Pujol: "On a envie d'y être"

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Propos recueillis par Martin ROY , modifié à
Guillaume Samica mis hors-jeu, Pierre Pujol a logiquement hérité du brassard de capitaine de l'équipe de France. A moins d'une semaine du début du Championnat d'Europe, le nouveau chef de file tricolore revient sur la phase de préparation des Bleus avant de livrer les ambitions du groupe France. Le passeur de Kielce en profite pour passer en revue ses prochains adversaires.

Guillaume Samica mis hors-jeu, Pierre Pujol a logiquement hérité du brassard de capitaine de l'équipe de France. A moins d'une semaine du début du Championnat d'Europe, le nouveau chef de file tricolore revient sur la phase de préparation des Bleus avant de livrer les ambitions du groupe France. Le passeur de Kielce en profite pour passer en revue ses prochains adversaires. Pierre, tout d'abord, comment vous sentez-vous physiquement ? Ça va mieux. Je récupère petit à petit d'un souci au dos mais sinon tout va bien. Je me sens mieux. Quel bilan dressez-vous de la phase de préparation ? Ça a été une bonne préparation. On a bien bossé, le physique, le tactique, on a bien avancé. Même si lors du Tournoi de France, il y a eu des hauts et des bas. On s'en sort quand même avec deux victoires dont une significative contre les Bulgares. Même si on peut toujours faire mieux, la "prépa" a été bonne selon moi. A l'image du Tournoi de France, on a le sentiment que cette équipe de France est capable du pire comme du meilleur ? Je ne veux pas dire de gros mots, mais c'est vrai que c'est un peu chiant. C'est le propre d'une équipe qui se forme et qui se reforme. Quoi qu'on en dise, c'est une équipe qui est quand même neuve. On n'a pas de gros vécu international ensemble. C'est une équipe de haut niveau, ça ne se créée pas en deux minutes, il faut du temps. Il faut que les joueurs murissent ensemble, jouent ensemble. Comment est l'atmosphère dans le vestiaire ? Sentez-vous une certaine tension voire une appréhension avant le début des hostilités ? Sérénité, ce serait mentir. On n'est pas le Brésil ni la Russie en disant qu'on va faire minimum une demie et qu'il n'y aura aucun souci. Ce n'est pas vrai, on n'est pas à ce stade-là. Il y a plus une grosse attente. On a envie d'y aller, on sait qu'on a bossé, on a fait tout ce qu'on pouvait. On a envie d'y être. C'est de l'impatience. Dans l'impatience, il y a plein de choses. Il peut y avoir de la peur, de la pression, l'envie de montrer à tout le monde qu'on peut le faire. "Il faut arriver à se trouver une identité de jeu et à la mettre en place lors des grosses compétitions européennes" Quel est l'objectif des Bleus dans ce Championnat d'Europe ? L'objectif annoncé par la Fédération et par le staff, c'est d'aller en quart de finale. Après, quand on est sportif de haut niveau, on rêve toujours d'en faire plus, surtout en équipe nationale. Sentez-vous cette équipe de France plus forte que lors du dernier Championnat du monde ou de la dernière Ligue mondiale ? Que la Ligue mondiale, j'en suis persuadé. On a eu des blessures, des absences, des suspensions, des mecs qui n'étaient pas en forme. La saison avait été longue pour tout le monde. Oui, cette équipe-là est bien plus forte qu'à la Ligue mondiale. Après, lors du Championnat du monde, sans la blessure d'Antonin Rouzier, je pense qu'on aurait pu aller très loin. Quels sont les points forts des Bleus ? On peut avoir une force offensive qu'on a jamais eu dans le passé avec Rouzier, Ngapeth, Tuia. Il y a des mecs qui ont un gros potentiel physique. Avant, on avait peut-être des joueurs plus stables derrière mais moins impressionnants. Les points faibles ? Il y en a plein. On a encore rien fait, rien prouvé, rien montré. Je ne peux pas tous les citer parce que pour atteindre le top niveau mondial, il y a une multitude de détails à régler. Il faut arriver à se trouver une identité de jeu et à la mettre en place lors des grosses compétitions européennes. "La Russie a une force physique hors du commun qu'elle a depuis 20 ans" Votre groupe A également composé par la Belgique, l'Italie, la Finlande est-il un groupe abordable ? Quand on dit aux gens qu'on a la Belgique, la Finlande et l'Italie dans notre poule, ils nous disent qu'il y a l'Italie et basta. Et bien non, la Finlande, ça fait quelques années qu'ils ont émergé au plus haut niveau. Ils ont fini quatrièmes à l'Euro il y a quelques années. Ils ont trois ou quatre joueurs de leur six de départ qui joue en Italie, qui ont joué dans des grands clubs ou qui jouent en Pologne. C'est un gros morceau. C'est une nation qui veut devenir une grosse nation, qui est structurée, qui fait tout pour. On sait que ça va être compliqué. L'Italie, on ne la présente plus, c'est un des favoris de l'Euro. La Belgique, c'est une équipe qui a beaucoup de mouvement dans son championnat. Beaucoup de jeunes joueurs qui partent jouer en Italie cette année. C'est une équipe qui joue très bien au volley donc il faut se méfier Elle ne fait pas partie du top mondial pour l'instant mais elle a une très belle génération qui arrive. Ce n'est pas une poule facile, loin de là. Quels sont pour vous les favoris au sacre ? A part l'équipe de France, évidemment (rires). Je dirais la Russie, l'Italie, et si j'ai le droit à un troisième nom, peut-être la Bulgarie, mais un cran en-dessous. Je mets la Russie en un et l'Italie en deux. La Russie a une force physique hors du commun qu'elle a depuis 20 ans. Ils ne gagnaient pas grand chose, voire rien du tout, les dix dernières années. Maintenant, ils ont gagné (la Ligue mondiale, ndlr), ils savent ce que c'est de gagner une grande compétition. Ils ont un groupe qui évolue ensemble depuis cinq ou six ans, ils arrivent tous à maturité. Ils ont pris l'habitude de gagner. Comment s'est passée la réintégration d'Earvin Ngapeth dans le groupe ? Super bien. Ce n'est même pas une réintégration. Il y a eu un souci sous forme d'incompréhension générale. Ça a pris une ampleur pas possible alors que ça n'aurait jamais dû. C'est un joueur important, un bon mec qui revenu dans l'équipe. Il fait du bien à l'équipe de France. Ça fait du bien à tout le monde qu'il soit revenu. Le capitanat, est-ce un rôle qui vous tient à coeur ? C'est important. C'est toujours significatif de quelque chose. Pour moi qui aime parler de valeurs, c'est quelque chose d'important. Ça ne change pas grand chose mais ça pousse à être intransigeant avec soi-même.