Muller lance les Bleus

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ERIC DELTOUR , modifié à
Alain Bernard et l'équipe de France de course n'entrent en lice que dimanche à Shanghai, mais les Bleus tiennent leur première médaille. Elle leur vient de l'eau libre, où sur 5km, Aurélie Muller, la nageuse de Sarguemines, est devenue à 21 ans vice-championne du monde de la distance, et seulement la deuxième Française de l'histoire médaillée mondiale en eau libre, au terme d'un sprint échevelé. Le compteur tricolore est ouvert !

Alain Bernard et l'équipe de France de course n'entrent en lice que dimanche à Shanghai, mais les Bleus tiennent leur première médaille. Elle leur vient de l'eau libre, où sur 5km, Aurélie Muller, la nageuse de Sarguemines, est devenue à 21 ans vice-championne du monde de la distance, et seulement la deuxième Française de l'histoire médaillée mondiale en eau libre, au terme d'un sprint échevelé. Le compteur tricolore est ouvert ! Avant même l'entrée en lice de ses stars ce dimanche, à l'occasion du coup d'envoi des épreuves de course, la délégation tricolore tient sa première médaille aux Mondiaux de Shanghai. La Française Aurélie Muller est ainsi devenue vice-championne du monde au terme de l'épreuve des 5km en eau libre ce vendredi, devancée seulement de 4 petits dixièmes par la Suissesse Swan Oberson, sacrée en 1h00'39"7. L'Américaine Ashley Grace Twichell (1h00'40"02) complète ce podium dans un mouchoir de poche. Après sa déception sur 10km (16e), Ophélie Aspord complète le tableau avec une belle 6e place (1h00'44"9). La performance réalisée sur le site de Jinshan City Beach est de taille pour Muller qui devient ainsi la première Française médaillée mondiale sur la distance et seulement la deuxième dans cette discipline si exigeante et pourtant si peu reconnue de l'eau libre, après le bronze de sa coéquipière Célia Barrot sur 25km aux Mondiaux monodisciplinaires de Roberval en 2010. Une compétition au cours de laquelle Muller s'était classée sixième sur 5km. Un an plus tard et la jolie blonde de Sarguemines prouve tout son potentiel avec ce résultat en même temps que sa progression, elle qui, victime d'une fringale aux Mondiaux de Rome en 2009 alors qu'elle figurait dans le peloton de tête, avait échoué à une anonyme 41e place ; à seulement 21 ans, la protégée d'Olivier Antoine succède sur les podiums mondiaux en eau libre à ses aînés, les deux Stéphane, Gomez et Lucas, seuls Tricolores jusqu'à ce jour médaillés dans la compétition planétaire sur 25km en 2001, à Fukuoka, au Japon. Baston et frisson olympique Muller met ainsi fin à dix ans de disette au prix d'un emballage final comme l'eau libre, malgré l'endurance qu'elle réclame, peut en offrir au bout de l'effort. Un podium sur ce 5km féminin qui tient à l'arrivée en cinq malheureux dixièmes ! L'eau libre est un combat de chaque instant, comme l'avait prouvé eux jours plus tôt l'épreuve du 10km, la seule inscrite au programme olympique, sur laquelle les deux autres Tricolores, Célia Barrot (26e) et Ophélie Aspord (16e) avaient échoué dans leurs tentatives d'arracher l'un des dix sésames offerts pour les JO de Londres l'an prochain. Tandis qu'Aspord, bien placée jusqu'à la dernière bouée (6e), se faisait arracher ses lunettes et perdait toutes chances, Barrot, spécialiste du 25km, donnait à l'heure de son baptême sur la distance inférieure, le ton, citée par le Journal du Pays Basque: "C'était difficile de nager alors que la priorité des gens était de bastonner. J'ai craqué nerveusement à la fin. C'était trop violent (...) Des fois, j'avais l'impression qu'on ne nageait plus tellement ça donnait de coups. J'ai pris des coups comme jamais j'en avais pris ! C'est de la folie !" Une réalité de l'eau libre difficile à soupçonner, mais qui en dit long sur l'exploit d'Aurélie Muller qui, pour espérer vivre une seconde fois le grand frisson olympique après Pékin 2008, devra après son échec des Championnats de France -elle ne s'y était pas qualifiée sur 10km pour Shanghai- en passer par une épreuve de Coupe du monde à Setubal, en juin prochain, au Portugal.