Mayol privé d'Europe

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SYLVAIN LABBE , modifié à
Une semaine après son exploit face au Munster, synonyme de qualification, Toulon s'attaquait à un autre Everest ce samedi, à Swansea, avec la recherche d'une victoire bonifiée sur le terrain des Ospreys. Malgré une entame tout feu tout flamme, qui les verra mener (3-14), les doublures varoises ont cédé après le repos (29-17) et le RCT devra jouer son quart de finale loin de Mayol à l'extérieur.

Une semaine après son exploit face au Munster, synonyme de qualification, Toulon s'attaquait à un autre Everest ce samedi, à Swansea, avec la recherche d'une victoire bonifiée sur le terrain des Ospreys. Malgré une entame tout feu tout flamme, qui les verra mener (3-14), les doublures varoises ont cédé après le repos (29-17) et le RCT devra jouer son quart de finale loin de Mayol à l'extérieur. La marche était trop haute. Ou plutôt cet enchaînement, qui une semaine après que le RC Toulon a éclaboussé toute l'Europe du rugby de sa classe renaissante en pulvérisant le Munster, invitait les hommes du président Boudjellal à rééditer un exploit majuscule en allant signer sur la pelouse des Ospreys une victoire bonifiée. Rien que ça ! Un Liberty Stadium où aucune équipe française n'est jamais parvenue à s'imposer (*), mais sur laquelle longtemps les Varois auront samedi entretenu cet espoir un peu fou... Au point de voir cette équipe, remaniée par les quatorze changements de Philippe Saint-André, se montrer capable de faire la moitié du chemin en inscrivant deux essais en vingt minutes et faire encore la course en tête à la pause (9-14) dans le sillage d'un Wilkinson encore parfait. Mais ses cadres laissés au repos pour l'occasion, c'est d'un banc qu'aura manqué le RCT pour arriver à ses fins et éteindre le réveil des Ospreys. Conséquence de quoi, le quart de finale annoncé à Mayol par Mourad Boudjellal s'exportera à l'extérieur chez l'un des ténors du continent. Une entame comme dans un rêve Tout avait débuté idéalement pour les Varois, après l'ouverture du score de James Hook sur pénalité (3-0, 5e), avec ce premier essai signé de l'arrière écossais du RCT, Rory Lamont. A l'origine, une belle percée du pilier Taumeopeau au ras d'un regroupement, qui surprend la défense des Ospreys, et permet à Jonny Wilkinson, seul rescapé du chef d'oeuvre face au Munster, de lancer d'une vissée parfaite pour Geoffrey Messina grand large. Le trois-quarts centre profite de la montée défensive en pointe et prend l'intervalle pour lancer en bout de ligne Lamont vers l'en-but (0-7, 10e). Une entame comme dans un rêve avec des Toulonnais, qui malgré les quatorze changements, récitent un rugby entreprenant et léché. Une série de pick and go au ras qui repoussent les Ospreys sur leur ligne et permettent au capitaine toulonnais du jour, le demi de mêlée Matt Henjak de se faufiler sous les barres (3-14, 20e). Le Liberty Stadium en reste sans voix ! Impuissants face à une défense toulonnaise impériale, à l'image d'un Thierry Brana reprenant du bout des crampons l'ailier Richard Fussel (35e), les Ospreys s'en remettent à la seule la botte de Hook (30e, 37e) pour coller au score à la pause (9-14). Jonny Wilkinson, avant de rejoindre le XV de la Rose en stage au Portugal, gonfle le capital de son équipe, qui à défaut de se rapprocher du succès bonifié espéré, continue de faire la course en tête (9-17, 46e). Le pied de « Wilko » et la main de Dieu quand l'ouvreur anglais vient empêcher in extremis le pauvre Fussel d'aplatir en coin (56e). La pression des Gallois se fait néanmoins pressante et Hook réduit un peu plus la marque (12-17, 57e). Enfin, les Ospreys sortent de leur boîte. Shane Williams se signale, mais l'arrière-garde varoise veille encore. Plus pour très longtemps et les successions de temps de jeu ont raison de l'abnégation des joueurs de Saint-André. Williams file en travers et d'une croisée envoie Nikki Walker à dam. La transformation de Hook porte pour la première fois les Gallois en tête (19-17, 63e). Le coaching de part et d'autre a de toute évidence bénéficié aux tenants de la Ligue Celte quand Toulon a baissé de pied. La nouvelle pénalité de Hook (22-17, 71e) et le deuxième essai gallois, oeuvre du deuxième ligne international, Alun-Wyn Jones, ne font que confirmer un renversement de tendance définitif (29-17). Mayol ne reverra pas l'Europe cette saison, il faudra aux Toulonnais voyager en quart de finale.