Messi au-dessus de la mêlée

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Olivier CHAUVET , modifié à
Et la magie est venue de Lionel Messi. Dans un Clasico très tendu au cours duquel l'enjeu avait clairement pris le pas sur le jeu, le Barça aurait pu tomber dans le piège tendu par le Real. Mais l'expulsion de Pepe et surtout deux éclairs de génie du double Ballon d'Or ont permis aux Catalans de s'imposer à Santiago Bernabeu (2-0) et d'avoir un pied et demi en finale de la Ligue des champions.

Et la magie est venue de Lionel Messi. Dans un Clasico très tendu au cours duquel l'enjeu avait clairement pris le pas sur le jeu, le Barça aurait pu tomber dans le piège tendu par le Real. Mais l'expulsion de Pepe et surtout deux éclairs de génie du double Ballon d'Or ont permis aux Catalans de s'imposer à Santiago Bernabeu (2-0) et d'avoir un pied et demi en finale de la Ligue des champions. "Le putain de maître, c'est Messi !" Voici les mots qui barrent la une du quotidien catalan Sport jeudi dans les kiosques pour saluer la performance de Lionel Messi, mercredi soir lors du très attendu Real-Barça en demi-finale aller de la Ligue des champions. Un titre, également repris en sous-titre par El Mundo Deportivo, l'autre quotidien pro-Barça, qui fait aussi référence aux propos de Pep Guardiola avant la rencontre. L'entraîneur barcelonais avait un peu perdu son sang-froid en déclarant à propos de son homologue madrilène José Mourinho: "Dans cette salle de presse, Mourinho est le p... de chef, le p... de maître. Je ne veux pas rivaliser avec lui un seul instant". Mercredi soir sur la pelouse de Santiago Bernabeu, ce sont les joueurs de la Maison Blanche qui n'ont pu rivaliser avec le génial argentin. Plutôt discret lors des deux précédentes confrontations en championnat (1-1), malgré son but sur penalty, et en finale de la Coupe du Roi (0-1), le double Ballon d'Or a cette fois éclaboussé de toute sa classe la rencontre. En jambes en première période, le meilleur joueur du monde avait plusieurs fois mis à mal la défense merengue mais sans réussir à faire la différence. Si l'expulsion de Pepe lui a sans doute facilité la tâche, encore fallait-il réussir à planter ces deux banderilles en fin de rencontre qui qualifient quasiment le Barça pour la finale. L'égal de Pelé et Maradona pour la BBC Après avoir su faire preuve de flair et de sens du but sur l'ouverture du score en reprenant à bout portant un centre d'Affelay (76e), Messi faisait une nouvelle fois preuve de son exceptionnelle vitesse et technique en mouvement pour passer en revue toute la défense madrilène et tromper Casillas d'un petit tir croisé (87e). Auteur de 52 buts en 50 matches depuis le début de la saison, dont onze en Ligue des champions, soit un de moins seulement que le Néerlandais Ruud Van Nistelrooy, détenteur du record de nombre de buts en une seule édition, l'Argentin semble plus que jamais sur une autre planète. Pour preuve, à 23 ans, il a déjà inscrit 36 buts en Ligue des champions, ce qui lui permet de doubler au classement des buteurs de la C1 le mythique Gerd Müller. Une performance saluée par toute la presse internationale, à l'image des journaux britanniques, comme The Daily Telegraph qui n'hésite pas à parler d'"Outrageous talent" (que l'on pourrait traduire par un talent scandaleux) ou la BBC qui indique que Messi "a rejoint les plus grands". Pour l'ancien footballeur écossais Pat Nevin, reconverti dans le journalisme, Messi "fait désormais partie des trois meilleurs joueurs de tous les temps aux côtés de Pelé et Maradona". Les quotidiens ibériques Marca et As, connus pour leur position pro-Real, ont en revanche préféré retenir l'expulsion de Pepe en titrant de concert: "Por qué ?" Une décision arbitrale qui ne passe pas également pour Cristiano Ronaldo. "J'aimerais avoir la chance comme Messi de pouvoir évoluer contre une équipe qui évolue à dix. Tout devient tellement plus facile", a ainsi confié le Portugais, on ne peut plus amer. Reste que Messi a prouvé une fois de plus qu'il était bien le meilleur joueur de la planète, au-dessus de tous les autres y compris Cristiano Ronaldo.