Picamoles: "Des objectifs élevés"

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Propos recueillis par Morgan BESA , modifié à
S'il est un Tricolore qui, au terme d'un mois de préparation physique à la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.), touche les bénéfices de son investissement sans faille, Louis Picamoles se pose là. Aminci et affûté comme jamais au retour du Chambon et de Falgos, le Toulousain arbore une silhouette presque inédite. Et avec l'ambition déclarée de gagner ses galons de titulaire lors des deux tests à venir face à l'Irlande.

S'il est un Tricolore qui, au terme d'un mois de préparation physique à la Coupe du monde (9 sept.-23 oct.), touche les bénéfices de son investissement sans faille, Louis Picamoles se pose là. Aminci et affûté comme jamais au retour du Chambon et de Falgos, le Toulousain arbore une silhouette presque inédite. Et avec l'ambition déclarée de gagner ses galons de titulaire lors des deux tests à venir face à l'Irlande. Louis, comment vous sentez-vous au terme de cet intense mois de préparation physique ? On a vu votre silhouette s'affiner de manière impressionnante... Tout se passe bien. On monte en puissance et on commence à sentir que le travail paye. Ça fait du bien, j'ai perdu pas mal de poids, mais vu le travail musculaire et physique qu'on accomplit, ce ne sont pas de mauvais kilos qui s'envolent, donc c'est positif. Je suis arrivé à 117,5-118 kg et actuellement, je suis à 112,5 kg. Ça fait bizarre de voir un tel chiffre s'affichait sur la balance, je ne me souviens même plus à quelle époque je pouvais faire ce poids-là... Avec le Stade, j'avais déjà perdu pas mal de poids cette saison, mais en si peu de temps, ça ne m'était jamais arrivé. Il faut que je m'arrête un peu, sinon je ne vais plus être capable de faire ce que j'aime faire sur un terrain. On va me retrouver au centre ou à l'aile (rires). Je commence à en ressentir les bénéfices sur le terrain, ce n'est pas fini, mais on sent que c'est efficace. Quelles sensations cela procure-t-il sur le terrain ? Je me sens forcément un peu plus allégé, donc un peu plus réactif et peut-être avec aussi un peu plus d'aisance au niveau de l'endurance. Donc, oui, me concernant, je ne peux parler que de positif. Depuis un mois, il y a eu, il faut le dire, pas mal de travail physique qui nous a mis en souffrances. Mais je retiens la forte cohésion qui s'est dégagée à travers ces moments difficiles, où les caractères se sont révélés, où on a appris à souffrir ensemble et à se rapprocher de ce qui nous attend en Nouvelle-Zélande. Au final, beaucoup de bénéfices. Avec le rugby qui s'installe, et forcément avec la concurrence aussi, on va voir la force de caractère de ce groupe et si on est capable de garder cette cohésion. "J'ai envie de montrer des choses" Avez-vous l'impression d'une vie de club ? De tout ce que j'ai connu auparavant avec l'équipe de France, c'est totalement différent. Ça fait un mois qu'on est ensemble et ça n'était jamais arrivé sans qu'on ait de match au milieu. Ça permet de prendre certaines habitudes et de renforcer les liens puisqu'on est depuis le début à 33, là où dans le Tournoi ou en tournées, on passe vite à vingt-deux pour préparer les matches. L'esprit est différent et là, on construit un état d'esprit qu'il va falloir garder et cultiver parce qu'on a aura besoin de tout le monde pour être performant durant le Mondial. Pensez-vous déjà aux premiers matches face à l'Irlande et notamment au fait qu'Imanol Harinordoquy est actuellement blessé ? L'occasion vous est donnée de prendre la main... Harinordoquy a repris, il y a Raphaël Lakafia qui est là aussi, on est plusieurs à pouvoir potentiellement évoluer au poste de n°8. Donc pour le moment, on pense surtout à trouver des repères collectifs, de la confiance sur le terrain pour être cohérents dans ce qu'on veut entreprendre et à avoir les mêmes objectifs "rugbystiques" pour en tirer un maximum de positif sur le terrain. Ce n'est vraiment qu'à partir du moment où on rentrera vraiment dans la préparation pure des matches amicaux, dès Bordeaux, qu'on verra ce qu'il en sera. Mais on a évidemment tous envie de les jouer ces matches amicaux et de montrer ce qu'on vaut. Ils trottent dans la tête ces deux matches face à l'Irlande ? On n'en parle pas collectivement, mais individuellement, j'imagine que chacun de nous commence à se pencher sur le sujet parce qu'on sait que pour beaucoup ces matches amicaux peuvent représenter quelque chose d'important pour la suite. A titre personnel, ça fait un an que je ne suis pas revenu en équipe de France, j'ai des objectifs élevés sur ces matches, j'ai envie de montrer des choses. Maintenant, ça ne me perturbe pas sur la préparation et sur les entraînements rugby qui se mettent en place. Ça se met en place petit à petit. Il y a des séances d'opposition avec beaucoup de respect, de l'engagement, mais pas de débordements, toujours dans l'objectif de se faire travailler mutuellement. A nous de continuer dans ce sens-là et de croire en ce qu'on fait pour être performants sur le terrain. Et ça va démarrer avec ces matches face à l'Irlande.