Montpellier, l'heure de la confirmation

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Régis AUMONT , modifié à
LIGUE 1 - Equipe surprise la saison dernière, Montpellier espère poursuivre sur sa lancée.

LIGUE 1 - Equipe surprise la saison dernière, Montpellier espère poursuivre sur sa lancée. La saison dernière La saison dernière, après cinq années de purgatoire, Montpellier a crevé l'écran. Promis à lutter pour le maintien, les petits protégés de Louis Nicollin ont été capables de jouer dans la cour des grands trente-huit journées durant avant de terminer à la cinquième place un soir de victoire au Parc des Princes (3-1). Capables de battre Marseille, Lyon et Lille, les Montpelliérains ne se sont pas contentés de coups d'éclats quand beaucoup les voyaient lâcher prise le printemps venu. Mais ce groupe soudé, et tiré vers le haut par quelques individualités (Costa, Spahic, Montaño, Pitau), a tenu bon pour obtenir le dernier billet européen, une compétition que le club n'a plus goûté depuis onze ans et une élimination au premier tour devant La Corogne. Avec 20 victoires au compteur en Ligue 1, le MHSC a établi un nouveau record. Une réussite exceptionnelle pour un promu et une sacrée première pour René Girard, novice à ce niveau après avoir été sélectionneur des Espoirs entre 2004 et 2008. Le recrutement Trois départs pour trois arrivées. Mais une question se pose ? Les nouveaux sauront-ils faire oublier les partants ? Elément moteur de la remontée de Montpellier puis des exploits de la saison dernière, Alberto Costa a tapé dans l'oeil des dirigeants du FC Valence et ne voulait pas laisser passer cette opportunité. Peut-être déçu de voir que son pote ne céderait pas pour rester une année supplémentaire, Victor Hugo Montaño a aussi choisi d'aller voir ailleurs. Le meilleur buteur du MHSC (11 buts en L1), au club depuis 2005, a quitté le sud pour l'ouest et Rennes, emmenant dans ses valises Johann Carrasso. Le portier des Espoirs, en convalescence la saison passée, voulait obtenir du temps de jeu, pas sûr qu'il y gagne au change avec la concurrence de Nicolas Douchez. Récupérant environ 14 millions d'euros, les dirigeants héraultais n'ont pas, loin de là, tout utilisé pour recruter. Si le meilleur buteur de Ligue 2 Olivier Giroud avait coûté 2.5 millions d'euros au moment de sa signature lors du mercato d'hiver, les deux autres signatures n'ont coûté que 500 000 euros. Soit le prix de Marco Estrada, arraché à l'Universidad de Chile avant même qu'il ne parte disputer la Coupe du monde avec le Chili. Milieu polyvalent, le Sud-américain occupera le rôle de Costa à la récupération même s'il évolue dans un registre plus défensif. Sa frappe de balle et la précision de son pied gauche sur coups de pied arrêtés devraient minimiser un peu pour Montpellier la perte de sa perle argentine. Enfin, dernier arrivé sur les bords de la Mosson, l'attaquant turc Hasan Kabze, en provenance du Rubin Kazan, devrait occuper le flanc droit de l'attaque héraultaise. Après trois saisons passées en Russie, cet international capé à sept reprises est une inconnue mais, libre de tout contrat, il n'a pas coûté un centime à Louis Nicollin. Un moindre mal en cas d'erreur de casting. Et un possible jackpot s'il enfile les buts. Le joueur à suivre Rares sont les défenseurs élevés au rang de star au sein de leur équipe mais Emir Spahic sera bien le joueur vedette de l'effectif montpelliérain cette saison. L'international bosnien, récupéré sans frais au Lokomotiv Moscou il y a un an, s'est très vite imposé comme l'un des meilleurs défenseurs centraux de notre championnat. Très présent dans les duels, parfois à la limite dans l'engagement physique, le capitaine de la Bosnie possède également une relance précise qu'il pourrait d'ailleurs davantage faire valoir dans les prochains mois avec le point d'ancrage que constituera Giroud à la pointe de l'attaque héraultaise. Très bien intégré à son arrivée par Nenad Dzodic, son « frère » croate, Spahic sera sans doute davantage aligné cette saison au côté de Mapou Yanga-Mbiwa repositionné dans l'axe. Une charnière qui a déjà fait ses preuves et qui pourrait définitivement installer le grand Emir parmi les meilleurs joueurs de la Ligue 1. L'entraîneur Pour son baptême de feu en Ligue 1, René Girard a de suite sorti une recette magique de sa poche pour faire d'un promu un futur européen. Doyen des entraîneurs de l'élite malgré sa courte expérience à cet échelon, le Gardois de 56 ans a réussi la saison dernière à insuffler sa philosophie de jeu inspirée de celle du FC Barcelone. Admirateur du jeu des champions d'Espagne, l'ancien responsable des Bleuets s'était à plusieurs reprises rendu du côté du Camp Nou avant de prendre en mains les destinées de l'équipe montpelliéraine. Résultat: ses joueurs, souvent moins physiques que leurs adversaires, ont proposé beaucoup de jeu, fait de passes courtes et de petites remises. Comme pour ses ouailles, Girard, un temps approché par Bordeaux pour succéder à Laurent Blanc, entre dans l'année de la confirmation. Le pronostic de la rédac Cinquième de l'exercice écoulé, avec un total de 69 points, Montpellier aura sans doute du mal à faire aussi bien. Si son effectif, composé de nombreux jeunes du centre de formation, ne demande qu'à progresser, les Héraultais connaitront-ils la même réussite deux fois de suite ? Le départ de Costa, et à un degré moindre celui de Montaño, font planer un doute en attendant de savoir ce qu'apporteront les nouveaux joueurs. L'équipe visera évidemment avant tout le maintien pour pérenniser le club dans l'élite mais lorgne aussi une place dans la première moitié de tableau. Un objectif dans les cordes des partenaires de Romain Pitau qui devront néanmoins bien gérer une éventuelle qualification pour la phase de poules de la Ligue Europa, une compétition qui a parfois eu des répercussions néfastes sur les performances des clubs moyennement préparés à disputer une Coupe d'Europe.