Milan sous les projecteurs

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Alexandre SARKISSIAN , modifié à
L'Inter qui pique sa crise et l'AC Milan en tête du championnat, la première partie de la saison italienne pourrait se résumer aux fortunes diverses connues par les deux clubs de la capitale lombarde. Après 17 journées, la Lazio Rome et Naples, sans oublier la Juventus, démontrent également qu'elles font partie de l'actualité du football transalpin en cette fin d'année 2010.

L'Inter qui pique sa crise et l'AC Milan en tête du championnat, la première partie de la saison italienne pourrait se résumer aux fortunes diverses connues par les deux clubs de la capitale lombarde. Après 17 journées, la Lazio Rome et Naples, sans oublier la Juventus, démontrent également qu'elles font partie de l'actualité du football transalpin en cette fin d'année 2010. Milan au premier plan Et pendant que l'Inter ramait, l'AC Milan réalisait une première partie de saison à la hauteur des attentes légitimes après une saison précédente achevée à la troisième place. Aussi fallait-il encore que Massimiliano Allegri, quasiment inconnu du grand public, fasse monter la mayonnaise sans qu'elle ne soit liquide. Le pari était assez relevé pour l'ex-entraîneur de Cagliari notamment après quatre journées. Si le 4-0 infligé à Lecce lors de la 1ere journée était plein de promesses, les nuls contre Catane et la Lazio, et surtout la défaite à Cesena (2-0), ont vite refroidi les projections optimistes. Mais contrairement au rival intériste, les Rossoneri ont consenti des efforts en matière de recrutement avec les arrivés, entre autres, d'Ibrahimovic et de Robinho. Les deux d'attaquants n'ont pas manqué de justifier leurs transferts avec un total de 16 buts à eux deux dont 10 pour le grand Suédois. En tête de la Serie A après les 17 premières journées, Milan ne peut plus cacher ses ambitions. Ce sera le Scudetto ou une énorme déception à la fin de la saison. Allegri peut alors regretter cette défaite à domicile contre la Roma (0-1) concédée juste avant la trêve. C'est pour cela que les Rossoneri ne comptent que trois points de marge sur les invités surprises, le duo Naples-Lazio. De quoi maintenir le groupe sous pression. Et ce n'est pas plus mal. L'Inter en crise L'héritage de Jose Mourinho était si lourd à supporter ? C'est un des premiers arguments affichés pour expliquer l'échec de Rafael Benitez à l'Inter. Certes, la personnalité du Portugais et le palmarès qu'il a laissé avant de partir à Madrid était difficile, voire impossible, à faire oublier mais la crise du club nerazzurro ne se résume pas uniquement sur l'ombre qui plane encore sur Appiano Gentile. Benitez possède forcément des responsabilités importantes, dans certains choix tactiques par exemple, dans les mauvais résultats d'une équipe qui a réalisé la saison dernière le triplé coupe-championnat-Ligue des champions. Le recrutement n'a pas été non plus bien pensé puisque l'équipe est repartie avec un onze identique. Et on sait que sans insuffler des forces nouvelles ou de la concurrence, un groupe est en danger. Si l'Inter se retrouve à la trêve hivernale à une étrange septième place en Serie A avec 13 points de retard sur le Milan, bien que possédant deux matches de retard, c'est également à cause d'un rendement moins performant de certains joueurs. Le talent de Samuel Eto'o (9 buts) ne suffit pas. On pense à Wesley Sneijder et Gabriel Milito, si précieux en 2009-2010. D'autres observateurs du club de Massimo Moratti ont souligné la proportion assez importante de trentenaires dans l'effectif, plus de la moitié du onze-type. La fatigue accumulée avec le Mondial sud-africain et les charges de travail physique assez importantes imposés par Benitez et son staff, peuvent se rajouter à une meilleure compréhension de cette crise. Le président de l'Inter a donc tenté de la contenir en se séparant de Benitez à deux jours de Noël. Leonardo, son successeur, sait ce qui l'attend. Les tifosi de l'Internazionale étaient loin d'être fans de Benitez, le seront-ils d'un ancien de l'AC Milan ? Seront-ils plus tolérants et patients qu'avec le technicien espagnol ? On peut en douter. Comme d'habitude, les victoires apaiseront le climat. Dans le cas contraire, l'Inter se souviendra longtemps de l'après Mourinho. Lazio, Naples, la nouvelle donne L'AC Milan n'est pas la seule formation à avoir profité en partie de l'écroulement de l'Inter pour squatter le haut du tableau. Naples et la Lazio se retrouvent deuxièmes ex-aequo, à trois longueurs des Rossoneri, après 17 journées. Une situation que les deux clubs n'avaient plus connue depuis longtemps à cette période de la saison. Les Napolitains s'appuient notamment sur Marek Hamsik (7 buts) et surtout sur l'efficacité de l'ancien attaquant de Palerme, Edison Cavani, co-meilleur buteur de la Serie A avec 10 réalisations, 17 toutes compétitions confondues. L'Uruguayen de 24 ans a inscrit le seul but du match contre Lecce (1-0) lors du dernier match de l'année à la 93e minute. Ce n'est pas la première fois cette saison que Cavani libère les siens dans le temps additionnel, preuve de la hargne qui habite les Napolitains. Et leur entraîneur Walter Mazzari ne cesse de leur rappeler ces vertus. Les Romains n'ont pas volé non plus leur place de dauphin du Milan. Orchestrée par la baguette de l'expérimenté Edoardo Reja, la Lazio possède les arguments pour croire au Scudetto, même si ses dirigeants se refusent à l'évoquer. Si Naples se réjouit du rendement de Cavani, les Biancocelesti misent sur le trio Floccari-Hernanes-Zarate. La Juve de nouveau crédible On l'avait quitté plutôt fatiguée la saison dernière. Mais la Vieille Dame a retrouvé quelques couleurs au cours du deuxième semestre 2010. Certes, le jeu de la Juventus a toujours du mal à séduire mais Luigi Del Neri a, semble-t-il, remis les Bianconeri sur la bonne voie. Celle de la rédemption, pour mieux faire oublier le Calciopoli de 2006. Le club piémontais s'est remis du scandale assez rapidement après une seule saison en Serie B (2006-2007), sous la houlette de Didier Deschamps et deux places de troisième en 2007-2008 et 2008-2009. Septième en mai dernier, la Juve ambitionne à nouveau un podium et plus, évidemment, si l'occasion se présente. Les Turinois en ont en tout cas les moyens avec des joueurs comme Fabio Quagliarella (9 buts en 17 journées) et Milos Krasic. Avec sa chevelure blonde et son jeu percutant, capable de franchir les épais rideaux adverses, le Serbe a très vite été comparé à Pavel Nedved. S'il peut se caler dans les traces du Tchèque, resté dans le staff du club, la Vieille Dame s'en portera très bien. Et n'oublions pas Alessandro Del Piero. Même à 36 ans, Il Pinturrichio est capable de gestes décisifs. Utilisé comme un joker de luxe par Del Neri, Del Piero dispute sa 18e saison en blanc et noir. Et on n'a pas envie qu'il s'arrête.