Novès: "Rebondir plus fort"

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Propos recueillis par SYLVAIN LABBE , modifié à
S'il y a presque trois mois, après une première déroute face au Stade Français (31-3), la thèse de l'accident était de mise pour le Stade Toulousain, les leaders du Top 14, une nouvelle fois corrigés samedi, au Stade de France (41-20), n'ont pu que constater la supériorité, notamment physique, d'un Racing impressionnant. Guy Novès, le manager des Champions d'Europe, le premier, qui y voit toutefois un mal pour un bien.

S'il y a presque trois mois, après une première déroute face au Stade Français (31-3), la thèse de l'accident était de mise pour le Stade Toulousain, les leaders du Top 14, une nouvelle fois corrigés samedi, au Stade de France (41-20), n'ont pu que constater la supériorité, notamment physique, d'un Racing impressionnant. Guy Novès, le manager des Champions d'Europe, le premier, qui y voit toutefois un mal pour un bien. Guy, quelle analyse faites-vous de cette lourde défaite concédée au Stade de France ? L'impression, c'est celle d'une équipe qui a subi de bout en bout et qui a pris une grosse correction au Stade de France devant une équipe du Racing, qui a maîtrisé de bout en bout son rugby et ce match. A l'arrivée, le résultat est évidemment logique et nous fait mal à la tête par la force des choses. Et par moments, un gros sentiment d'impuissance, un début de première mi-temps catastrophique, vingt minutes complètement à côté, on avait l'impression d'avoir des juniors en face d'une équipe senior. C'est au moment où votre équipe semblait en mesure de réagir et de revenir dans le match qu'elle a pris le coup de grâce... Petit à petit, on s'est installé dans le match et on a commencé à réagir, une très bonne fin de première mi-temps, au moins un très bon quart d'heure, en maîtrisant, en mettant à notre tour notre adversaire à la faute, on marque douze points, on revient, on fait un coaching à la pause et on reprend l'ascendant en mêlée, alors qu'on subissait. Et puis un contre au plus mauvais moment, alors qu'on tenait le ballon, fait qu'on prend un essai et qu'on bascule à dix-sept points d'écart, le match est plié. Après, la pluie arrive, on essaye de courir après le score, mais on s'enfonce de plus en plus dans la galère et le résultat est tout à fait logique. Avec, je voudrais le signaler, un très bon arbitrage. "Surpris non, je suis déçu par notre prestation" Le Racing vous a-t-il impressionné ? Je ne suis pas surpris. Disons que le Racing travaille depuis des mois et des mois pour réaliser ce genre de prestations et peut-être que ce sera pour eux leur match référence puisqu'ils n'ont que le championnat pour atteindre les sommets. Surpris non, je suis déçu par notre prestation. On a vu qu'il y avait pas mal de faillites dans notre jeu, dans notre système et je pense qu'on est tous concernés par ce résultat, des joueurs en passant par le staff et la direction. Donc on va essayer comme d'habitude après un échec de réagir tous ensemble pour montrer un meilleur visage la prochaine fois. Rebondir, ça veut dire réagir à Perpignan dès ce week-end sans pouvoir faire tourner votre effectif à une semaine d'un quart de finale de H Cup, qui reste l'objectif du club ? (amusé) L'objectif du club ? Quel objectif ? C'est quand même nous qui le fixons cet objectif. Le quart de finale sera un match important, bien sûr, un match de phase finale, on verra si on le jouera à fond, ou pas... On verra si on reste sur le championnat ou si on bascule sur la Coupe d'Europe, vous voyez. Perpignan, qui en train de bien revenir, va nous recevoir avec les honneurs, mais avoir les mêmes contraintes que nous à la veille d'un quart de finale de Coupe d'Europe. C'est bien, tout le monde va se retrouver sur un même pied d'égalité. L'ampleur de cette défaite n'est-elle pas de nature à vous inquiéter ? On n'est pas habitué à voir Toulouse à ce point dépassé... A l'heure actuelle, on évolue à l'extérieur et on ne peut pas réaliser des exploits partout. Face au Racing, ce qui est évident, c'est qu'on n'a pas réalisé d'exploit, mais on a touché le fond. Ce qui est bien d'ailleurs parce que ça nous permettra de rebondir d'autant plus fort et de remonter. Vous prenez une gifle, mais vous conservez la première place du classement. On sait que ce classement, s'il est mérité parce qu'on a su gagner des matches au bon moment, et notamment le Racing chez nous, est anecdotique. On sait qu'on a encore deux déplacements à l'extérieur et que si l'on fait zéro et zéro à l'extérieur, on risque de ne plus être premiers trop longtemps. Au moins, on va essayer de fêter cette première place tant qu'on l'a (sourire)...