Les promesses bleues

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Thomas SINIECKI , modifié à
Avec un total de quatre médailles, l'équipe de France a globalement répondu aux attentes lors des Mondiaux de Daegu. Renaud Lavillenie (perche) et surtout Yohann Diniz (50km marche) auraient pu viser plus haut, mais à un an des Jeux olympiques, le bilan est plutôt satisfaisant. Dans le sillage d'un impressionnant Christophe Lemaitre, les athlètes tricolores peuvent aborder Londres avec envie.

Avec un total de quatre médailles, l'équipe de France a globalement répondu aux attentes lors des Mondiaux de Daegu. Renaud Lavillenie (perche) et surtout Yohann Diniz (50km marche) auraient pu viser plus haut, mais à un an des Jeux olympiques, le bilan est plutôt satisfaisant. Dans le sillage d'un impressionnant Christophe Lemaitre, les athlètes tricolores peuvent aborder Londres avec envie. L'objectif fixé par Bernard Amsalem, le président de la Fédération française, se situait "entre trois et cinq médailles", comme il l'a confié dimanche sur le site de la FFA. Et entre trois et cinq, il y a quatre. L'équipe de France a donc rempli sa mission à Daegu en décrochant quatre breloques, trois de bronze et une d'argent. Dans certains cas, le métal des médailles aurait pu être un peu plus précieux. Plus précisément dans un cas, celui de Renaud Lavillenie. L'inattendu argent décroché sur 4x100m par Teddy Tinmar, Christophe Lemaitre, Yannick Lesourd et Jimmy Vicaut (dans l'ordre du relais) vient - un peu - compenser la déception de la disqualification sur 50km marche de Yohann Diniz, seul vrai "médaillable" à ne pas être monté sur le podium en Corée du Sud. Certes, Lemaitre aurait pu pousser le bouchon un peu plus loin en accrochant le bronze sur 100m, mais c'est chercher la petite bête... Quant à Bouabdellah Tahri, la place de l'idiot (pour rester poli) semblait de toute façon dévolue à un Français, que ce soit lui ou Mahiedine Mekhissi Benabbad. Et ce dernier a finalement récolté les honneurs en terminant 3e, conformément aux bilans de la saison. "J'avais peur de l'excès de confiance occasionné par trop de médailles, comme en 2003 à Paris et 2005 à Helsinki, confie le DTN Ghani Yalouz. La bulle, ça pouvait être très dangereux également car ça aurait instillé du doute. C'est donc juste ce qu'il faut." De là à se contenter de l'absence de médaille de Diniz ? Pas à ce point. Mais Amsalem l'excuse. "Il s'est fait disqualifier dans une discipline de jugement, qui est quand même assez frustrante pour les athlètes." Amsalem: "Tout à fait convenable" Juste un mois avant les Mondiaux, Yalouz nous avait indiqué vouloir "de l'engagement" de la part des athlètes français. Il a été globalement entendu, et a répété ce terme dans ses propos relayés par le site de la FFA. "On a aussi beaucoup de finalistes, des 4e places et de l'engagement de la part de presque tous les athlètes. Il y a beaucoup d'indicateurs très intéressants. Il y a aussi des déceptions, mais on ne va pas faire la fine bouche." Au rayon des contrariétés, Lavillenie et Diniz sont bien sûr en tête de gondole. Quant aux dames, les non-qualifications de Mélanie Melfort à la hauteur et d'Eloyse Lesueur à la longueur, ainsi que l'absence de Française sur les finales du 100m comme du 200m (Myriam Soumaré et Véronique Mang étaient engagées), ne peuvent vraiment être rangées au rayon des flops. Soumaré a notamment amélioré ses deux records de l'année sur les deux sprints, en 11"12 et 22"71. L'athlétisme féminin français est clairement resté en retrait à Daegu, mais les armes étaient insuffisantes. Et les performances de Christophe Lemaitre, qui récolte finalement autant de médailles qu'Usain Bolt et a bétonné son statut de leader de l'équipe de France, doivent continuer de tirer toute l'équipe tricolore vers le haut. "Il nous a épatés, appuie Amsalem. Franchement, on ne sait vraiment pas jusqu'où il peut aller. Ce bilan est finalement tout à fait convenable. Il nous donne à la fois des satisfactions et des regrets. Il est tout à fait à-propos dans le cadre d'une année pré-olympique. L'année prochaine, ce seront les Jeux et nos athlètes seront sur-motivés." En comptant sur le retour de Teddy Tamgho au triple saut et en espérant que Diniz reprenne le dessus, le court voyage vers Londres donne en effet de belles perspectives au lendemain des Mondiaux. "Cette compétition est l'objectif majeur de la Direction technique nationale et de la Fédération." Si le président le dit...