Paris n'avance pas

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Guillaume BARDOU Br De Sports.fr , modifié à
Viendra, viendra pas ? L'Arlésienne Leonardo se poursuivant, l'organigramme du PSG reste flou. Leproux s'accroche à sa place mais les nouveaux dirigeants qatariens semblent décidés à s'en séparer pour laisser place nette au Brésilien. L'ancien entraîneur de l'Inter mène donc le bal et Paris patiente encore et toujours à un mois de la reprise. Quant au recrutement, les dossiers sont au point mort...

Viendra, viendra pas ? L'Arlésienne Leonardo se poursuivant, l'organigramme du PSG reste flou. Leproux s'accroche à sa place mais les nouveaux dirigeants qatariens semblent décidés à s'en séparer pour laisser place nette au Brésilien. L'ancien entraîneur de l'Inter mène donc le bal et Paris patiente encore et toujours à un mois de la reprise. Quant au recrutement, les dossiers sont au point mort... Un mois maintenant que Leonardo est attendu au PSG. Un mois de discussions, rumeurs, annonces d'un recrutement prestigieux... pour rien. Jeudi, le Brésilien a douché les espoirs de ceux qui espéraient enfin voir la situation se décanter. Aucun contact, pas plus de connaissance du projet du club, encore moins d'accord sur un contrat et une fonction, le champion du monde 1994 a quasiment tout nié en bloc, limitant ses déclarations à une visite à Doha "mi-juin comme ça, juste pour savoir ce qu'ils proposent..." Quelques minutes plus tard, l'ancien comparse de Rai se contredisait, affirmant n'avoir pas rencontré les dirigeants parisiens avant ces "2-3 derniers jours". Que faut-il donc tirer de ce revirement ? Premièrement, que le PSG se trouve clairement dans une impasse, comme un paquebot flambant neuf aux puissantes machineries mais privé de gouvernail. Et dans l'attente du capitaine chargé de reprendre la barre, Paris patiente en cale sèche. Deuxièmement, les négociations avec Leonardo, entamées malgré les dires de ce dernier, semblent des plus complexes. Si son rôle n'a visiblement pas été clairement défini, le Brésilien n'arriverait pas au Parc des Princes pour faire partie du décor qatarien, aussi clinquant soit-il. S'il vient, c'est pour avoir les clés de la maison. Problème : afin d'assurer la transition entre l'ancien actionnaire majoritaire (Colony Capital, toujours détenteur de 30% du capital) et les nouveaux riches de la Ligue 1, Robin Leproux demeure à sa place de président. Leonardo se passerait bien de ses services et la conférence milanaise était surtout un formidable moyen de mettre un gros coup de pression sur Qatar Sports Investment (QSI). Car les Qatariens ont besoin d'un premier gros coup, une figure de proue connue dans le monde, attachée au PSG pour rassurer les supporters et capable d'attirer les fameux "Messi de demain", titre des plus pompeux pour désigner la stratégie sportive d'un club qui doit être tourné vers des joueurs à fort potentiel. Beigbeder pour chapeauter la communication ? Alors que QSI chercherait à racheter les dernières parts détenues par Colony histoire d'avoir définitivement les coudées franches, la place de Leproux pose problème. Soutenu par les politiques suite à son plan de sécurité, l'ancien patron de RTL ferait clairement doublon avec Leonardo. Ce vendredi, Le Parisien annonce la tenue d'un conseil de surveillance le 12 juillet visant à redéfinir le rôle du directoire. Sous-entendu, réduire les fonctions de Robin Leproux pour le pousser vers une sortie honorable pour tous... Le dernier écueil à la venue de Leonardo pourrait se situer là et la conférence milanaise n'aurait été qu'un gigantesque coup de bluff et de communication pour s'assurer l'obtention des pleins pouvoirs. Mais à trop jouer avec les nerfs (et le compte-chèques des Qataris ?), le Brésilien finit par agacer. Et ses interlocuteurs finissent pas étudier d'autres options, complémentaires ou non. Dernier coup en date : Charles Beigbeder, nouveau nom sorti du chapeau. Sensible à l'idée de travailler sur la communication du club sérieusement écornée ces dernières semaines par ce mauvais feuilleton, Nasser al-Khelaifi, le nouveau président du conseil de surveillance, aurait ainsi songé à l'ancien patron d'Annecy 2018 selon Le Parisien. Le patron de Poweo sort d'un terrible échec avec 7 petites voix sur 95 lors de l'élection de la ville hôte des JO d'Hiver 2018. Mais a-t-il vraiment envie de se plonger dans une nouvelle aventure sportive alors qu'il lorgne plutôt la politique ? Le flou règne donc autant en coulisses qu'au bord du terrain où les recrues promises se font attendre. Les négociations sont bloquées, les dossiers à l'arrêt et le temps passe. Après avoir laissé filer Payet puis Varane, Paris pourrait bien voir Bisevac lui échapper, le Serbe étant convoité par Stuttgart. Si, pour Leonardo, la pression du calendrier est une aubaine pour négocier, le PSG lui ne peut plus se permettre d'attendre...