Nadal en proie aux doutes

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Par Régis Aumont , modifié à
Alors que la plupart de ses collègues sont en vacances, Rafael Nadal a encore une grosse échéance devant lui avec, à partir de vendredi, la finale de la Coupe Davis entre l'Espagne et l'Argentine. Une compétition que chérit le n°2 mondial mais qui va lui demander de fournir des efforts dont il se serait bien passé. Usé par une saison parfois délicate, le Majorquin n'est pas au mieux.

Alors que la plupart de ses collègues sont en vacances, Rafael Nadal a encore une grosse échéance devant lui avec, à partir de vendredi, la finale de la Coupe Davis entre l'Espagne et l'Argentine. Une compétition que chérit le n°2 mondial mais qui va lui demander de fournir des efforts dont il se serait bien passé. Usé par une saison parfois délicate, le Majorquin n'est pas au mieux. La motivation de Rafael Nadal n'est donc pas sans limite. Il aura fallu attendre la fin de sa neuvième saison pleine passée sur le grand circuit pour déceler chez lui une forme de lassitude pour le tennis. "J'ai sans doute un peu moins de passion pour le jeu ces derniers temps car je suis fatigué, lâchait-il jeudi dernier dans la foulée de son élimination au Masters. La saison a été dure malgré des choses positives et il faut l'accepter pour s'en servir au début de la prochaine." Le taureau de Manacor, parfois catalogué comme un robot sans faille, toujours prêt à en découdre, semble donc connaître, à 25 ans, une baisse de motivation qui pourrait expliquer ses résultats et sa discrétion sur les courts depuis la fin de l'US Open. La perte de sa place de n°1 mondiale au profit de Novak Djokovic, accompagnée de six défaites concédées en 2011 face au Serbe dont deux en finale d'un tournoi du Grand Chelem (Wimbledon, US Open), ont visiblement atteint le moral du champion majorquin. Mais à l'heure où il aimerait se changer les idées sur son île, Nadal doit jouer les prolongations. La finale de la Coupe Davis, prévue de vendredi à dimanche à Séville, n'est pas le genre d'événements à galvauder. Surtout pour un joueur qui, à l'inverse de Roger Federer, a toujours beaucoup donné dans cette épreuve. "Nous abordons cette rencontre avec tranquillité" Dans le dur lors de la saison indoor qu'il a en grande partie zappée - un bilan de six victoires et quatre défaites à Tokyo, Shanghai et Londres -, le chef de file de l'équipe espagnole a retrouvé avec joie cette semaine la terre battue. Dans l'arène de Séville, "Rafa" espère bien redevenir le matador sûr de sa force, celui qui domine outrageusement le jeu sur terre battue depuis de longues années. "Je ferai de mon mieux pour mon pays, sur une surface qui m'aidera mais il n'y a pas que moi, le capitaine peut choisir quelqu'un d'autre", ose l'Espagnol qui, sauf immense surprise, sera désigné par Albert Costa pour jouer en simple vendredi avec David Ferrer. Déjà sur place en Andalousie, où il s'entraîne dur pour reprendre ses marques sur une surface qu'il n'a plus foulée depuis sa démonstration face à l'équipe de France en septembre, Nadal a aussi pris le temps de répondre à David Nalbandian, lequel affirme que les Espagnols seront sous pression du fait d'être les favoris et d'évoluer à domicile lors de cette finale. "Nous avons la pression ? Pas plus que l'équipe adverse, rétorque-t-il. Nous avons gagné quatre des dix dernières Coupe Davis (quatre des onze en réalité, depuis 2000, ndlr) donc nous abordons cette rencontre avec tranquillité. Chaque membre de l'équipe a déjà remporté au moins une fois cette compétition. L'Argentine, elle, ne l'a jamais gagnée !" Ce qui sera sans doute encore le cas si Nadal retrouve sa passion pour le jeu l'espace de trois jours à Séville.