Qu'attendre des Bleus ?

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Régis AUMONT , modifié à
Ce n'est pas cette année, sauf miracle, que Yannick Noah (1983) et Mary Pierce (2000) trouveront leur successeur à Roland-Garros. Dans le clan masculin, Richard Gasquet semble être le plus apte à briller sur la terre battue parisienne mais une place en quarts de finale serait déjà une belle réussite. Gaël Monfils, Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon viseront eux aussi la deuxième semaine. Un cap qui sera difficile à franchir pour les Françaises.

Ce n'est pas cette année, sauf miracle, que Yannick Noah (1983) et Mary Pierce (2000) trouveront leur successeur à Roland-Garros. Dans le clan masculin, Richard Gasquet semble être le plus apte à briller sur la terre battue parisienne mais une place en quarts de finale serait déjà une belle réussite. Gaël Monfils, Jo-Wilfried Tsonga et Gilles Simon viseront eux aussi la deuxième semaine. Un cap qui sera difficile à franchir pour les Françaises. Que serait une bonne cuvée française pour ce Roland-Garros 2011 ? Dans la conjoncture actuelle du tennis tricolore, c'est-à-dire une période pas très faste, la présence d'un joueur ou d'une joueuse en quarts de finale serait déjà une belle performance. Trace d'un représentant ou d'une représentante au-delà serait surprenant, mais qui sait, peu d'observateurs voyaient Gaël Monfils, le dernier Français à avoir atteint le dernier carré, accéder aux demi-finales de la levée du Grand Chelem parisien en 2008. Les résultats lors des épreuves préparatoires ne poussent en effet guère à un optimisme béat, seul Richard Gasquet, avec une demi-finale à Rome accompagnée d'une victoire sur Federer, a réussi à titiller les gros poissons. Chez les messieurs, le Biterrois apparaît comme le meilleur atout. De mieux en mieux dans ses baskets, sur une pente ascendante depuis qu'il évolue sous la coupe du duo Piatti-Grosjean, Gasquet semble capable de franchir, enfin, le troisième tour à l'occasion de sa huitième participation aux Internationaux de France. Son statut de tête de série n°14 - si aucun forfait n'est à déplorer d'ici-là -, est une garantie pour lui de ne pas croiser un joueur du Top Ten avant les huitièmes de finale. Un gage dont bénéficiera aussi Monfils, encore une fois ennuyé par des problèmes de santé dans sa préparation de Roland-Garros, mais pas Jo-Wilfried Tsonga ni Gilles Simon. Ces deux derniers, quelque peu en manque de sensations, réussiraient leur tournoi avec une présence en deuxième semaine. L'exemple de 2008 Une bonne cuvée ne se juge pas seulement sur les résultats des locomotives du tennis français mais aussi sur ceux des seconds couteaux voire des inconnus capables de réussir un ou deux beaux coups. Charge à Michaël Llodra, Julien Benneteau ou Jérémy Chardy d'enflammer le public de la Porte d'Auteuil par leurs exploits et à des joueurs comme Adrian Mannarino, Benoît Paire ou Maxime Teixeira de profiter de la quinzaine pour sortir un peu de l'anonymat. Si, comme le dit Cédric Pioline, "la terre battue n'est pas la surface où les Français, de par leurs jeux, s'expriment le mieux", il ne faut pas oublier qu'il y a trois ans, cinq Tricolores (Monfils, Llodra, Mathieu, Benneteau et Chardy) avaient atteint le stade des huitièmes de finale, le record en vigueur (également établi en 1971) depuis le début de l'ère Open. L'espoir de trouver le nom du successeur à Yannick Noah, dernier vainqueur français en 1983, est lui très infime, à la limite de l'inexistant. Henri Leconte, dernier finaliste local dans le tableau masculin, en 1988, l'explique bien. "Il faut être lucide: tant qu'on n'a pas un joueur français qui gagne un Masters 1000 sur terre battue, on ne peut pas rêver d'un futur vainqueur tricolore à Roland." Alors que dire des filles ? En pleine traversée du désert, le tennis féminin français, qui ne compte plus que deux joueuses parmi les 70 premières à la WTA, aura bien du mal à se refaire la cerise sur l'ocre parisienne. Sa n°1, Marion Bartoli, n'a que très peu le pied terrien et sa joueuse la plus capable de briller sur la surface lente, Aravane Rezaï, connait actuellement des déboires extra-sportifs qui parasitent ses performances. Le reste de la troupe, Alizé Cornet et Virginie Razzano en tête, cette dernière ayant connu le malheur cette semaine de perdre son compagnon et ex-entraîneur Stéphane Vidal, essaiera de porter haut les couleurs. Mais Roland-Garros n'est pas réputé pour être une terre de miracles.