Quand Lucien fait barrière

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Par Benoît Conta , modifié à
Alors que Biarritz a battu Bayonne, mardi, lors d'un bouillant derby basque (21-19), une scène a particulièrement retenu l'attention, celle du père d'Imanol Harinordoquy descendant sur le terrain pour défendre son fils. Une irruption qui pourrait coûter cher au papa bagarreur, même si l'Aviron Bayonnais a finalement décidé de ne pas porter plainte.

Alors que Biarritz a battu Bayonne, mardi, lors d'un bouillant derby basque (21-19), une scène a particulièrement retenu l'attention, celle du père d'Imanol Harinordoquy descendant sur le terrain pour défendre son fils. Une irruption qui pourrait coûter cher au papa bagarreur, même si l'Aviron Bayonnais a finalement décidé de ne pas porter plainte. "C'était un peu fou, c'est le derby." Jérôme Thion préfère encore en rire. Mardi, le derby basque entre le BO et Bayonne a en effet été émaillé d'un incident plutôt inédit, avec l'irruption de Lucien Harinordoquy, venu porter secours à son fils, Imanol, qui s'asticotait plutôt sérieusement avec Jean-Jo Marmouyet. "Son fils se fait arroser par deux mecs, alors, il rentre sur le terrain. C'est exceptionnel. C'est la première fois que je vois ça. Etonnant. Je crois qu'Imanol ne savait pas trop ce qui se passait", rigole le deuxième-ligne, sur RMC. Au final, le papa fut bien vite plaqué par le Bayonnais Benjamin Boyet, et ensuite raccompagné sur le bord du terrain par le pilier du BO, Benoît August. Une scène surréaliste, qui n'a pas vraiment plu à Christian Gajan, le manager bayonnais. "Je me suis cru à un match Bardos-Hasparren, j'ai trouvé ça scandaleux. J'ai vu le père Harinordoquy venir boxer Jean-Jo Marmouyet. C'est scandaleux à ce niveau. Je n'ai pas vu ça depuis des matches de quatrième Série", lance alors le manager de l'Aviron. Le BO convoqué le 14 décembre devant la commission de discipline Surréaliste au point de pousser le club bayonnais à porter plainte contre "Lulu de Garazi", négociant en bestiaux, et abonné à l'année au BO, le club de son fils. "L'évènement est inacceptable, se justifie à chaud le président bayonnais, Michel Cacouault, sur le site du club. Par ailleurs, je regarde juridiquement ce que nous pouvons faire après cet événement." Depuis, le papa bagarreur a présenté ses excuses (voir par ailleurs). Et le fils a réagi par le biais d'un communiqué. "En tant que sportif de haut niveau, je regrette l'intrusion de mon père sur le terrain de jeu, dit le troisième-ligne international (77 sélections) et capitaine du BO. En tant que fils, sans vouloir rien excuser, je demande à chacun de faire preuve de retenue. En tant que Basque enfin, j'espère que cet incident regrettable ne sera pas instrumenté dans une rivalité malsaine entre nos clubs." Un appel à l'apaisement entendu par l'Aviron Bayonnais qui a renoncé à porter plainte, le président bayonnais décidant finalement de s'en remettre "aux compétences des commissions de sécurité de la Fédération française de rugby et de discipline de la Ligue nationale de rugby qui ont été saisies de cette affaire". Mais ce dernier de souhaiter que "les sanctions que la commission de discipline prendra le 14 décembre soient exemplaires, en relation avec le caractère exceptionnel de l'incident" et de préciser qu'il se réserve "la possibilité d'engager toute nouvelle poursuite à l'encontre du Biarritz Olympique Pays Basque" si les sanctions n'étaient pas à la hauteur.