Nadal s'est fait très mal

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Régis AUMONT , modifié à
Rafael Nadal sera dimanche en lice pour soulever la coupe du Masters 1000 de Monte-Carlo comme il en a pris l'habitude depuis six ans. Mais que la victoire fut difficile à obtenir pour le n°1 mondial, samedi, devant Andy Murray. Face à la résistance héroïque de l'Ecossais, l'Espagnol a dû puiser dans ses réserves pour s'imposer au terme d'un marathon de près de trois heures (6-4, 2-6, 6-1). La finale sera donc 100% espagnole puisqu'un peu plus tôt David Ferrer avait soufflé Jürgen Melzer (6-3, 6-2).

Rafael Nadal sera dimanche en lice pour soulever la coupe du Masters 1000 de Monte-Carlo comme il en a pris l'habitude depuis six ans. Mais que la victoire fut difficile à obtenir pour le n°1 mondial, samedi, devant Andy Murray. Face à la résistance héroïque de l'Ecossais, l'Espagnol a dû puiser dans ses réserves pour s'imposer au terme d'un marathon de près de trois heures (6-4, 2-6, 6-1). La finale sera donc 100% espagnole puisqu'un peu plus tôt David Ferrer avait soufflé Jürgen Melzer (6-3, 6-2). "Je ne suis pas imbattable sur terre battue", avait prévenu Rafael Nadal à sa sortie du court après une nouvelle démonstration faite devant Ivan Ljubicic en quarts de finale. Samedi, face à Andy Murray, l'Espagnol n'est pas passé tout près de la défaite, mais l'héroïque résistance de l'Ecossais a donné un peu de consistance à des propos que l'on aurait aisément pu mettre sur le compte de la modestie du n°1 mondial. Imaginez, Nadal, l'imbattable sur l'ocre, a eu besoin de 2 heures et 59 minutes pour se débarrasser d'un joueur que l'on ne soupçonnait pas capable, sur sa forme du moment et sur ses facultés à apprivoiser cette surface, d'inquiéter le n°1 mondial à Monte-Carlo. Et pourtant, Murray a donné beaucoup, beaucoup de fil à retordre au sextuple tenant du titre. La durée de la partie, deux heures et cinquante-neuf minutes, montre à quel point cette 14e opposition entre les deux hommes (9-4 en faveur de Nadal avant cette demi-finale, ndlr) a été âpre. Le début du match, malgré un break réussi d'entrée par le Britannique, ne le laissait pas trop entendre. Toujours aussi précis, le Majorquin semblait évoluer un léger ton au-dessus de son adversaire. Mais à 4-1 en faveur du gaucher de Manacor, alors que d'autres auraient déjà lâché mentalement face à un tel adversaire, Murray s'est rebellé, s'appliquant à remettre inlassablement la balle dans le court, sans prise de risques inutiles. Au terme d'un huitième jeu interminable, sa stratégie, contre un Nadal sans trop de solutions, se révélait définitivement payante puisque le n°4 mondial recollait à 4 jeux partout. Mais au terme d'un nouveau rallye, l'Ecossais voyait la première manche lui échapper (4-6). Un jeu de 19 minutes ! Cela faisait déjà 1h09 que les deux champions se renvoyaient inlassablement la balle. Mais le meilleur était à venir, un deuxième set d'une durée de 1h12 pour seulement huit jeux disputés ! Alors que Murray, faut-il le rappeler, en cruel manque de confiance avant de se rendre sur le Rocher, aurait pu s'écrouler, c'est l'inverse qui se produisit. Héroïque en défense, contre un Nadal pas assez agressif et avec des trajectoires de balle plus courtes que d'accoutumée, le finaliste malheureux du dernier Open d'Australie causait un petit tremblement de terre en collant un 6-2 au maître des lieux. Avec au passage un jeu, le quatrième de la manche, long de 19 minutes ! Nadal l'invincible à Monte-Carlo allait-il tomber de son nuage ? Sa réponse fut claquante. Alors que Murray commençait à se plaindre de douleurs au coude droit, l'Espagnol, rarement autant menacé sur ses terres, alignait les quatre premiers jeux du set décisif pour se mettre à l'abri. Si Murray réussissait dans la foulée son cinquième break de l'après-midi, Nadal mettait fin à ses souffrances quelques instants plus tard (6-1). "Ce fut un match très dur", concédait l'homme qui vient d'aligner une 38e victoire consécutive sur les courts de la Principauté. "Andy a vraiment très bien défendu et j'aurais dû jouer plus à l'intérieur du court. Je n'ai pas été toujours très agressif." David Ferrer, vainqueur beaucoup plus facilement de Jürgen Melzer (6-3, 6-2) en début d'après-midi, a sans doute apprécié la dépense d'énergie de son compatriote. Un petit avantage qui ne sera pas de trop pour lui demain en finale.