Puel, le temps est compté ?

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LAURENT DUYCK , modifié à
LIGUE 1 - L'entraîneur de Lyon est plus que jamais sur un siège éjectable.

LIGUE 1 - L'entraîneur de Lyon est plus que jamais sur un siège éjectable. Il n'est pas loin de minuit samedi soir. Après avoir expliqué sa façon de penser aux journalistes, qu'il accuse d'être les "acteurs d'un cirque" nuisible à son institution et dirigé contre Claude Puel, Jean-Michel Aulas monte au front et se présente au pied du virage nord de Gerland où plus de 2000 supporteurs lyonnais en colère attendent des explications. Pendant près d'une heure, le patron de l'Olympique Lyonnais argumente, recadre, rassure. Scène surréaliste d'un président qui tente de gagner du temps, conscient qu'il n'en a plus, obligé de réagir après la défaite de son équipe dans le derby face à Saint-Etienne, au terme d'un match qui, ironie de l'histoire, aura été le meilleur des Lyonnais depuis le début de la saison. "Ne vous laissez pas influencer par un certain nombre de journalistes", implore-t-il. "Nous avons perdu contre Saint-Etienne pour la première fois depuis seize ans. Nous jouons en Ligue des champions alors que les Stéphanois la disputent sur Playstation", ajoute-il dans un bon mot pour regonfler l'orgueil de ses supporteurs. Lesquels n'ont qu'une réponse: "Puel, démission, Puel démission". "Pourquoi le virer ? J'ai dit que je ferai un point avant fin octobre, je le ferai", promet-il. "Laissez la chance au club, pas à Claude Puel, mais au club et à ceux qui le dirigent." Venu mouiller la chemise, Jean-Michel Aulas s'en tire à bon compte, applaudi par ses supporteurs à son départ. Un simple répit pour un président qui n'avait plus l'habitude de gérer une telle crise. Une situation qui l'oblige dimanche matin à faire une nouvelle fois front, cette fois-ci devant les caméras de TF1. Après avoir rencontré les membres du staff et les cadres du vestiaire quelques minutes avant l'entraînement, le président rhodanien tente encore de rassurer : "Il y a eu des crises identiques par le passé. Mais la différence, c'est qu'on a aujourd'hui un vécu extrêmement important, les résultats de ces dix dernières années font la différence." Rendez-vous le 23 octobre La dialectique de crise est en marche. Qui a pour axe majeur de ne pas prendre de décisions dans la précipitation. "On a une équipe de qualité, on ne va pas tout remettre en cause sur un coup de vent, certes très important", résume-t-il. Et rappelle qu'il fera un point après les trois premières journées de Ligue des champions, une compétition dans laquelle l'OL ne peut plus se permettre d'être absente des huitièmes de finale, et après les trois prochaines journées de championnat, soit au soir du 23 octobre. Quatre semaines, voilà le temps offert à Claude Puel pour tenter de sauver sa place sur le banc lyonnais. Jean-Michel Aulas pourra-t-il pour autant faire l'économie d'un licenciement de son entraîneur ? S'il se dit persuadé que les joueurs n'ont pas lâché Puel à la vue du match contre Saint-Etienne (une révolte qui peut cependant s'expliquer par l'importance du derby en lui-même), le président lyonnais donne aujourd'hui l'impression de réfléchir sérieusement à cette issue. Hier intouchable, l'entraîneur des Gones ne l'est plus tout à fait. "Il est « menaçable » comme tout entraîneur d'un grand club", lâchait déjà le président lyonnais cette semaine sur OLTV. "Je n'ai pas dit que Claude Puel est l'homme de la situation. Je dis qu'on n'a pas d'autre solution à l'instant T", avouait-il samedi soir à ses supporteurs. "Je suis l'homme de la situation", lui répondait à distance, fier face à l'adversité, un Puel qui a omis de serrer la main de son président à l'issue du match... "Je ne me pose pas le genre de question au sujet d'une démission. Ce genre de match veut dire que nous allons être compétitifs." N'est-il pas déjà trop tard ?