Jean-Marc Mormeck n'a pas manqué son retour sur les rings. Pour son premier combat chez les lourds, le "Marksman", opposé à Vinny Maddalone, s'est largement imposé aux points.Défi remporté haut les poings par Jean-Marc Mormeck ce jeudi ! Pour son retour à la compétition après deux années de break, le boxeur guadeloupéen a marqué le coup jeudi, gratifiant le public de la halle Carpentier d'un show à la hauteur de son immense talent. Un talent que le tombeur de Maddalone devrait continuer à exercer dans la catégorie reine tant le natif de Pointe-à-Pitre a parfaitement négocié son passage chez les lourds. Pourtant et malgré l'optimisme affiché par son clan ces dernières semaines, les aficionados du noble art doutaient de la capacité du "tireur d'élite" à relever ce pari fou. Sa blessure au biceps droit contactée le 27 octobre dernier avait considérablement retardé sa préparation, contraignant le double champion du monde des lourds-légers à disputer seulement 18 reprises de sparring. Les soins prodigués et son mental d'acier ont fait le reste face à un challenger très vite émoussé physiquement.Jean-Marc Mormeck, qui rendait 7 centimètres et 7 kilos à l'Américain, a en effet très vite affaibli le natif du Queen's au palmarès assez élogieux (32 victoires en 38 matches). Loin de l'appréhension de ces derniers jours, le protégé d'Eric Colette, dans sa tenue rouge vive, a très vite fait joué son jeu de jambes. Un secteur que l'enfant de Bobigny avait particulièrement travaillé, repérant la lenteur des déplacements de son rival à la vidéo. Après un premier round largement remporté par le pugiliste tricolore, l'Américain, touché à l'arcade gauche, met en place sa "boxe à l'ancienne", allant de l'avant sans préparation et enchaînant les corps à corps. Une tactique un peu limitée qui subit les foudres du grand revenant, particulièrement à l'aise avec ses crochets du gauche. Poussé par le public parisien qui ne cesse de scander son nom, Jean-Marc Mormeck regagne son coin à mi-combat avec une légère marge d'avance de quatre coups (40-36) et le bénéfice physique.Prochaine marche dans 4 moisEt si l'on ressentait une certaine tension chez le Français après des mois d'inactivité, on recouvre sa lucidité et son punch sur certains cycles parfaitement maitrisés. En face, des gouttes de sang commencent à perler sur le visage du New-Yorkais, blessé de plus en plus à l'arcade et épuisé par la mobilité du promoteur de la soirée. Il a néanmoins fallu cette alerte à la sixième reprise avec ce swing de Maddalone pour remettre "the Marksman" dans le bain du combat. Comme pour lui rappeler qu'un seul coup à l'oeil avait suffi à David Haye pour lui faire mordre la poussière, lors de sa dernière défaite. Eric Colette, son coach depuis août dernier, avait donc vu juste en déclarant lors de la conférence de presse que son élève devait être vigilant à chacun des huit rounds. "Il suffit de ne pas tomber dans le piège. C'est à Jean-Marc d'être concentré à chaque instant et de ne pas tomber dans le piège de la bagarre." Message entendu par le Guadeloupéen qui, après avoir géré tactiquement, se libère et cherche le KO dans la dernière reprise. Une belle façon de conclure un succès qu'il a construit de bout en bout, malgré un manque évident de coffre.Ovationné lorsque l'arbitre de la rencontre rendit ce verdict, Jean-Marc Mormeck, interrogé au micro d'Orange sport, ne s'enflamma pas pour autant. Déjà tourné vers son prochain combat, qui aura probablement lieu en avril prochain, le gant d'or 2002, 2005 et 2007 dévoila un certain soulagement après cette victoire aux points : "Avec mon coach, on a travaillé le déplacement, j'ai donc essayé d'être mobile par rapport à ces vrais poids lourds. Je me suis inspiré de David Haye qui a franchi le cap des lourds avant moi. Tout le monde me disait que je n'aurai pas du le faire, alors au bout d'un moment tu te poses des questions. Aujourd'hui, je suis dans l'apprentissage, j'ai encore du temps avant d'affronter Vitali Klitschko avec comme sûrement intermédiaire David Haye.Une réussite sur toute la ligne pour Jean-Marc Mormeck puisqu'avant le grand combat de cette réunion du 17 décembre, Daouda Sow et Khedafi Djelkhir avaient fait honneur à leur illustre aîné en remportant brillamment leurs duels respectifs face à Damien Martin et Bismarck Alfaro. Seule fausse note, le revers enregistré par Myriam Chomaz en super-plumes face à la championne en titre Olivia Gerula. Une salle comble, un succès impressionnant et des espoirs français sur la bonne voie, difficile de faire mieux pour un retour sur les rings en tant que pugiliste et promoteur. Du très lourd pour Mormeck !