Petrov, un podium pour l'histoire

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Matthieu ABADIE , modifié à
Dimanche, lors du Grand Prix d'Australie, la victoire est revenue à Sebastian Vettel, le champion du monde Red Bull fêtant ainsi dignement son titre. Mais l'autre grand bonhomme de la course se nomme Vitaly Petrov, le pilote Lotus Renault s'emparant de la troisième place. Petrov devient ainsi le premier Russe de l'histoire à signer un podium en F1, et offre peut-être à Renault de nouvelles perspectives.

Dimanche, lors du Grand Prix d'Australie, première manche de la saison, la victoire est revenue à Sebastian Vettel, le champion du monde Red Bull fêtant ainsi dignement son titre. Mais l'autre grand bonhomme de la course se nomme Vitaly Petrov, le pilote Lotus Renault s'emparant de la troisième place. Petrov devient ainsi le premier Russe de l'histoire à signer un podium en F1, et offre peut-être à Renault de nouvelles perspectives. Il semble gêné, presque surpris d'être là. Sur le podium, pendant les hymnes à la gloire du vainqueur, Sebastian Vettel, Vitaly Petrov se retourne vers son drapeau et secoue la tête, comme s'il ne croyait pas lui-même à la performance qu'il vient de réaliser. Et pour cause ! Petrov, en terminant troisième de ce Grand Prix d'Australie, est le premier Russe de l'histoire à se hisser sur un podium. Une performance de taille donc, réussie au terme d'une course marquée par une stratégie de course remarquable de la part de l'écurie Lotus Renault. Une stratégie audacieuse, basée sur deux arrêts seulement, là où la plupart des autres écuries tablaient sur trois arrêts au minimum, craignant la mauvaise tenue des pneumatiques Pirelli, véritable inconnue de la nouvelle saison qui débute. Une stratégie finalement payante, qui paraît à la lumière du classement final évidente, mais encore fallait-il que Petrov sache ménager sa monture sans pour autant se faire distancer par les hommes de tête qui n'ont pas ménagé leur monture ou se faire reprendre par le duo Alonso-Webber en fin de course. "Petrov, le jour où il restera sur la piste..." Ce qui n'arrivera finalement jamais, le Russe tournant constamment en 1'30, 1'31. C'est ainsi qu'il décroche son premier podium en carrière, confirmant les très bonnes impressions parfois laissées la saison précédente, qui constituait son baptême en F1. Agressif, rapide, le Russe avait attiré les regards, mais trop rarement terminé les courses. A tel point que les observateurs estimaient à mots couverts: "Petrov, le jour où il restera sur la piste..." Après une bonne cinquième place décrochée en Hongrie en août dernier, le natif de Vyborg s'offre ainsi pour la première fois les honneurs du champagne et de la conférence de presse d'après-course. Une conférence de presse qu'il entamera par un timide: "Je suis impressionné d'être assis à côté de ces messieurs..." avant de remercier l'équipe Renault, qui fait "tout ce qu'il fallait dans le bon sens". C'est vrai. Lotus Renault, à Melbourne, a fait preuve d'une grande cohérence dans ses choix et options tactiques. Consciente de ses capacités, mais surtout de ses limites, comme en atteste la décevante 14e place de Nick Heidfeld sur la piste de l'Albert Park. L'Allemand aura passé ce premier Grand Prix de la saison dans l'anonymat, devant repasser par les stands au 31e tour pour un problème sur le ponton droit. Symbole du fragile équilibre d'une équipe, de la performance d'une monoplace aux problèmes de l'autre. Pourtant, la réussite de Petrov laisse augurer des lendemains heureux pour Lotus Renault. Sans se mêler à la lutte pour le titre, celle-ci semblant de toute façon réservée à Red Bull, McLaren ou Ferrari, l'écurie anglo-malaisienne peut espérer, sur certaines courses, jouer les trouble-fêtes. En attendant peut-être mieux, lorsqu'un certain Robert Kubica effectuera son retour.