Motegi, le jour d'après

  • Copié
Grégory RICHARD , modifié à
Initialement prévu en avril dernier, le Grand Prix du Japon se dispute ce week-end sur le circuit du Motegi. Une épreuve nippone qui pourra compter sur la majorité de son plateau, et ce malgré les nombreuses réticences exprimées par les pilotes ces derniers mois, au lendemain des événements de Fukushima.

Initialement prévu en avril dernier, le Grand Prix du Japon se dispute ce week-end sur le circuit de Motegi. Une épreuve nippone qui pourra compter sur la majorité de son plateau, et ce malgré les nombreuses réticences exprimées par les pilotes ces derniers mois, au lendemain des événements de Fukushima. Rarement une épreuve du championnat du monde n'aura connu une ambiance aussi particulière. Le Grand Prix du Japon ouvre ses portes à partir de vendredi sur la piste du Motegi, cinq mois après son report initial. Un report qui, s'il n'est pas le premier en terre nippone (l'épreuve avait déjà été reportée l'année dernière, après l'éruption du volcan Eyjafjallajökull et le blocage du trafic aérien), voit cette année planer le spectre du récent tremblement de terre de Fukushima. Et les retombées radioactives qui s'en sont suivies. Ainsi, malgré les mesures de sécurité garanties par la fédération internationale, nombreux auront été les pilotes peu enclins à vouloir faire le déplacement sur le circuit nippon, situé à 140 kilomètres de Fukushima. Et non des moindres. Parmi eux, les deux candidats au titre en MotoGP, Casey Stoner et Jorge Lorenzo. L'Espagnol avait ainsi exprimé ses doutes début juillet quant au bienfondé de la tenue d'un tel Grand Prix. "Je suis quelque peu déçu que les gens pensent que Casey et moi ne sommes pas solidaires avec le Japon. Mais je ne crois pas qu'une course MotoGP à Motegi aidera le pays, avait-il lancé sur le site d'Asphalt & Rubber. Je n'ai aucun souci avec le fait de me rendre au Japon, mais je préférerais que cela soit dans un endroit plus sûr que Motegi." Trop d'enjeu ? Une mise en garde finalement classée sans suite puisque l'actuel dauphin de Casey Stoner sera bel et bien du voyage dans la région de Kanto, tout comme l'Australien. "Si j'ai pris la décision d'y aller, c'est que je n'ai plus aucun doute. Sinon, je resterais à la maison, a reconnu le pilote espagnol auprès de Marca. La vérité c'est que Yamaha ne m'a jamais forcé à participer à cette course." Info ou intox, toujours est-il que l'absence du champion du monde en titre aurait fait tâche au sein d'un des berceaux de la moto mondiale, les écuries Yamaha et Honda équipant actuellement 13 des 19 monoplaces du plateau MotoGP. Un désistement de l'Ibère aurait également coïncidé avec la fin de ses illusions pour le championnat du monde, lui qui est déjà relégué à 44 points de Casey Stoner (45 si l'on tient compte du plus grand nombre de victoires de ce dernier), à quatre courses du terme. Presque du suicide quand on sait que le pilote Honda Repsol s'est déjà adjugé 8 des 14 étapes de la saison. Les fans de deux-roues ne se plaindront pas, en tout cas, de cette nouvelle passe d'armes annoncée entre les deux derniers vainqueurs de l'épreuve nippone. De quoi garantir, malgré l'ambiance tendue, un Grand Prix débridé...