Llodra, un rêve passe

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Régis AUMONT , modifié à
La belle semaine de Michaël Llodra s'est achevée en demi-finales du Masters 1000 de Paris-Bercy, face au numéro 5 mondial Robin Söderling. Dans un POPB plein à craquer, le Parisien s'est incliné en trois manches très serrées et incroyables d'intensité (6-7, 7-5, 7-6), après s'être pourtant procuré trois balles de match dans le dernier set. Söderling jouera le vainqueur de Federer-Monfils en finale, dimanche.

La belle semaine de Michaël Llodra s'est achevée en demi-finales du Masters 1000 de Paris-Bercy, face au numéro 5 mondial Robin Söderling. Dans un POPB plein à craquer, le Parisien s'est incliné en trois manches très serrées et incroyables d'intensité (6-7, 7-5, 7-6), après s'être pourtant procuré trois balles de match dans le dernier set. Söderling jouera le vainqueur de Federer-Monfils en finale, dimanche. A un point du nirvana. Michaël Llodra songera longtemps au moment où, à 6-5 dans la troisième manche, il n'avait, à trois reprises, plus qu'un point à faire pour atteindre la finale à Bercy. Mais Robin Söderling a montré qu'il avait les nerfs solides dans un final haletant d'une demi-finale qui aura mis 2h49 à choisir son vainqueur. Inutile de préciser qu'il s'en est fallu d'un rien pour que Llodra réussisse un nouvel exploit, chez lui à Paris. Découpeur de têtes de série depuis le début de la semaine, Isner, Djokovic et Davydenko ayant fait les frais du jeu exceptionnel déployé par le Français au POPB, "Mika" a coincé, tout près du bonheur, face au 5e joueur mondial qui disputera dimanche sa troisième grande finale dans la capitale, après celles des deux dernières éditions de Roland-Garros, sa première en Masters 1000. Arrivé à maturité à 30 ans, Llodra, assuré de terminer l'année au meilleur classement de sa carrière (28e en septembre dernier, ndlr), a récité son jeu offensif durant plus d'un set. Se sachant moins fort que Söderling en fond du court, il a su magnifiquement court-circuiter le jeu tout en puissance du Scandinave, prenant le filet d'assaut dès que l'occasion se présentait. Sa volée, d'une efficacité prolifique sur un court aussi rapide, faisant le reste. Notamment dans le tie-break de la première manche où, après un premier set sans histoire et sans aucune balle de break de part et d'autre, le Français a survolé les débats au point de rafler la mise sur le score de 7 points à 0 (7-6 [0]) ! Revenu de si loin... pour rien La deuxième manche prenait le même chemin jusqu'à ce que Llodra, un peu moins précis au service (51% de première balle dans la manche), ne cède sa mis en jeu au plus mauvais moment, à 5-5, sur un passing de coup droit du n°5 mondial. Tout était à refaire pour le Français qui lâchait là son premier set de la semaine (5-7). Sa baisse de régime se confirmait dès l'entame de la manche décisive où une vilaine double faute lui coûtait sa mise en jeu pour la deuxième fois de suite (0-1). Touché, autant psychologiquement que physiquement, malgré l'appel du kiné pour soulager son pied gauche, le Parisien semblait alors dans l'incapacité de réagir. Il écartait même une balle de double break à 2-4 grâce à un service gagnant. La suite ? De la folie pure. En mode survie, le Parisien, boosté par le public, réussissait à refaire son retard à l'issue d'une acrobatie au filet dont il a le se secret (4-4), et à placer, quelques instants plus tard, son adversaire dos au mur dans un douzième jeu ahurissant. A trois reprises, Llodra se procurait une balle de match. Sur la première, il n'osait pas lâcher son revers en passing, offrant une volée facile à son rival, sur la deuxième, son passing de coup droit long de ligne terminait dans le filet alors que le court était grand ouvert, sur la troisième, Söderling prenait ses responsabilités au filet... Au terme de ce jeu long d'un quart d'heure, un tie-break décisif attentait les deux joueurs. Mené 2-5, "Mika" réussissait un nouveau retour miraculeux, à 5-5, puis à 6-6 après avoir écarté une balle de match en claquant une nouvelle volée. Mais sur la deuxième, la balle ne revenait pas sur l'ultime coup droit du Suédois qui climatisait une salle en ébullition quelques secondes auparavant (6-7 [6]). Si la fin est très cruelle, Llodra a réalisé un tournoi remarquable à Bercy, avec à la clé une première participation en demi-finale d'un Masters 1000 et le scalp du troisième joueur mondial. Le Français s'est surtout prouvé à lui-même qu'il n'était jamais trop tard pour bien faire. Il lui aura manqué trois fois rien, un point tout simplement, pour imiter Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils, tous deux finaliste du tournoi ces deux dernières années. De quoi en tirer beaucoup d'aspects positifs, ce qui, à moins de deux semaines de la finale de la Coupe Davis en Serbie, pour laquelle il a sans doute gagné ses galons de titulaire, ne peut pas faire de mal. Même si ce soir, Belgrade est bien loin de ses pensées.