitude de ses moyens. Plus puissant qu'auparavant, l'ailier n'est pas jugé indispensable par Marc Lièvremont, qui ne retrouve plus le joueur décisif qu'il était. "Je n'ai pas le sentiment d'être moins un match winner qu'avant. C'est un regard extérieur... J'ai l'impression d'être plus complet, de ne pas seulement être un finisseur", se défend Clerc lors du Tournoi 2011, où il inscrit deux essais malgré un statut de remplaçant au démarrage. Suffisant pour prendre l'avion vers les Nouvelle-Zélande. Et vivre à nouveau son rêve...