Milan, est-ce assez ?

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Benoît CONTA , modifié à
Un ogre qui ne fait plus peur à grand monde. Champion d'Europe en 2007, l'AC Milan a depuis perdu de sa superbe et dilapide chaque année un peu plus de crédit sur la scène continentale. A l'heure d'accueillir le Real Madrid, mercredi pour le compte de la 4e journée de Ligue des champions, l'équipe de Massimiliano Allegri a-t-elle réellement les moyens de faire tomber la Maison Blanche ?

Un ogre qui ne fait plus peur à grand monde. Champion d'Europe en 2007, l'AC Milan a depuis perdu de sa superbe et dilapide chaque année un peu plus de crédit sur la scène continentale. A l'heure d'accueillir le Real Madrid, mercredi pour le compte de la 4e journée de Ligue des champions, l'équipe de Massimiliano Allegri a-t-elle réellement les moyens de faire tomber la Maison Blanche ? "Les deux poids lourds européens sont prêts à en découdre mercredi soir pour un match aussi passionnant que compliqué". Le site officiel de l'AC Milan garde le sens de la formule. A l'heure d'affronter le Real Madrid, mercredi, le club milanais se considère donc toujours comme faisant partie du gratin du football européen. Il est vrai qu'avec sept Ligues des champions à son palmarès, la dernière acquise en 2007, le club cher au bon Silvio figure à deux longueurs du recordman au nombres de titres... Le Real Madrid et ses neuf Coupes aux grandes oreilles. Mais c'est en s'approchant un peu de ce palmarès - l'AC Milan compte également 17 titres en Serie A - que l'on aperçoit la fine couche de poussière qui commence à s'installer dans la vitrine du club. Car depuis 2007, la machine à gagner s'est enrayée, et les grands noms ont déserté la Lombardie. Fini les Maldini, Kaka ou Chevtchenko, le tout dirigé par Carlo Ancelotti. L'équipe n'a ainsi plus dépassé le stade des huitièmes de finale depuis son titre. Sous l'ère Leonardo, elle a même subi une lourde désillusion, l'an passé, en prenant une fessée à Old Trafford (4-0), pour un score cumulé sur les deux rencontres de 7-2. Une résidence pour trentenaires Depuis, le coach auriverde est parti, et c'est Massimiliano Allegri qui a pris les rênes d'une équipe où les joyaux se font de plus en plus rares. Un petit coup d'oeil sur la feuille de match de la défaite face à la Juve (la première depuis 5 ans à San Siro) samedi dernier, permet de faire un petit état des lieux. On y trouve ainsi une belle brochette de vieux grognards talentueux, mais à l'affluence en berne, tels Pirlo, Seedorf, Gattuso, Nesta ou Inzaghi. A leurs côtés, les jeunes pousses que peuvent-être Pato, Boateng ou même le défenseur Papastathopoulos livrent eux aussi des performances en dents de scie, à l'image du Brésilien, moins rayonnant que par le passé. Alors, dans une Serie A en pleine déliquescence, les Rossoneri parviennent à faire illusion avec un quatuor offensif XXL (Ibrahimovic, Robinho, Pato, Ronaldinho). L'ensemble a l'arsenal nécessaire pour expédier les affaires courantes avec plus ou moins d'efficacité. Troisièmes du championnat après neuf journées, le convoi Rouge et Noir figure en bonne place dans le wagon des prétendants au titre. Si la Lazio fait pour le moment la course en tête avec 5 points d'avance, l'Inter, en convalescence depuis le départ de Mourinho, ne compte qu'un petit point d'avance. Mais, sur la scène européenne, le subterfuge ne tient plus. Engagé dans une poule G compliquée, le club lombard devra donc disputer sa place en huitièmes de finale face au Real, un peu, et surtout face à l'Ajax. Auteurs d'un match nul plein de réalisme aux Pays-Bas (1-1), les Milanais devront assurer les points au match retour, à domicile. En attendant, et avant un voyage en Bourgogne, les coéquipiers du génial intermittent Ronaldinho vont devoir faire le dos rond à Santiago Bernabeu. Car le Real de Mourinho ne sera pas là pour faire de cadeau à un autre "poids lourd".