Mboma: "La place pour un autre club à Paris"

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Olivier Rozencwajg , modifié à
Le Paris FC, club de National, a rendez-vous avec Boulogne-sur-Mer, équipe de Ligue 2, samedi pour la 8e tour de la Coupe de France. Alain Mboma, l'entraîneur du PFC, évoque cette rencontre importante pour le club, qui évolue dans l'ombre du Paris Saint-Germain. Et nourrit l'ambition de faire gravir les échelons à son équipe pour gagner en reconnaissance.

Le Paris FC, club de National, a rendez-vous avec Boulogne-sur-Mer, équipe de Ligue 2, samedi pour la 8e tour de la Coupe de France. Alain Mboma, l'entraîneur du PFC, évoque cette rencontre importante pour le club, qui évolue dans l'ombre du Paris Saint-Germain. Et nourrit l'ambition de faire gravir les échelons à son équipe pour gagner en reconnaissance. Alain, votre équipe du Paris FC restait invaincue sur ses six dernières sorties en championnat avant ce revers à l'extérieur face à Beauvais vendredi dernier (2-0). Les joueurs avaient-ils déjà la tête à la Coupe ? C'est effectivement la première chose qu'on a tendance à penser à l'issue du match, il est rapide de faire le lien entre la défaite et la proximité de cette échéance en Coupe de France. Pour ma part, je ne souscris pas à cette thèse. Je crois simplement qu'on a eu un coup de moins bien face à une équipe qui en voulait davantage, ils nous ont dominés dans la combativité, dans l'agressivité et dans la volonté de se dépasser. Beauvais a très mal démarré son championnat mais c'est une équipe qui est en train de se refaire petit à petit, j'en fais l'un de mes outsiders pour une accession en Ligue 2 au vu de ce qu'ils ont montré vendredi. Quant à mes joueurs, j'ai le sentiment qu'ils ont pris conscience de cette contre-performance et ont désormais à coeur de repartir sur de bonnes bases en championnat, compétition qui constitue la priorité absolue du club. Comment abordez-vous ce huitième tour de Coupe de France face à Boulogne-sur-Mer, un adversaire qui évolue en division supérieure ? L'approche de cette rencontre s'avère être beaucoup plus facile que lors des tours précédents puisqu'on arrive avec le statut d'outsider, un costume plus facile à endosser que celui de favori. En Coupe de France, on redoute toujours de se faire surprendre face à un adversaire plus petit, au contraire en affrontant une équipe censée être plus forte on se dit qu'on a plus à y gagner qu'à y perdre. La gestion de l'avant-match en est simplifiée notamment au niveau de la motivation des joueurs face à un tel événement. Quels seront les maîtres mots pour espérer battre ce pensionnaire de L2 ? Pour se défaire de Boulogne, il va falloir faire preuve de concentration et d'abnégation. Cependant, l'écart de niveau entre nos deux divisions est tel que j'en viens à espérer une légère défaillance de notre adversaire sur ce match. Le fossé qui sépare la Ligue 2 du National est immense aujourd'hui. N'importe quelle équipe de Ligue 2, même mal classée, serait en tête en National avec dix points d'avance. A nous d'être capable de créer la surprise. "Le potentiel présent en région parisienne est suffisant pour abreuver trois voire quatre clubs de bon niveau" Avez-vous supervisé le club boulonnais en vue de cette confrontation, si oui qu'en avez-vous retiré ? Quid de leurs points forts et points faibles ? D'abord c'est une équipe qui est bien organisée, difficile à prendre à défaut, elle se distingue par une bonne gestion collective notamment sur l'aspect défensif. Ensuite, Boulogne dispose de couloirs offensifs performants et percutants. Quant aux points faibles, toute équipe en a évidemment mais vous me permettrez d'en faire part uniquement à mes joueurs dans le vestiaire avant le face-à-face. Un mot sur le National, vous êtes huitièmes à huit longueurs d'une troisième place éligible à une accession en Ligue 2, entretenez-vous encore l'espoir d'une montée en fin de saison ? Est-il fou celui qui ne nourrit pas d'espoir ? Maintenant il faut être réaliste, huit points c'est peu et beaucoup à la fois, on n'est pas à la moitié du championnat. Autant de points nous séparent du troisième au classement que du premier relégable à l'heure actuelle, donc il faut savoir raison garder. Charge à nous de devenir plus ambitieux, d'aborder chaque match avec l'envie de réaliser une performance pour recoller en tête du championnat. En début de saison, l'objectif affiché était de finir entre la 5e place, pour un bon championnat, et la 12e place, pour un championnat médiocre. Il faut savoir que l'effectif a subi cet été un renouvellement en profondeur, à hauteur de 80%, un nouveau staff est arrivé avec l'ambition de construire une équipe à même de batailler pour la montée d'ici l'année prochaine. Alors que le Paris Saint-Germain semble entrer dans une nouvelle phase de son développement avec l'arrivée des fonds qatariens, est-ce que le Paris FC peut incarner le tant attendu deuxième club dans la capitale et offrir aux Parisiens une alternative crédible aux soirées Porte d'Auteuil ? Qui deviendront bientôt les soirées au Stade de France (Rires) ! Pour être honnête, cette histoire du second club à Paris n'est pas un sujet de préoccupation pour moi tant j'ai le sentiment que le potentiel présent en région parisienne est suffisant pour abreuver trois voire quatre clubs de bon niveau. Quant à savoir si le Paris FC peut venir faire de l'ombre au PSG, je crois qu'on ne nourrit pas le même projet. On s'appuie sur un volet social très développé qui ne doit cependant pas empêcher la recherche de performance. Eu égard au bassin dans lequel on évolue, il y a largement la place pour grandir en parallèle d'un autre club parisien. La vérité d'aujourd'hui c'est que le football francilien se résume aux performances du PSG, j'espère qu'à moyen terme il en sera autrement et que le Paris FC prendra part à cette évolution. "J'ai été choisi pour ma connaissance du bassin francilien" Votre parcours de technicien est marqué par des responsabilités exercées successivement à Villemomble, au Red Star 93 et dorénavant au Paris FC. Est-ce un concours de circonstances ou une réelle volonté de gagner vos galons d'entraîneur en région parisienne ? Complètement un concours de circonstances. Villemomble est le premier club que j'ai été amené à entraîner. Le Red Star 93, outre la proximité géographique, on s'est retrouvés autour d'une volonté commune de grandir ensemble. Ces deux premières expériences ont été déterminantes dans ma carrière et accessoirement m'ont permis d'accéder en début de saison à ce poste d'entraîneur de l'équipe professionnelle du Paris FC. Les dirigeants souhaitaient recentrer le recrutement du club sur la région parisienne et j'ai été choisi pour ma connaissance du bassin francilien. Ma présence ici tient simplement de la volonté du Paris FC de s'attacher mes services. Il est évident que c'est toujours plus facile d'évoluer dans un environnement où on a nos repères, nos accointances mais je serai sans doute amener un jour à m'exporter du bassin parisien. En attendant, je me focalise sur ma mission ici qui est de hisser le Paris FC en Ligue 2 à moyen terme. On ne pouvait finir cet entretien sans faire référence à votre illustre frère, Patrick. Il est aujourd'hui médiateur auprès de la sélection nationale camerounaise mais par ailleurs largement pressenti à un poste de manager général des Lions indomptables. Comment envisage-t-il l'avenir à ce nouveau poste ? Effectivement, Patrick est en contact plus qu'avancé avec la Fédération camerounaise pour occuper ce poste de manager général de la sélection. Il n'est pas encore officiellement en poste même si les choses avancent positivement. S'il doit occuper ce poste, il aura cette motivation, prégnante chez lui, de restructurer la sélection car le Cameroun en a besoin pour repartir sur de meilleures bases. Le potentiel est là mais ces dernières années n'ont pas été roses pour l'équipe nationale. Charge à lui, et au nouveau sélectionneur (Denis Lavagne, ndlr) qu'il n'a pas encore eu la chance de rencontrer, de bâtir l'avenir du football camerounais.