Noah, à revoir !

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Thomas PISSELET , modifié à
Pour sa première campagne en équipe de France, Joakim Noah a déjà beaucoup apporté. Ce n'est d'ailleurs pas une coïncidence si les Bleus, battus en finale de l'Euro 2011 par l'Espagne dimanche soir à Kaunas (85-98), sont allés aussi loin. Mais pour que les joueurs de Vincent Collet continuent leur progression, le pivot des Chicago Bulls devra revenir.

Pour sa première campagne en équipe de France, Joakim Noah a déjà beaucoup apporté. Ce n'est d'ailleurs pas une coïncidence si les Bleus, battus en finale de l'Euro 2011 par l'Espagne dimanche soir à Kaunas (85-98), sont allés aussi loin. Mais pour que les joueurs de Vincent Collet continuent leur progression, le pivot des Chicago Bulls devra revenir. Son père, Yannick, lui avait mis la pression pour qu'il porte le maillot bleu, qu'il gagne et vive des émotions avec. Il a bien fait. En deux mois - ou presque - passés avec l'équipe de France, Joakim Noah a permis à la sélection tricolore de prendre une autre dimension. Ses statistiques lors de cet Euro 2011 (9 points, 8 rebonds de moyenne par match en 25 minutes) ne le montrent peut-être pas suffisamment mais grâce à lui, la bande dirigée par Vincent Collet a changé de visage. Elle est désormais plus solide à l'intérieur, plus physique, plus dynamique. "Jooks" n'est évidemment pas le seul à avoir contribué à ça, car Kevin Séraphin et Ali Traoré ont su répondre présent chacun dans un registre différent. Mais dans l'énergie, le pivot des Chicago Bulls y était. Il a tout donné. Il a beaucoup pris, aussi, en témoigne le gros cocard qui maquillait son oeil gauche lors des derniers matches du tournoi. Contre des joueurs de la trempe des frères Pau et Marc Gasol, il est indispensable. Auteur de 11 points et 8 rebonds en finale, perdue par les Bleus sans qu'il n'y ait rien à redire (85-98) dimanche soir à Kaunas, Joakim Noah a encore montré ses qualités de rebondeur, de défenseur. Mais aussi quelques-unes de ses lacunes dans un jeu européen "beaucoup plus physique", selon lui, que celui pratiqué en NBA. "Je trouve que j'ai encore beaucoup de travail à faire. Je suis mon plus grand critique, affirme-t-il. Aujourd'hui (dimanche), j'ai encore pris des fautes bêtes au rebond offensif, au post-up. C'est chiant mais il faut que j'apprenne. Je vais regarder ça sur les vidéos..." Pour revenir plus fort l'année prochaine. Il a déjà pris rendez-vous. "J'espère être à 100% l'année prochaine" Car l'ancien joueur des Florida Gators, en NCAA, est un peu rancunier. Cette défaite contre les Espagnols a du mal à passer et il compte bien prendre sa revanche un jour. Le plus tôt sera le mieux. "Ça donne envie en tout cas, dit-il. On a quand même perdu trois fois en deux mois contre eux. On reviendra et on sera prêts l'année prochaine." Une motivation qui fera taire les mauvaises langues, celles qui le disaient réticent à l'idée de rejoindre l'équipe de France l'année dernière comme au début de l'été, lorsqu'un problème à la cheville l'avait contraint à retourner aux Etats-Unis, à Chicago puis à Los Angeles, pour se faire soigner par l'ostéopathe des Bleus. Cette arrivée différée, alors que le groupe tricolore était ensemble depuis déjà plus de trois semaines, reste d'ailleurs un regret. "Quand je suis arrivé, je n'ai pas pu m'entraîner comme je voulais avec mon problème de cheville, déplore-t-il. J'ai intégré le groupe un peu en retard dans la préparation à cause de ça. Mais j'espère être à 100% l'année prochaine parce que j'ai maintenant un peu plus d'expérience dans le jeu européen." Tony Parker, leader sur le terrain comme en dehors, est du même avis: "Il faut que Joakim revienne en 2012 pour qu'on gagne encore de l'expérience." Dans les grands rendez-vous, comme celui face à la Roja, c'est souvent elle qui fait la différence. Il n'y a pas de raisons pour que cela ne se fasse pas. Le fait que les Bleus aient évité le tournoi pré-olympique allègera le programme de l'été prochain et tout est donc réuni pour que Joakim Noah soit là. "On s'est qualifiés pour les J.O. et c'est très beau. Je suis très fier de ce groupe. Je me suis fait plaisir avec tout le monde, ce sont vraiment des gars bien, assure-t-il. D'avoir pu vivre ces émotions avec eux, avec ma famille, ça fait plaisir. Cette expérience, on s'en souviendra pendant un long moment. Ça ne fait pas longtemps qu'on joue ensemble et je pense qu'on sera encore meilleurs la prochaine fois." Avec lui, c'est certain.