Qui es-tu Stoke ?

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Gautier AEBISCHER de Sports.fr , modifié à
C'est un adage qui se vérifie chaque année dans tous les championnats. Les Coupes réservent toujours leur lot de surprises. Cette année, le trouble-fête s'appelle Stoke City. Après trois demi-finales perdues, ce club historique a l'occasion unique d'inscrire son nom au palmarès de la Coupe d'Angleterre, outsider d'une finale qui l'oppose à Manchester City samedi à Wembley.

C'est un adage qui se vérifie chaque année dans tous les championnats. Les coupes réservent toujours leur lot de surprises et mettent ainsi sous les feux des projecteurs des clubs qui ne peuvent rivaliser avec les grosses écuries sur le terrain médiatique. Cette année, le trouble-fête s'appelle Stoke City. Après trois demi-finales perdues, ce club historique a l'occasion unique d'inscrire son nom au palmarès de la Coupe d'Angleterre, outsider d'une finale qui l'oppose à Manchester City samedi à Wembley. Stoke-on-Trent, ville paisible et étudiante de 260 000 habitants des Midlands de l'Ouest, est essentiellement connue pour la poterie, spécialité désignée de la ville qui a fourni aux footballeurs le surnom de Potters. Fondé en 1863, Stoke City est l'un des plus anciens clubs au monde. Mais les connaisseurs de football vous le diront, Stoke City, c'est avant tout le club de football de Stanley Matthews, l'une des légendes du football anglais qui y commença sa carrière entre 1932 et 1947, et y mit un terme en 1966 après une parenthèse à Blackpool. International anglais à 52 reprises, l'ailier droit a évolué au plus haut niveau jusqu'à l'âge de 50 ans et reste dans l'histoire comme le premier à avoir inscrit son nom au palmarès du Ballon d'Or en 1956. Une légende pour la ville et les fans, alors que la figure locale n'a gagné aucun titre avec Stoke. Son palmarès est aussi léger que celui de son club de coeur, puisque Matthews n'a gagné qu'un seul trophée, la Coupe d'Angleterre, avec Blackpool en 1953. Relégué en Championship (2e division) en 1985, Stoke City est aujourd'hui en passe de terminer la saison dans la première moitié de tableau pour la première fois depuis 1981. La Premier League comptait alors encore 22 clubs. Depuis leur montée à l'issue de la saison 2007-2008, et après 23 ans passés loin de l'élite, le club entraîné par Tony Pulis fait bonne figure saison après saison: 12e en 2008-2009, 11e en 2009-2010 et désormais 8e à deux journées de la fin. La nouvelle génération a faim de titres Emmené par une nouvelle génération symbolisée par le défenseur formé au club Andy Wilkinson, Stoke reste sur une bonne série de quatre matches sans défaite en Championnat, dont une retentissante victoire 3-1 contre les Gunners d'Arsenal le week-end dernier. Né à Stone, à quelques kilomètres de Stoke-on-Trent, et fervent supporter des Potters dans sa jeunesse, le numéro 28 a fait ses classes à l'académie de Stoke City mais a connu un parcours chaotique avant de s'imposer dans son club de coeur. Souvent prêté dans des divisions inférieures (Telford, Blackpool...), il revient en forme lors de la saison de la remontée, dispute 20 matches et déclare en février 2009 (à l'âge de 24 ans seulement) vouloir terminer sa carrière au Britannia Stadium. A ses côtés, le rugueux défenseur central Robert Huth est l'âme de cette équipe. Formé à Chelsea et passé par Middlesbrough, l'international allemand (19 sélections-2 buts) a rejoint Stoke il y a deux ans. Il est vite devenu le chouchou des supporters. Acclamé comme Sébastien Chabal a chaque intervention, il a disputé 35 matches sur les 36 de son équipe et inscrit la bagatelle de 6 buts. Au milieu de terrain, Rory Delap (34 ans) distribue les caviars... depuis la touche. Passé par Southampton et Sunderland, l'Irlandais est connu pour ses touches puissantes et précises qui lui viennent de son passé de lanceur de javelot. La Cup, propriété des grosses écuries ? Tous auront à coeur de confirmer l'embellie de Stoke City et de soulever la Cup car, comme le résume le gardien Thomas Sorensen sur le site du club, c'est le principal dans le football: "J'ai eu la chance d'évoluer au plus haut niveau dans ma carrière et de participer à deux Coupes du monde, mais un trophée majeur manque et je n'aurai pas de meilleure chance de réparer ça." Avant de poursuivre: "Peu importe que vous dépensiez 200 millions ou 200 000 livres, le jour J ça reste du onze contre onze. Qui aurait dit que nous parviendrons jusqu'en finale ?" Personne, c'est certain. Et là réside peut-être la force tranquille de Stoke City, déjà récompensé par une participation à la prochaine Ligue Europa (Manchester City a obtenu son ticket pour la Ligue des champions), qui aborde cette finale sans réelle pression. Depuis la victoire d'Everton en 1995, les clubs du Big Four ont fait main basse sur la FA Cup (2 victoires de Liverpool, 3 de Manchester United, 4 d'Arsenal et 5 de Chelsea). Les surprises telles que la présence en finale de Cardiff City en 2008 ou encore de Millwall en 2004 se font très rares, tout comme les victoires d'un "Petit Poucet", tel que Portsmouth, vainqueur en 2008 et finaliste malheureux en 2010 contre Chelsea. Les Potters sont en tout cas bien décidés à marcher dans les pas de Pompey, eux qui ont disposé pour se hisser en finale de Cardiff (2-0), Wolverhampton (1-0), Brighton (3-0), West-Ham (2-1) et Bolton (5-0), corrigé en demi-finales. Ils ont ainsi gagné le droit de disputer leur première finale dans la compétition et de rêver à un nouveau trophée, 39 ans après le seul titre du club, la Carling Cup 1972 remportée 2 buts à 1 contre Chelsea. En face, l'adversaire aussi aura les dents longues. Après des années de disette et d'investissements infructueux, les Citizens ont enfin l'occasion d'inscrire une ligne de plus à leur palmarès, eux qui attendent un trophée depuis 35 ans et la... Carling Cup 1976.