Nadal n'a pas tout perdu

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Régis AUMONT , modifié à
S'il a manqué, dimanche, sa première occasion d'accomplir en carrière le "super Grand Chelem", constitué des quatre Majeurs, du titre olympique, de la Coupe Davis et du Masters, Rafael Nadal a quand même montré à Londres qu'il pouvait aussi battre les meilleurs en indoor. Une nouveauté pour l'Espagnol qui, même un peu diminué, a longtemps tenu tête à Federer en finale. A se demander s'il a des limites.

S'il a manqué, dimanche, sa première occasion d'accomplir en carrière le "super Grand Chelem", constitué des quatre Majeurs, du titre olympique, de la Coupe Davis et du Masters, Rafael Nadal a quand même montré à Londres qu'il pouvait aussi battre les meilleurs en indoor. Une nouveauté pour l'Espagnol qui, même un peu diminué, a longtemps tenu tête à Federer en finale. A se demander s'il a des limites. Il était venu à Londres avec la volonté de faire oublier son fanny de l'année passée. Il en est reparti avec une défaite en finale face à Roger Federer, soit ce qui se fait encore en mieux en indoor. Ça ne résonne peut-être pas comme un exploit pour un joueur ayant remporté trois levées du Grand Chelem en cette même saison, mais de voir l'Espagnol quitter la capitale anglaise avec quatre victoires en cinq matches en dit très long sur les capacités du n°1 mondial à progresser encore et encore. Jadis médiocre en salle, il n'y a décroché qu'un seul de ses 43 titres (à Madrid en 2005), le Majorquin y a battu cette semaine Roddick, Djokovic, Berdych et Murray. Pas mal pour un jeune homme catalogué à ses débuts comme exclusivement programmé pour la terre battue. Sa victoire en demi-finale contre Murray après 3h11 d'efforts, qu'il a d'ailleurs classée dans son "best-of", restera sans doute comme l'un de ses matches références en court couvert. Même si ce marathon lui a coûté de l'énergie pour le lendemain, bien que, comme souvent, Nadal refusait de se trouver la moindre excuse après sa défaite dimanche. "Je ne pense pas que ce soit le moment de parler de ça, martelait-il devant la presse pour couper court aux interrogations des journalistes. Je ne vais pas dire que j'ai perdu parce que j'étais fatigué. J'ai perdu parce que j'ai fait face à un très bon Federer sur une de ses surfaces préférées. Et quand il joue comme ça, il est très difficile de le stopper, non ?""J'ai joué à un haut niveau" Personne le l'aura fait lors de ce Masters en tout cas, et seul l'Espagnol lui aura ravi un set. De quoi contenter le finaliste au moment de clore sa saison. "Ça a été une belle semaine pour moi et je suis très heureux de tout. (...) Pour moi, la saison est une grosse satisfaction personnelle et la fin de saison aussi. J'ai joué à un haut niveau ici à Londres. Je suis content, je ne pouvais pas faire plus cet après-midi (dimanche, ndlr)." Nadal peut partir en vacances satisfait du travail accompli, lui qui a gagné les trois dernières levées du Grand Chelem, dont l'US Open qui s'était toujours refusé à lui, et atteint pour la première fois la finale du Masters. S'il aura une montagne de points à défendre en 2011, surtout à partir du printemps, l'Espagnol termine quand même l'année avec plus de 3.000 points d'avance sur Federer (3.305, ndlr) au classement ATP. Alors, s'il est désormais capable de jouer dans la même cour que les meilleurs en indoor, Nadal n'a pas fini, à seulement 24 ans, d'étendre sa domination sur le circuit.