Miami, Dallas et les fantômes de 2006

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PAUL ROUGET , modifié à
Cinq ans après, Miami et Dallas se retrouvent à nouveau en finale NBA, à partir de mardi. Si Dwyane Wade et Udonis Haslem côté floridien, Dirk Nowitzki et Jason Terry pour les Texans, sont les seuls survivants de cette finale qui avait vu le Heat l'emporter 4 victoires à 2, son incroyable scénario est encore dans toutes les têtes. Souvenirs.

Cinq ans après, Miami et Dallas se retrouvent à nouveau en finale NBA, à partir de mardi. Si Dwyane Wade et Udonis Haslem côté floridien, Dirk Nowitzki et Jason Terry pour les Texans, sont les seuls survivants de cette finale qui avait vu le Heat l'emporter 4 victoires à 2, son incroyable scénario est encore dans toutes les têtes. Souvenirs. "Je n'aime pas vivre dans le passé." Seul joueur de l'effectif du Heat, avec Dwyane Wade, à avoir disputé la finale de 2006 face aux Mavericks, l'ancien Chalonnais Udonis Haslem rechigne à évoquer ce précédent à l'heure de retrouver les Texans à partir de mardi, avouant même, contrairement à son illustre coéquipier, qu'il n'a jamais revu les images de ce qui reste encore aujourd'hui l'unique titre de la jeune franchise floridienne. Wade, élu MVP de ces finales, mesure lui aujourd'hui le chemin parcouru depuis. Et savoure de goûter à nouveau à l'excitation de l'évènement. "Cela ne fait que cinq ans, a ainsi confié Wade au New York Times. Mais j'ai l'impression que cela fait beaucoup plus longtemps. Et le fait d'être de retour en finale nous rappelle et nous fait comprendre combien c'est dur d'y arriver et de remporter le titre." Il est vrai que depuis, Miami n'avait, avant cette saison, jamais réussi à dépasser à nouveau le premier tour des playoffs, bouclant même en 2008 un pénible exercice à seulement 15 victoires... Débarqué aux manettes dans la foulée, Erik Spoelstra n'a lui rien oublié de cette finale où il était encore assistant de Pat Riley et dont il a précieusement conservé quelques reliques. "J'ai toujours la casquette et le t-shirt, avec le champagne d'origine. Je ne les ai jamais lavés !", avoue l'entraîneur floridien au Palm Beach Post. Des souvenirs forcément heureux qui contrastent bien évidemment avec le véritable cauchemar qu'avaient vécu Dirk Nowitzki et les siens à l'époque, eux qui menaient 2-0 et même de 13 points à 6 minutes de la fin du troisième match avant de s'écrouler, de concéder quatre revers de rang et de voir leurs adversaires triompher dans leur salle. Une performance que les seuls Boston Celtics de 1969 ainsi que les Portland Trail Blazers en 1977 avaient réussi à accomplir dans l'histoire. "C'est l'une de nos pires défaites, se souvient le MVP de la saison 2007. De mener 2-0 et de ne pas être capable de gagner un autre match a vraiment été très dur à vivre." Terry: "Contre le Heat, c'est toujours spécial" Pas question pourtant de parler de revanche. "Ce n'est pas vraiment important à mes yeux, confirme le placide ailier allemand. Nous avons eu une énorme opportunité en 2006 et nous l'avons laissée filer et aujourd'hui, nous avons une autre chance de l'emporter. Et puis comme on ne sait jamais si ça va se présenter à nouveau, ça fait du bien d'être de retour !" Jason Terry, l'autre joueur de Dallas déjà présent il y a cinq ans, a lui un autre ressenti même si "ce n'est plus la même équipe et que Pat Riley n'entraîne plus, poursuit l'homme au bandeau. Mais à chaque fois qu'on rencontre le Heat, c'est toujours spécial, même en saison régulière." Spécial, l'arbitrage l'avait aussi été à l'époque selon certains, à commencer par Mark Cuban. Le bouillant propriétaire des Mavs, étonnamment calme depuis l'entame des playoffs, n'avait pas mâché ses mots pour critiquer les décisions arbitrales et surtout les innombrables fautes accordées à Dwyane Wade, et notamment une décisive de Dirk Nowitzki dans le money-time du cinquième match. En colère comme jamais, ce dernier avait ensuite fait valser un vélo d'appartement et écopé d'une amende de 5.000 dollars, contre 250.000 pour Mark Cuban en raison de ses propos envers les arbitres. Mais, une fois n'est pas coutume, ne comptez pas sur lui pour relancer une quelconque polémique ou autre théorie du complot à l'heure de ces retrouvailles. "Cela me convient, dit l'ailier All-Star à propos du nouveau comportement de son "big boss". Car tout devrait tourner autour des joueurs." La NBA aurait tout à y gagner.