Mandanda dans l'ombre de Lloris

© Reuters
  • Copié
Fabrice VOISIN , modifié à
EQUIPE DE FRANCE - Le gardien phocéen accepte son rôle de remplaçant chez les Bleus.

EQUIPE DE FRANCE - Le gardien phocéen accepte son rôle de remplaçant chez les Bleus.Titularisé face au Costa Rica et pas exempt de tout reproche sur l'ouverture du score des Ticos (2-1), pour le premier des trois matches de préparation des Bleus à la Coupe du monde, Steve Mandanda a logiquement retrouvé le banc de touche tricolore en Tunisie (1-1), sans que quiconque ne remette en question une hiérarchie des gardiens désormais bien établie. Une hiérarchie dominée par Hugo Lloris depuis août 2009 et un match qualificatif aux Îles Féroé qui a placé le Lyonnais en position d'incontestable numéro un, sans que le Marseillais ne trouve cette décision illogique, du moins sur la fameuse "forme du moment". "Dans le jeu, je n'ai rien à lui envier, assénait ainsi Mandanda en avril dernier dans les colonnes de France Football au sujet de celui avec qui son destin en Bleu semble irrémédiablement lié. En revanche, il est devant moi cette saison dans la régularité des performances." Une régularité qui a pu faire défaut à l'ancien Havrais qui, passé l'attrait de la nouveauté lors de ses grands débuts en Ligue 1 et malgré quelques performances de haute volée, a eu quelques difficultés à confirmer sur la durée. En équipe de France, il compte à ce jour 14 buts encaissés en 13 sélections. Après une première cape enregistrée en amical face à l'Equateur avant un Euro 2008 qu'il allait vivre de l'intérieur, derrière Grégory Coupet et Sébastien Frey, il a le malheur de connaître ses deux premières titularisations face à la Suède (3-2) et surtout en Autriche (1-3), rencontre fatale à Philippe Mexès mais qui a également suscité le doute quant aux capacités de Steve Mandanda à briller sur les ballons aériens, notamment sur coups de pied arrêtés, le pêché mignon des Bleus. Tout était pourtant allé très vite pour le natif de Kinshasa. Formé au Havre aux côtés de Lassana Diarra, il connaît ensuite une ascension fulgurante, passant en quelques mois de la CFA 2 aux Espoirs avant de devenir incontournable en Ligue 2. Lloris prend du gradeC'est après un essai infructueux à Aston Villa qu'il quitte sa Normandie pour Marseille à l'été 2007. Repéré – comme Mathieu Valbuena – par José Anigo, il débarque à l'OM pour jouer les doublures de Cédric Carrasso mais va vite profiter de la blessure de l'Avignonnais pour s'imposer dans le onze de départ et ne plus abandonner son poste. Cette saison est donc celle de la révélation pour cet aîné d'une fratrie de quatre gardiens, qui effectue le voyage pour l'Euro austro-suisse en lieu et place de Mickaël Landreau. On le croit alors définitivement lancé sur l'autoroute du succès, paré pour succéder à Grégory Coupet une fois le championnat d'Europe terminé. Mais au même moment, Hugo Lloris quitte Nice pour Lyon et va progressivement rattraper son déficit d'expérience internationale (Mandanda ayant débuté en Ligue des champions une année avant son cadet, ndlr), avant la suite que l'on connaît. Plutôt bon camarade, le portier phocéen s'est donc plié, bon gré mal gré, à ce statut de numéro un bis ou de numéro deux, c'est selon. Mais à un poste bien particulier où on ne redonne pas éternellement sa chance, son horizon en Bleu paraît bien bouché, ou tout du moins dépendant de l'évolution et des futurs choix de carrière de son rival. A moins que l'arrivée sur la Canebière de Nicolas Dehon, son mentor havrais, ne permette à Steve Mandanda de prendre à nouveau son envol...