Noah sera-t-il prêt ?

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Thomas PISSELET , modifié à
Alors qu'il pense revenir en équipe de France dans "deux semaines, deux semaines et demie au mieux", Joakim Noah cristallise toutes les attentions en ce début de préparation à l'Euro 2011. Mais aussi toutes les craintes. S'il rejoint les Bleus à la mi-août, le pivot des Bulls aura-t-il le temps d'assimiler des systèmes qui lui sont toujours étrangers ?

Alors qu'il pense revenir en équipe de France dans "deux semaines, deux semaines et demie au mieux", Joakim Noah cristallise toutes les attentions en ce début de préparation à l'Euro 2011. Mais aussi toutes les craintes. S'il rejoint les Bleus à la mi-août, le pivot des Bulls aura-t-il le temps d'assimiler des systèmes qui lui sont toujours étrangers ? Paris, Chicago, Los Angeles. L'itinéraire emprunté par Joakim Noah pour se rendre en Lituanie, où l'équipe de France disputera l'Euro 2011 (31 août-18 septembre), est différent de celui que les autres joueurs empruntent. Après un bref passage de trois jours dans la capitale, eux sont réunis depuis mercredi à Pau pour débuter sérieusement leur préparation et s'envoleront bientôt pour Londres afin d'y disputer un tournoi amical. Des étapes que le pivot des Bulls manquera. La raison: "des séquelles d'une ancienne blessure (à la cheville) datant de trois mois", dixit la FFBB, qui ont contraint le joueur à retourner dans l'Illinois pour "faire le point" avec son agent sur sa situation. Le staff médical des Bleus, qui avait décelé ce pépin physique lors d'examens pratiqués à l'Insep, avait préconisé un protocole de réhabilitation en France de "huit à dix jours", selon Patrick Beesley. Mais Joakim Noah et son entourage ont décidé que le mieux pour lui serait d'aller se requinquer à Los Angeles dans le cabinet de Fabrice Gautier, l'un des ostéopathes de l'équipe de France. "Une façon pour nous de garder la maîtrise sur le plan de la réhabilitation de le faire revenir le plus vite possible avec tous ses moyens", explique le directeur de la sélection. Problème, "Jooks", interrogé vendredi dans L'Equipe, estime qu'il ne reviendra que "deux semaines, deux semaines et demie au mieux". Pour Vincent Collet, ce délai pose un problème évident au niveau de l'assimilation des systèmes qu'il compte mettre en place et au sein desquels Joakim Noah sera un élément important. S'il a déjà porté le maillot tricolore il y a deux ans à Strasbourg, en match amical, l'intérieur de Chicago ne connait pas les plans de jeu du sélectionneur. Pas plus qu'il ne maîtrise les règles européennes. Le réintégrer dans le groupe à la mi-août, à deux semaines du début de l'Euro 2011, chamboulerait pas mal les choses. "J'espère qu'il reviendra vite parce que ce travail d'apprentissage qu'on fait en commun, il faudra bien sûr le refaire en partie pour le remettre dans nos systèmes, admet ainsi le coach des Bleus. Collet: "Il y aura forcément un petit décalage" Lui et ses assistants ont donc d'ores et déjà prévu de s'adapter. Ils n'ont pas vraiment le choix. "Quand il reviendra, on le prendra à part avec mes assistants pour lui montrer nos formes de jeu. On fera du travail piéton sur le terrain avec lui et puis, petit à petit, il se remettra dedans. Il y aura forcément un petit décalage, prévient Vincent Collet. Mais bon, ça fait partie de la vie d'une équipe. Et puis, s'il avait été là, il ne faut pas oublier que pour l'instant, il ne jouerait pas." Oui, mais il serait là. Au plus près des débats. Il faudra compter sur ses qualités de basketteurs, évidentes, pour qu'il s'intègre au mieux dans un collectif qui aura travaillé sans lui. "On sait que c'est difficile, ça fait partie du jeu. Il y a des blessures, des joueurs qui sont là, d'autres pas. Il faut faire avec et quoi qu'il arrive, ça ne change rien du tout à nos ambitions et à nos objectifs", assure le capitaine des Bleus, Boris Diaw. Un discours repris par le sélectionneur: "Il faut prendre comme habitude de travailler avec ceux qui sont là et ne pas s'apitoyer sur le fait que d'autres n'y soient pas. Je sais que vous attendez Noah avec impatience. Mais l'équipe qu'on a pour l'instant, si on enlève Yannick Bokolo et qu'on ajoute Mickaël Gelabale, c'est celle qui avait gagné huit matches sur neuf il y a deux ans (à l'Euro 2009, ndlr). Elle a les moyens de faire aussi bien voire mieux donc il faut voir les choses de façon positive." Même si ce n'est pas évident.