McLaren tourne la page

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GUILLAUME BARDOU , modifié à
Le joli finish d'Abu Dhabi n'élude pas tout. Avec une paire de pilotes composée des deux derniers champions du monde, McLaren avait de sérieux atouts pour remporter une nouvelle couronne. Las, la firme anglaise n'a pas su se montrer suffisamment constante au fil de la saison. Et se tourne déjà vers 2011 où le directeur de l'écurie, Martin Whitmarsh, a déjà précisé les objectifs: la victoire à tout prix.

Le joli finish d'Abu Dhabi n'élude pas tout. Avec une paire de pilotes composée des deux derniers champions du monde, McLaren avait de sérieux atouts pour remporter une nouvelle couronne. Las, la firme anglaise n'a pas su se montrer suffisamment constante au fil de la saison. Et se tourne déjà vers 2011 où le directeur de l'écurie, Martin Whitmarsh, a déjà précisé les objectifs: la victoire à tout prix. Près de cinq mois. Voilà ce qu'il aura fallu attendre pour revoir Jenson Button et Lewis Hamilton ensemble sur un podium. Depuis Valence fin juin, McLaren n'avait pas regoûté à la photo de groupe avant d'enfin revivre une joie partagée à Abu Dhabi, dans l'ombre du héros Vettel. Le week-end difficile vécu à Sao Paulo il y a deux semaines saurait d'ailleurs parfaitement relativiser l'embellie de Yas Marina. A Interlagos, Hamilton n'a cessé de se plaindre d'un manque de grip et d'appui, le talon d'Achille de la MP4-25 à la vitesse de pointe redoutable mais extrêmement sensible dans ses réglages. En difficulté le samedi avec une seule pole position sur l'ensemble de la saison, au Canada avec Hamilton, les McLaren ont souvent retrouvé un second souffle en course réalisant cinq meilleurs tours soit le même nombre que Ferrari ou Red Bull. Insuffisant toutefois. Avec une seule victoire sur les 11 derniers Grand Prix, difficile en effet de songer au titre. Même si Hamilton sera finalement resté dans le coup, au moins mathématiquement, jusqu'au dernier Grand Prix. Une vraie performance, certes directement liée au raté coréen de Red Bull, mais jugée impensable fin septembre après le zéro pointé subi à Monza puis Singapour. Un essoufflement difficile à vivre après avoir pourtant présenté la MP4-25 comme l'arme pour faire oublier sa devancière, jugée ratée. Les dernières semaines ont dû être des plus studieuses à Woking, le siège de l'écurie. Et l'analyse, sans concessions. Une équipe technique qui a brûlé ses jokers Car après avoir redressé la barre l'an dernier lors d'une fin de championnat plus digne, l'écurie britannique a semblé vivre le scénario inverse cette saison. McLaren avait en effet su innover en début de saison, lançant le fameux F-Duct, sans conteste le développement technologique majeur de la saison 2010. Un système que Red Bull et Ferrari notamment ont pu également adapter... et optimiser par le biais d'un diffuseur soufflé que la firme anglaise n'a pas su anticiper (voir le descriptif technique). Un fiasco pour les ingénieurs, peut-être également orphelins de leur chef Pat Fry, parti en mai pour finalement rejoindre Ferrari en juin ! D'autant que Tim Goss, le père de la MP4-25, n'a pas été épargné par les critiques. A sa décharge, il aura été délicat voire impossible de faire oublier Adrian Newey, ancien de la maison et grand artisan de la victoire de Red Bull. L'un des espoirs des cerveaux de Woking pourrait ainsi se nommer Jenson Button dont le travail hivernal est déjà très attendu par Lewis Hamilton. "Je pense que Jenson aura une influence très positive sur notre développement au cours de l'hiver afin que nous puissions commencer à tester la nouvelle voiture de façon très agressive lorsque les essais reprendront en février", a ainsi déclaré le champion du monde 2008 cette semaine au Guardian. L'association entre la fougue d'Hamilton et le coup de volant sage et économe de Button promet toujours autant. A condition d'enfin bénéficier d'une monoplace à la hauteur sur l'ensemble d'une saison. En attendant 2011, Martin Whitmarsh pourra au moins s'appuyer sur son lot de consolation à la portée plus que symbolique. Son équipe a battu Mercedes, parti lancer sa propre écurie en ne gardant qu'un statut de motoriste, et sa nouvelle "Wunderteam" allemande, mais aussi Ferrari, au classement des constructeurs. Un titre qui échappe à McLaren depuis 1998 même si Ron Dennis a longtemps privilégié une couronne des pilotes plus médiatique. Avec le lancement de sa gamme de voitures sportives, nul doute que les décideurs de la marque se projettent différemment aujourd'hui. Whitmarsh a prévenu. "Nous avons quelques idées très inventives", a-t-il dévoilé à Autosport au sujet de la prochaine monoplace. "Vous vous devez d'avoir fondamentalement une bonne voiture mais aussi des solutions créatives comme le F-Duct ou le diffuseur soufflé. J'espère que nous aurons les deux pour être fort". McLaren a déjà lancé la bataille de 2011...