Les meilleurs ennemis

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PAUL ROUGET , modifié à
Au coude à coude en championnat, Manchester United et Arsenal se retrouvent samedi pour un quart de finale de FA Cup alléchant et un énième duel entre Alex Ferguson et Arsène Wenger. Et si, après s'être entre-déchirés pendant des années, l'heure est désormais à l'apaisement entre les deux hommes, la victoire n'en est pas moins obligatoire pour deux formations diminuées qui doivent retrouver la voie du succès.

Au coude à coude en championnat, Manchester United et Arsenal se retrouvent samedi pour un quart de finale de FA Cup alléchant et un énième duel entre Alex Ferguson et Arsène Wenger. Et si, après s'être entre-déchirés pendant des années, l'heure est désormais à l'apaisement entre les deux hommes, la victoire n'en est pas moins obligatoire pour deux formations diminuées qui doivent retrouver la voie du succès. "Ce n'est pas Ferguson contre Wenger mais bien Manchester United contre Arsenal." Régulièrement interrogé sur sa rivalité, assumée, avec l'historique manager des Red Devils, l'Alsacien ne cache pas que les relations au sein de cet étrange couple, qui cohabite depuis bientôt 15 ans au sein de la Premier League, se sont aujourd'hui normalisées. "Il y a du respect et de la compréhension entre nous, notamment du fait de la difficulté de notre boulot", concédait récemment Arsène Wenger, qui commande aux destinées des Gunners depuis 1996. Même son de cloche du côté de Sir Alex, qui a ainsi avoué à Sky Sports que les deux hommes "ont peut-être eu une période de désaccord pendant quelques années. Mais cela n'a jamais affecté notre relation." A l'heure de se retrouver une nouvelle fois, en quarts de finale de la Cup, l'heure n'est donc pas à la polémique ni aux petites phrases assassines entre ces deux clubs à la lutte pour le titre de champion, l'Ecossais faisant même l'éloge de la formation nord-londonienne. "L'an dernier, Arsenal avait baissé le pied aux alentours de février, mars, nous laissant avec Chelsea dans une course à deux pour le titre, où nous avions été coiffé au poteau, se souvient-il. Et je pense que la plupart des observateurs s'attendaient à quelque chose de semblable cette saison, avec en plus Tottenham et Manchester City pour empêcher Arsenal de revenir au top. Mais Arsène Wenger et ses hommes ont bousculé la hiérarchie pour s'installer à la deuxième place. Ils représentent clairement le principal danger pour nous, et ça me rappelle notre rivalité d'il y a quelques années. Et je suis sûr qu'ils nous voient aussi comme leur première menace..." Wenger: "Continuer à avoir la bonne attitude" Mais si les deux entraîneurs les plus indéboulonnables du championnat anglais ont donc mis un terme (provisoire ?) à leurs joutes verbales, dont le pic avait été atteint fin 2004 lors du fameux épisode du lancer de pizza sur le boss mancunien, ils n'ont pas pour autant cessé de faire entendre, souvent bruyamment, leur voix. Ce sont d'ailleurs leurs violentes attaques à l'encontre du corps arbitral qui ont fait débat ces derniers jours, Ferguson ouvrant d'abord le feu en prenant à partie, en conférence de presse, l'arbitre du dernier Chelsea-MU (2-1) et en refusant de parler à la presse avant et après la défaite des siens à Liverpool (3-1), alors que Wenger s'est lui payé Massimo Busacca mercredi dernier, après que le Suisse a expulsé Robin van Persie lors de la défaite d'Arsenal à Barcelone en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions (1-3). Autant de revers, de part et d'autre, qui rendent la qualification pour le dernier carré de la FA Cup encore plus essentielle pour ces deux équipes, qui se présenteront délestés de nombreux titulaires à Old Trafford. Car si Vidic est de retour de suspension, Ferdinand manque encore à l'appel, tout comme Nani, victime d'une agression de Carragher face aux Reds. Côté visiteurs, Arsenal devra encore se passer de Fabregas, dont le come-back express dans sa Catalogne natale a été tout sauf concluant, et de Szczesny, blessé au doigt au Camp Nou. "On doit continuer à avoir la bonne attitude pour que ce petit brin de réussite qui nous manque tourne en notre faveur", espère Wenger, qui pourrait ensuite trinquer avec son meilleur rival. "Il connaît très bien le vin français", avoue-t-il en évoquant Ferguson. Et, si comme en atteste le proverbe latin, "le bon vin réjouit le coeur de l'homme", leur guerre (des mots) appartient alors peut-être au passé. Même s'il ne faut jamais dire jamais...