Les grands moments de l'année

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Régis AUMONT , modifié à
Le choix n'a pas été facile pour classer les cinq plus grands moments de l'année tennistique masculine. Si le marathon entre Nicolas Mahut et John Isner à Wimbledon était incontournable, nombreux ont été les matches d'anthologie au cours d'une saison riche en émotions et en rebondissements. Cette liste n'est donc pas exhaustive mais relate les cinq faits que l'on a estimés les plus marquants de 2010.

Le choix n'a pas été facile pour classer les cinq plus grands moments de l'année tennistique masculine. Si le marathon entre Nicolas Mahut et John Isner à Wimbledon était incontournable, nombreux ont été les matches d'anthologie au cours d'une saison riche en émotions et en rebondissements. Cette liste n'est donc pas exhaustive mais relate les cinq faits que l'on a estimés les plus marquants de 2010. 1. Isner-Mahut (1er tour de Wimbledon) Un match de tennis de 11 heures et 5 minutes, disputé sur trois jours. Il fallait être fou pour l'imaginer. Et pourtant Nicolas Mahut et John Isner l'ont fait. Les 22, 23 et 24 juin, le Français et l'Américain ont joué le match le plus fou de l'histoire. Un marathon interminable sur le gazon de Wimbledon conclu sur le score insensé de 70-68. La dernière manche a duré à elle seule 8 heures et 11 minutes et il a fallu attendre le 138e jeu de ce set pour voir l'un des deux joueurs, en l'occurrence Isner, réussir à prendre le service de son adversaire. Cette rencontre à la base anodine entre les 19e et 148e joueurs mondiaux au premier tour d'une levée du Grand Chelem s'est transformée en véritable événement sur un court n°18 pris d'assaut au fil des jeux par les photographes venus immortaliser le moment. Et si la victoire a fini par sourire à Isner, l'histoire retiendra avant tout le nom des deux gladiateurs entrés depuis dans le Guinness Book des records. 2. Les demi-finales du tournoi de Bercy Les spectateurs venus assister le samedi aux demi-finales du Masters 1000 de Paris-Bercy ont été veinards. Alors que la semaine avait accouché de nombreux matches vite expédiés du fait du revêtement rapide du court, les demi-finales ont tenu en haleine le POPB pendant près de six heures. Cerise sur le gâteau pour le public français, deux de leurs représentants, Michaël Llodra et Gaël Monfils, étaient de la fête. Et clou du spectacle, les quatre joueurs en lice ont tous obtenu des balles de match pour rallier la finale ! Llodra en a eu trois avant de céder devant Robin Söderling au terme d'une empoignade de 2h49 (6-7, 7-5, 7-6). Dans la foulée, Roger Federer a connu encore pire désillusion en passant à cinq reprises à un point de la victoire face à Monfils, après avoir également mené 4-1 dans la manche décisive (7-6, 6-7, 7-6, 2h41). Une journée à couper le souffle. 3. Nadal-Murray (demi-finale du Masters) Les matches entre Rafael Nadal et Andy Murray donnent souvent lieu à de belles batailles. La demi-finale du Masters, lieu de la dernière grande explication de l'année entre les cadors du circuit, n'a pas dérogé à la règle. L'Espagnol et l'Ecossais ont livré un match haut de gamme avec tous les ingrédients pour faire vibrer le téléspectateur: des retournements de situation, du suspense, la résistance du héros local... Au final, au terme d'une partie longue de 3 heures et 11 minutes, Nadal a fini par étouffer l'enthousiasme du public londonien, ravi de voir son protégé faire jeu égal avec le n°1 mondial. Mais après avoir écarté deux premières balles de match, et être revenu de loin dans la troisième manche pour s'offrir un tie-break, Murray a fini par capituler sur une ultime merveille de coup droit du Majorquin (7-6, 3-6, 7-6) qui se qualifiait ainsi pour sa première finale dans l'épreuve des maîtres. 4. Berdych-Federer (quart de finale de Wimbledon) Roger Federer battu avant la finale à Wimbledon, il fallait remonter à 2002 pour le voir. Vainqueur de la levée du Grand Chelem londonienne de 2003 à 2007, finaliste en 2008 et de nouveau lauréat en 2009, le Suisse avait fait du Centre court son jardin où seul sur cette période Rafael Nadal l'avait privé du trophée à l'issue d'un match d'anthologie il y a deux saisons. Mais en juillet dernier, Tomas Berdych s'est permis un crime de lèse-majesté en boutant hors du tournoi le sextuple vainqueur de l'épreuve dès les quarts de finale. Très fort le Tchèque, qui s'est imposé en toute logique (6-4, 3-6, 6-1, 6-4) et sans trembler. Un exploit qu'il a confirmé au tour suivant face à Novak Djokovic mais qu'il n'a pas réédité devant Rafael Nadal le jour de sa première finale dans un Majeur. Pour Federer, l'envie de revanche sera sans doute forte l'année prochaine. 5. Serbie-République tchèque (demi-finale de Coupe Davis) La victoire finale de la Serbie en Coupe Davis, la première de sa jeune histoire, s'est construite dans la douleur dès les demi-finales. Comme face aux Français deux mois et demi plus tard, les Serbes étaient menés 1-2 à l'issue du double face à la République tchèque le samedi soir, dans leur antre de la Beogradska Arena. Mais Novak Djokovic, forfait le premier jour en raison d'une gastro-entérite, a réussi à remettre les siens sur les bons rails le dimanche en prenant le dessus sur un Tomas Berdych auquel il avait toutefois concédé la première manche (4-6, 6-3, 6-2, 6-4). Appelé pour disputer le simple décisif, Janko Tipsarevic, déjà vainqueur le vendredi, ne s'est pas écroulé sous la pression d'un public en délire et a apporté dans une ambiance surréaliste la qualification pour la finale en battant Radek Stepanek sans trembler (6-0, 7-6, 6-4). Quelques semaines plus tard, les Serbes remettaient ça face aux Bleus dans leur même enceinte imprenable.