Nadal reste un mystère

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Régis AUMONT , modifié à
Pour son quatrième match de la quinzaine, lundi sur le court Philippe-Chatrier, Rafael Nadal n'a pas affiché le niveau de jeu que l'on attend d'un futur vainqueur. L'Espagnol a certes battu Ivan Ljubicic à l'issue d'un match sans histoire (7-5, 6-3, 6-3) pour rallier les quarts de finale de Roland-Garros mais l'impression laissée par le quintuple vainqueur de l'épreuve demeure assez mitigée. Du moins encore bien éloignée de celle des éditions précédentes.

Pour son quatrième match de la quinzaine, lundi sur le court Philippe-Chatrier, Rafael Nadal n'a pas affiché le niveau de jeu que l'on attend d'un futur vainqueur. L'Espagnol a certes battu Ivan Ljubicic à l'issue d'un match sans histoire (7-5, 6-3, 6-3) pour rallier les quarts de finale de Roland-Garros mais l'impression laissée par le quintuple vainqueur de l'épreuve demeure assez mitigée. Du moins encore bien éloignée de celle des éditions précédentes. Deux joueurs éblouissent jusque-là par leur niveau de jeu les courts de la Porte d'Auteuil : Novak Djokovic, le meilleur tennisman actuel, et Roger Federer, l'homme de l'ombre cette année à Paris. Non il n'y pas d'oubli, Rafael Nadal, le plus beau palmarès du tennis sur terre battue et quintuple vainqueur de Roland-Garros, n'y figure pas. Lundi, sur un court Philippe-Chatrier bien moins ensoleillé que la veille, l'Espagnol a franchi sans frayeur l'obstacle Ivan Ljubicic pour rejoindre les quarts de finale. Mais, alors qu'il n'avait déjà pas impressionné face à Isner et Andujar, le tenant du titre a une nouvelle fois livré une prestation sans relief qui soulève (toujours) des interrogations quant à sa capacité à remporter un sixième sacre à Paris. Face au vétéran croate, qu'il avait déjà battu à Roland-Garros, en 2006 au stade des demies, le n°1 mondial a, comme on dit, fait le métier. Une victoire en trois manches (7-5, 6-3, 6-3) sans laisser trop de forces (2h26) et une qualification pour les quarts de finale du tournoi qu'il rêve de remporter une sixième fois pour égaler le record de Bjorn Borg. Mais pour le niveau de jeu on n'attend toujours plus de la part d'un homme qui avait habitué le public parisien à broyer ses adversaires. Comme lors de ses premiers matches - excepté peut-être face à l'inexistante résistance de Veic au troisième tour -, Nadal s'est souvent montré besogneux, offrant un nombre incalculable de points à son adversaire sur des fautes directes assez inhabituelles de sa part. Un adversaire qui n'avait néanmoins pas les armes pour inquiéter le Majorquin sur cette surface. Qu'en aurait-il été face à un joueur plus coriace ? A ce stade de la compétition, l'Espagnol ne peut plus que croiser des clients. La possibilité de retrouver au prochain tour Söderling, le seul à l'avoir battu sur la terre de Roland-Garros (en 2009), le confirme. Face à un tel adversaire, et on ne parle pas encore de se mesurer à Djokovic, Federer ou Murray, Nadal aura obligation de retrouver de sa splendeur. Ses nombreuses fautes commises ce jour, en coup droit notamment, son manque de profondeur de balle, un problème récurrent, risquent sinon de lui causer rapidement du tort. Sauf si le gaucher de Manacor a gardé le meilleur pour la fin.